Nous l'avons dit, Seagate a - au même titre que Western Digital - eu un peu de mal à prendre le virage du SSD. Son premier modèle n'a ainsi été présenté qu'en 2009 à une époque où la société américaine semblait encore bien davantage croire au disque dur. En mai 2014, Seagate rachète SandForce spécialiste des contrôleurs SSD pour un demi-milliard de dollars : le fabricant est de plain-pied dans le monde du solid-state drive. Nous testons aujourd'hui le fleuron de sa gamme grand-public, le FireCuda 520 dans sa version « intermédiaire », celle dotée de 1 To d'espace de stockage.
Fiche technique du Seagate FireCuda 520 1 To
En effet, Seagate dispose de trois moutures de son FireCuda 520, comme il le fait d'ailleurs avec le petit frère, le FireCuda 510. On retrouve donc notre produit du jour, « l'intermédiaire », et son téraoctet, un modèle plus accessible avec « seulement » 500 Go de capacité et un modèle plus ambitieux avec 2 To d'espace. Bien sûr, les prix eux aussi vont crescendo : environ 185€ pour le Petit Poucet de la gamme, puis environ 340€ et, enfin, 600€ pour la Rolls des SSD chez Seagate.Le Seagate FireCuda 520 1 To, c'est :
- Format : NVMe M.2 2280
- Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
- Contrôleur : Phison PS5016-E16
- Puces mémoire : Toshiba TLC 3D
- Capacité : 500 Go (ZP500GM30002), 1 To (ZP1000GM30002) ou 2 To (ZP2000GM30002)
- Endurance annoncée en écriture : 700 To (version 500 Go), 1 400 To (version 1 To) ou 2 800 To (version 2 To)
- Débits annoncés en lecture : 5 000 Mo/s. (toutes versions)
- Débits annoncés en écriture : 2 500 Mo/s. (version 500 Go) ou 4 400 Mo/s. (versions 1 To / 2 To)
- Dimensions : 22 x 80 x 1,5 mm
- Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
- Logiciel : oui, SeaTools
- Prise en charge du Trim : oui
- Garantie : 5 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 339,95 €
Si les caractéristiques générales sont identiques sur les trois modèles de la gamme, on observe malgré tout quelques distinctions comme sur la majorité des SSD d'ailleurs. Ainsi, le modèle 2 To est nettement plus endurant que ses petits frères avec une estimation à 2 800 To d'écriture. Dans le même ordre d'idées, le modèle 500 Go est sensiblement plus lent en écriture que ses copains : 2 500 Mo/s. quand il est question de 4 400 Mo/s. sur les deux autres.
Partenariat Seagate / Toshiba
Malgré des débits officiels de premier plan, le FireCuda 520 se distingue d'entrée par l'absence de tout système de refroidissement. Ainsi, contrairement à Corsair, Gigabyte ou Western Digital sur leurs modèles PCIe Gen 4, Seagate n'a pas souhaité placer de radiateur sur son SSD, laissant le contrôle de l'échauffement à l'utilisateur. Relativement sûr de lui, Seagate offre malgré tout une garantie de 5 ans, comme ses concurrents directs. Notons que cette absence permet de monter plus aisément le SSD sur certaines cartes mères : il ne sera pas utile de batailler pour retirer le radiateur.Le radiateur est aussi un moyen trouvé par les fabricants pour se distinguer un peu de la masse. Sans cet accessoire, le FireCuda 520 ressemble donc à n'importe quel autre SSD NVMe au format M.2. Il s'agit d'une carte d'extension au format dit « 2280 », c'est-à-dire qu'il mesure 22 millimètres de large pour 80 mm de long. Il est toutefois à noter que l'absence de radiateur limite forcément l'épaisseur du FireCuda 520 qui s'établit à 1,5 mm : cela permet aussi de le rendre compatible avec n'importe quelle « baie » pour SSD NVMe.
Nous le disions en introduction, la principale innovation du FireCuda 520 se situe au niveau de son interface puisqu'au même titre que l'Aorus de Gigabyte ou le MP600 signé Corsair, il se repose sur le PCI Express de quatrième génération. Attention, pour profiter de cette caractéristique - garantie de débits plus élevés - il est nécessaire de disposer d'une carte mère dotée d'un chipset AMD B550 ou X570, le chipset Intel Z490 le permettra aussi, mais avec la prochaine génération de processeurs.
Seagate a adopté de la mémoire Toshiba ou, pour être plus exact, Kioxia, le nouveau nom de la Toshiba Memory Corporation. Ce sont des puces NAND BiCS4 3D TLC sur 96 couches avec, comme contrôleur, un classique du genre : le Phison PS5016-E16, le premier de la marque capable d'exploiter le PCIe 4.0. Enfin, Seagate avance des chiffres intéressants côté endurance des SSD. Avec le modèle 500 Go, il est ainsi question d'écrire jusqu'à 850 To de données quand le modèle 1 To grimpe à 1 800 To et la version 2 To jusqu'à 3 600 To.
Débits en lecture / écriture et échauffement
La promesse du PCI Express 4.0 est évidemment d'augmenter considérablement les débits tant en lecture qu'en écriture. Pour ce faire, Seagate se repose donc sur une nouvelle génération de contrôleur et sur de la mémoire TLC. Sur notre modèle 1 To, il est donc en théorie question d'atteindre 5 000 Mo/s. en lecture et encore 4 400 Mo/s. en écriture.Pour nos premières mesures, nous nous sommes penchés sur le cas d'ATTO Disk Benchmark. Les résultats sont ici parfaitement conformes à ce que l'on est en droit d'attendre d'un périphérique PCIe 4.0 et sur les plus gros fichiers, on enregistre des débits en lecture de l'ordre de 5,14 Go/s., un petit peu plus que les données officielles. En écriture, c'est impressionnant également, mais avec au mieux 3,95 Go/s., on est cette fois un peu en dessus des débits annoncés.
Notre second outil de mesure est un classique, CrystalDiskMark. Là aussi, les résultats sont tout à fait conformes à que nous espérions. Pratiquement 5 Go/s. en lecture et un tout petit peu moins de 4,3 Go/s. en écriture : ce sont réellement d'excellents débits que procure là le FireCuda 520. Le SSD se classe sans peine parmi les meilleurs de sa catégorie.
Afin de mesurer les gains obtenus par la seule interface PCIe 4.0, nous avons testé ce même FireCuda 520 sur une carte mère PCIe 3.0. Puisque la configuration générale de la machine a changé, on ne peut plus être absolument sûr que les différences sont dues au PCIe 3.0 / PCIe 4.0, mais cela donne une idée. On perd respectivement 1,6 Go/s. et 1 Go/s. en lecture et en écriture.
Vous en avez l'habitude maintenant, nous voulions valider ces résultats théoriques par quelques exercices de copie de fichiers. Comme souvent d'ailleurs, nous sommes finalement assez loin de ces benchs, sans toutefois que cela soit catastrophique et sous Windows 10, notre copie de gros fichiers s'est soldée par du 2,5 Go/s. environ. Notez bien que du côté du pur « ressenti », la différence PCIe 3.0 / PCIe 4.0 ne saute pas aux yeux, même si les mesures soulignent de notables écarts.
Notre dernière mesure est évidemment liée à l'échauffement du FireCuda 520. Évidemment, car rappelons-le, le SSD n'est livré avec aucun dissipateur thermique : si votre carte mère n'en intègre pas par défaut, il serait bon d'investir pour la sécurité du SSD. En effet, si au repos il n'y avait rien d'étonnant avec des relevés autour de 28°C, les choses se sont « agitées » en charge. Nous avons rapidement vu monter la température pour se stabiliser autour des 68°C alors que notre boîtier dispose d'une bonne ventilation. Prudence donc, même si aucun throttling n'était à signaler.
SeaTools SSD : clair et précis
Les utilisateurs qui « panachent » les SSD dans leur PC le regrettent : chaque constructeur y va effectivement de son logiciel maison afin de prendre en charge les unités de stockage. Seagate ne déroge évidemment pas à la règle et l'outil qu'il propose se nomme SeaTools SSD. Le programme représente un téléchargement initial d'environ 25 Mo et monopolisera à peu près 130 Mo sur votre système pour des fonctionnalités somme toute très classiques, mais joliment présentées, merci à l'interface propre, aérée, bien organisée.Les choses débutent donc normalement par un panneau listant les différentes unités présentes sur la machine. Bon point : l'ensemble est très lisible avec les informations clés (occupation, température, octets écrits, santé estimée) bien mises en évidence. L'onglet settings se focalise sur les paramètres, notamment de mise à jour, quand l'onglet operations autorise par exemple le téléchargement / installation du micrologiciel, la création d'un disque bootable ou l'effacement des données. Hélas, l'outil SelfTest ne semblait pas fonctionnel et, il nous faut souligner qu'aucune version française n'est encore à l'ordre du jour.