Après son modèle Ultra, SanDisk continue de décliner ses gammes de cartes-mémoire à succès et propose cette fois son SSD Extreme. Et alors que l'Ultra arrivait sur le tard avec un contrôleur SATA II, SanDisk remet les pendules à l'heure avec l'Extreme et une compatibilité SATA 6 Gbps. De quoi rivaliser avec les meilleurs SSD du moment et assumer le rôle de tueur d'Intel 520 que certains lui prêtent déjà ? C'est ce que nous allons voir !
Pas de surprises, c'est du SandForce !
Sur la première génération de SSD, SandForce avait outrageusement dominé dans le domaine des contrôleurs les plus utilisés par les différents constructeurs. Et l'histoire semble se répéter sur cette seconde génération, celle des modèles 6 Gbps, puisque le désormais célèbre SF2281 est installé dans la très grande majorité des SSD actuels et ce, malgré les nombreux bugs dont il a souffert à ses débuts.Le SanDisk Extreme n'échappe pas à la règle et se voit donc doté de ce contrôleur dont on connait maintenant bien les spécificités : compression des données à la volée pour réduire les quantités à transmettre et ainsi augmenter les débits, compatibilité avec la norme SATA 6 Gbps, avec les fonctions NCQ et TRIM, chiffrement AES 256 bits... Vous connaissez la chanson.
De même, comme tous les autres SSD équipés de ce contrôleur, le SanDisk Extreme réserve 6,25% de sa capacité totale à l'over-provisioning, afin d'éviter une usure prématurée des puces mémoire. Au lieu des 128 Go attendus, nous avons donc un SSD de 120 Go.
Des puces mémoire maison
De ces puces mémoire, parlons-en. Alors que la plupart des constructeurs utilisent des modules Micron, SanDisk préfère se fier à sa propre production et propose donc dans cet Extreme de la flash de sa fabrication. De type MLC, ces puces bénéficient d'un procédé de gravure en 24 nm et de la désormais maîtrisée architecture « toggle-mode DDR NAND » chère à... Toshiba. Ces puces seraient-elles issues de la récente collaboration entre les deux constructeurs ?Niveau performances, Sandisk promet des débits qui, comme souvent, varient d'une capacité à l'autre. Le modèle 120 Go que nous testons aujourd'hui sera capable de lire à 550 Mo/s et d'écrire à 510 Mo/s, alors que la version 240 Go, d'ores et déjà commercialisée, voit son débit en écriture passer à 520 Mo/s. SanDisk sortira dans le courant de l'année un modèle 480 Go qui ne bénéficie pas des mêmes performances, notamment en écriture : il est limité à 540 Mo/s en lecture, et 460 Mo/s en écriture.
Voilà pour les chiffres en mode séquentiel, avec des données compressibles et le vent dans le dos. Qu'en est-il en mode aléatoire ? SanDisk annonce 83 000 IOPS pour toutes les versions de l'Extreme en écriture, alors qu'en lecture, c'est plus disparate : 23 000 IOPS pour le modèle 120 Go, 33 000 pour la version 240, et 44 000 pour le futur Extreme 480 Go. Sur le papier, c'est donc assez proche de ce que propose Intel avec son 520 Series.
Un SSD... et puis c'est tout !
Si les prix des SSD ont sensiblement baissé au cours des derniers mois, l'achat d'un modèle ne serait-ce que de 120 Go reste un investissement non négligeable. C'est pourquoi il est relativement désagréable de voir des SSD vendus complètement nus, dans un packaging on ne peut plus pauvre. C'est le cas de cet Extreme, dont le simple emballage ne renferme ni câble SATA, ni même un adaptateur 2,5 vers 3,5 pouces, et encore moins un adaptateur USB ou un logiciel de migration.Bon point en revanche côté endurance pour ce SSD, puisque SanDisk assume un MTBF de 2,5 millions d'heures pour le modèle 120 Go, et de 2 millions d'heures pour la version 240 Go.
Tests synthétiques et pratiques
Que donne ce SSD face à un logiciel de test comme Everest ? Quels résultats dans des tests pratiques de transferts de données ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis
Même si ce SanDisk Extreme nous ressert un SandForce SF2281 dont on commence sérieusement à se lasser, il nous permet toutefois de tester un nouveau type de puces mémoire. Las, si les performances en lecture sont tout à fait satisfaisantes, les débits atteints en écriture ne sont clairement pas au niveau des cadors du marché que sont les meilleurs SSD en SandForce (Patriot WildFire et OCZ Vertex 3 en tête), le Crucial m4, le Samsung 830 Series ou l'Intel 520 Series. Autre grief au niveau des performances, un temps d'accès aléatoire nettement plus long que la moyenne des SSD actuels.
SanDisk saura-t-il se distinguer au niveau du prix demandé ? Pas vraiment. Actuellement, le SanDisk Extreme 120 Go se négocie autour de 150 euros, alors que la version 240 Go se trouve pour 320 euros. Soit 15 euros de plus dans les deux cas qu'un Corsair Force GT, légèrement supérieur en termes de performances, et seulement 10 euros de moins que le très bon Samsung 830 Series. Et si le SanDisk Extreme est garanti 3 ans, pour 30 euros de plus, vous avez un Intel 520 Series garanti... 5 ans. Bref, il va être compliqué pour SanDisk de se faire une place dans le marché actuel, à moins de baisser ses prix.