Alors que plusieurs pays développent leur propre application mobile pour tracer les individus porteurs du coronavirus, la Commission européenne a appelé ses États membres à faire en sorte qu'elles soient interopérables. Et ce, dans le but d'enclencher prochainement une réouverture des frontières.
Le mois dernier, le Contrôleur européen de la protection des données demandait la création d'une application de traçage paneuropéenne, pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Cette requête semble avoir été peu suivie, puisque plusieurs États membres de l'UE continuent de travailler sur leur propre solution, à l'image de la France et de son StopCovid.
Une interopérabilité nécessaire en vue de la réouverture des frontières
Quand bien même un tel dispositif serait efficace à l'intérieur d'un pays, qu'en serait-il au moment de la réouverture des frontières ? C'est précisément ce qui inquiète la Commission européenne, qui espère pouvoir prochainement autoriser la reprise des échanges entre les nations du continent. Avec, en ligne de mire, la relance de l'industrie du tourisme et du voyage, à l'approche d'une saison estivale forcément déterminante.
Mais pour cela, il faut que les diverses applications mobiles soient compatibles entre elles. C'est en tout cas le souhait de la Commission européenne, exprimé dans un communiqué : « L'interopérabilité est cruciale : les citoyens européens doivent pouvoir être alertés d'une possible infection d'une façon sécurisée et protégée, où qu'ils se trouvent dans l'UE, et quelle que soit l'application qu'ils utilisent ».
Des recommandations à suivre pour les développeurs
Et ce n'est pas si simple. Sans concertation préalable, chaque pays a pu opter pour un fonctionnement différent, par exemple quant à la distance à partir de laquelle deux téléphones sont considérés à proximité (pour établir si un utilisateur a côtoyé un individu contaminé). Par conséquent, la Commission européenne prévoit de publier une série de recommandations, à destination des développeurs, pour les aider à concevoir des applications mobiles compatibles entre elles.
De cette façon, les voyageurs ou travailleurs transfrontaliers devront pouvoir être alertés, dans leur langue, s'ils ont été en contact avec une personne testée positive au Covid-19, dans n'importe quel pays de l'Union européenne.
Enfin, la Commission a rappelé quelques principes indispensables pour chaque solution déployée. « Les applications de traçage doivent reposer sur le volontariat, être transparentes, temporaires, sécurisées, utiliser des données anonymisées et faire appel à la technologie Bluetooth », exige l'institution.
Source : Reuters