Il y a huit mois, le service de messagerie cryptée Signal annonçait que ses utilisateurs pourraient faire des transactions avec la crypto MobileCoin. Au sein de l’entreprise elle-même, on s’interroge quant à la réaction du régulateur américain, qui dresse tout de suite un parallèle entre messagerie cryptée, crypto-monnaie et activités illicites.
Après une phase de test, le service de paiement est désormais disponible depuis novembre sur l’ensemble du globe.
Des risques d’activités criminelles sur la plateforme Signal
« Je souhaite un monde où non seulement vous pouvez être sûr du respect de votre vie privée quand vous parlez à votre thérapeute sur Signal, mais aussi avoir la possibilité de le payer sur la messagerie. »
Ainsi parle Moxie Marlinspike, fondateur de Signal, à propos de l'implantation de transactions crypto sur la messagerie. Pourquoi MobileCoin plutôt qu’une autre monnaie ? Parce que son empreinte carbone est négative et qu’elle est très rapide et surtout intraçable.
Pourtant, cette intégration s’est faite dans une relative discrétion, en passant par une phase de test aux États-Unis. Signal n’a pas souhaité faire d’annonce de peur que le régulateur américain ne vienne mettre son nez dans leurs affaires. Récemment, MobileCoin a noté une adoption massive de sa monnaie, notamment grâce à Signal, passant de quelques dizaines de transactions par jour à des centaines de milliers.
Le but avec MobileCoin est de rendre les paiements aussi anonymes que les paiements en espèces. La principale crainte des autorités financières est de laisser les utilisateurs de Signal payer pour des activités illicites, comme l’achat de drogues, le blanchiment d’argent ou la traite d’êtres humains.
Régulation : qui veut la peau des messageries cryptées ?
D’autres services de messagerie ont déjà envisagé des solutions de paiement crypto. On pense notamment à Facebook avec Novi. Qu’est-ce qui différencie Signal du géant de la tech ? Il s’agit d’une messagerie entièrement cryptée qui vous garantit une confidentialité complète. En intégrant ce genre de fonction, Signal se met d’office sous les radars du régulateur.
Le premier amendement de la Constitution américaine ne garantit pas du tout la protection de l’anonymat des transactions, et c’est pourquoi des autorités financières s'intéressent de très près à ces services pour appliquer des sanctions très strictes.
Pour l’heure, l’avenir des messageries cryptées dans les crypto-monnaies pourrait s'annoncer compliqué, surtout si elles se heurtent aux intérêts du gouvernement américain.
Source : The Verge