Les réseaux sociaux restent très attractifs pour les escrocs du Web. Ils le sont même de plus en plus, selon la FTC, l'autorité de la concurrence américaine.
La Federal Trade Commission (FTC), la Commission fédérale du commerce, pendant américain de l'Autorité de la concurrence, a publié cette semaine son rapport sur l'impact des escroqueries sur les réseaux sociaux en 2021. Et l'agence indépendante veut alerter l'opinion, en ciblant plus particulièrement deux plateformes bien connues du grand public, en l'occurrence Facebook et Instagram.
Le poids grandissant de la fraude sur les réseaux sociaux
Selon la FTC, plus d'une personne sur quatre déclare avoir perdu de l'argent, en 2021, à cause d'une fraude qui a d'abord débuté sur les réseaux sociaux, que ce soit à l'aide d'une publicité, d'un message privé ou d'une publication traditionnelle.
Le rapport soutient que les réseaux sociaux ont été plus rentables, pour les cybercriminels, que n'importe quelle autre méthode pour atteindre les internautes et mobinautes. Il n'est en effet plus rare désormais d'être alpagué sur certaines plateformes, comme on peut l'être de façon désormais classique par e-mail, avec le très démocratisé phishing, qui lui aussi fait toujours de gros dégâts chez les consommateurs.
En 2021, plus de 95 000 personnes ont signalé, auprès de la FTC, avoir perdu de l'argent à cause d'une fraude survenue depuis les réseaux sociaux. Ces pertes s'élèveraient à 770 millions de dollars, ce qui représente environ un quart (25 %) de toutes les pertes signalées dues à la fraude sur cette même année. Depuis 2017, les pertes liées à la fraude sur les médias sociaux ont été multipliées par 18.
Facebook et Instagram, les mauvais élèves
Les escrocs qui sévissent sur les réseaux sociaux ont de quoi faire. Ils peuvent atteindre des milliards de personnes partout dans le monde, et ce sans générer de dépenses particulières. Les techniques sont multiples : création et « montée en popularité » d'un vrai-faux compte, piratage d'un compte réel pour escroquer les amis du compte, etc. La FTC alerte aussi sur le fait que les cybercriminels ont accès, comme tout le monde, aux outils dédiés aux annonceurs, qui aident à mieux cibler de potentielles victimes, pour quelques dollars seulement et à l'aide de fausses publicités, en déterminant des critères bien particuliers (âge, situation géographique, intérêts et autres).
Les réseaux sociaux facilitent les escroqueries à l'investissement, notamment en crypto-monnaie, faites de belles promesses initiales. D'ailleurs, ce type d'escroquerie revient chez une majorité de personnes ayant signalé avoir perdu de l'argent sur les réseaux sociaux en 2021. L'escroquerie amoureuse est une fraude très répandue et rentable également. La FTC parle ici de montants records sur ces dernières années, et à ce titre, elle cible clairement Facebook et Instagram, d'ailleurs les deux seuls médias sociaux cités dans le rapport. L'autorité dénonce ainsi ceux que l'on appelle les « brouteurs », ces comptes qui essaient de séduire leurs victimes et finissent par leur demander de l'argent. Une technique vieille comme le monde, pourrait-on dire, qui piège pourtant encore de nombreux utilisateurs.
La FTC note enfin que le plus grand nombre de signalements reçus en 2021 concerne l'arnaque à l'achat. Ici, nous avons le cas classique de l'internaute qui voit une publicité sur un réseau social, publicité qui le fait rêver et l'envoie sur un site, pour passer commande. Sauf que l'internaute ne reçoit pas son produit. Cette technique, qui joue sur l'aspect émotionnel et incitatif par le prix, est parfois relayée par des influenceurs, qui s'adonnent ainsi à ce que l'on appelle le dropshipping, pratique dans le collimateur de Bercy depuis plusieurs mois. Encore une fois, 9 internautes sur 10 ayant opéré un signalement ont cité Facebook ou Instagram.
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Source : FTC