L'un des deux panneaux solaires de la mission... Il a pris la couleur martienne ! © NASA/JPL-Caltech
L'un des deux panneaux solaires de la mission... Il a pris la couleur martienne ! © NASA/JPL-Caltech

Après avoir largement dépassé la durée prévue pour sa mission, l'atterrisseur InSight démarre les opérations qui vont mener à son arrêt à la fin d'année. Les équipes se focalisent sur les économies d'énergie pour faire fonctionner le sismomètre encore quelques mois et récolter un maximum de données.

Le grand « Marsquake » de début mai était-il son dernier d'envergure ?

J'éteins dans 5 minutes !

Avec 1 300 tremblements de terre (l'élément, pas la planète) enregistrés au cours de la mission Insight, le bilan est positif. L'atterrisseur, qui s'est posé en novembre 2018 sur Elysium Planitia, une zone dénuée de reliefs, était le premier à déposer sur le sol de Mars un sismomètre de précision, SEIS… Et pour ce dernier, la France est un contributeur majeur du projet (le CNES est maître d'œuvre, et l'Institut de Physique du Globe de Paris en a la responsabilité scientifique.

Le tremblement, ou « Marsquake », détecté le 4 mai, le plus important de tous avec sa magnitude 5, était peut-être l'un des derniers… car la mission InSight arrive à son terme. La collecte de données scientifiques devrait s'arrêter à la fin de l'été, et la plateforme elle-même s'éteindra d'ici l'hiver prochain.

Plus de poussière, moins d'énergie

Cette fin de mission est multiple. Oui, le facteur principal est la poussière martienne présente sur les panneaux solaires d'InSight. Ces derniers ne peuvent plus fournir aux batteries qu'un dixième de l'énergie disponible juste après son atterrissage, et la saison à venir (l'hiver martien) apportera une atmosphère traditionnellement encore plus poussiéreuse et sableuse.

Toutefois, la mission est aussi complétée (et ce, depuis le printemps 2021), et l'extension de la durée de vie d'InSight a ses limites. Le temps d'antenne, les équipes au sol, le relais des données vers la Terre : tout cela représente un budget. Si la mission s'arrête, ce n'est donc pas faute d'avoir emmené de quoi déblayer les panneaux (ce qui n'était pas possible, la plateforme d'Insight était à la limite de ce que son design pouvait fournir), mais tout simplement parce qu'elle a fait son temps.

L'instrument SEIS, sous sa cloche de protection, continue d'écouter les séismes martiens © NASA/JPL-Caltech
L'instrument SEIS, sous sa cloche de protection, continue d'écouter les séismes martiens © NASA/JPL-Caltech

Les dernières économies

Dans les semaines à venir, les premières opérations seront mises en place pour économiser de l'énergie et prolonger au maximum la collecte des données sismographiques.

Le premier élément à être mis en position de « repos final » sera le bras robotisé. Puis, les enregistrement des vibrations du sol seront plus espacés et concentrés sur les périodes de la journée les plus productives, en particulier la nuit. C'est à ce moment-là en particulier qu'il y a le moins de vent sur Elysium Planitia, tandis que dans les périodes de lever et de coucher de Soleil, il y a un bruit de mesure lié aux changements thermiques. Il faudra souhaiter de belles dernières découvertes !

Source :

NASA