Le Bundestag allemand (© Wikipédia)
Le Bundestag allemand (© Wikipédia)

Une opération policière internationale a permis de mettre fin à l'activité de l'une des plus importantes plateformes de pédopornographie au monde, selon le Bundeskriminalamt (BKA).

Le coup de filet a conduit à l'émission d'un mandat d'arrêt contre quatre Allemands, dont un résidant au Paraguay. Les accusés doivent comparaitre devant le tribunal de Francfort-sur-le-Main.

Quatre administrateurs de « Boystown » sur le banc des accusés

Après plusieurs mois d'enquête, plusieurs services de police d'Australie, du Canada, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de Suède, spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité, se sont coordonnés sous l'égide d'Europol pour démanteler un réseau pédopornographique international.

« Boystown », tel est son nom, permettait à ses utilisateurs de partager des contenus à caractère pornographique prohibés sur le Dark Web, montrant principalement des jeunes garçons, âgés de moins de 13 ans. Active depuis 2019, la plateforme a été fermée à la mi-avril 2021, tandis que les forces de police allemandes ont émis un mandat d'arrêt à l'encontre de quatre responsables. À noter que si trois des accusés résident outre-Rhin, le quatrième réside au Paraguay et doit par conséquent faire l'objet d'une extradition.

Si trois d'entre eux semblent être administrateurs de la plateforme, le quatrième accusé serait un utilisateur particulièrement assidu, avec un triste bilan de 3 500 messages à son actif. Les prévenus encourent jusqu'à plusieurs années de prison ferme.

Un succès international dans la lutte contre la cybercriminalité

Cette affaire n'est malheureusement pas un cas isolé. En 2019, le démantèlement de la plateforme « Elysium », qui comptait près de 111 000 utilisateurs, avait débouché sur des condamnations allant de 4 à 9 ans de prison ferme. Deux ans plus tard, le tribunal de Francfort-sur-le-Main devra donc à se prononcer une fois encore sur une affaire de ce type.

La fermeture de « Boystown » constitue un nouveau coup de filet dont se félicite Europol et plus largement l'Allemagne. Ce alors que durant les premiers confinements liés à la pandémie de COVID-19, les mois de mars et avril 2020 avaient enregistré un record absolu du nombre de signalements de contenus pédopornographiques en Europe. Ainsi, ce sont près d'un million de faits qui ont été recensés par Europol.

Alors que la lutte contre la pédopornographie s'accentue dans de nombreux pays européens, cet enjeu reste également de premier ordre dans l'Hexagone. Et pour cause, en 2019, la France demeurait le troisième pays hébergeur de contenus pédopornographiques dans le monde, derrière les Pays-Bas et les Etats-Unis.