Très tôt, Samsung a été convaincu du caractère inéluctable des SSD. Le fabricant sud-coréen disposait pourtant de toute une gamme de disques durs, mais, également présent sur le marché de la mémoire, Samsung avait une position avantageuse par rapport à certains de ses concurrents. Aujourd'hui, ses différents produits sont reconnus pour leurs nombreuses qualités et la sortie d'une nouvelle gamme estampillée Samsung est toujours suivie avec attention. Ce n'est donc pas le cas aujourd'hui, le 970 PRO étant disponible depuis l'automne dernier. Nous ne pouvions cependant passer complètement à côté de ce produit référence.
Fiche technique du Samsung 970 PRO 1 To
De manière très schématique, disons que Samsung dispose de trois grandes gammes pour ses SSD dits « grand public ». La première est ainsi constituée des modèles les plus accessibles, les QVO. Un cran au-dessus, on retrouve les EVO et les EVO Plus, des modèles intermédiaires. Enfin, le haut de gamme regroupe les modèles PRO. Notez aussi que ces gammes peuvent disposer de modèles au format 2,5 pouces et d'autres au format M.2.Le Samsung 970 PRO 1 To, c'est :
- Format : NVMe M.2 2280
- Interface : PCIe NVMe Gen 3 4x
- Contrôleur : Samsung Phoenix Controller
- Puces mémoire : Samsung NAND 3D MLC
- Capacité : 512 Go (MZ-V7P512BW), 1 To (MZ-VP1T0BW)
- Endurance annoncée en écriture : 600 To (version 512 Go) ou 1 200 To (version 1 To)
- Débits annoncés en lecture : 3 500 Mo/s. (toutes versions)
- Débits annoncés en écriture : 2 300 Mo/s. (version 512 Go) ou 2 700 Mo/s. (versions 1 To)
- Dimensions : 22 x 80 x 2,4 mm
- Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
- Logiciel : oui, Samsung Magician
- Prise en charge du Trim : oui
- Garantie : 5 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 349,99 €
Alors que la gamme 960 PRO se déclinait en trois versions (512 Go, 1 To et 2 To), il ne subsiste que les deux plus petites pour ce 970 PRO. Nous avons testé la seconde (1 To) qui autorise, comme vous pouvez le voir sur la fiche technique des débits en écriture plus élevés et une endurance sensiblement plus importante. Pour le reste, c'est un SSD NVMe tout à fait standard avec, tout de même, une garantie de 5 ans.
Samsung à tous les étages
L'avantage quand on s'appelle Samsung et que l'on est impliqué dans tout ce que la planète compte comme types de composants électroniques, c'est qu'on peut tout faire soi-même. Ainsi, les SSD de la marque ne se reposent que sur des solutions maison. Dans le cas du 970 PRO, cela signifie des puces mémoires fabriquées par Samsung, mais aussi un contrôleur signé Samsung et un logiciel Samsung. Tout, depuis la conception jusqu'à la distribution est assuré par le Sud-coréen qui limite forcément les « interférences ».Sur le principe, le 970 PRO ne sort cependant pas vraiment de l'ordinaire ou disons plutôt qu'aujourd'hui il a été rattrapé par ses concurrents directs. En apparence, il ressemble logiquement à n'importe quel SSD NVMe au format M.2. Il s'agit d'une carte électronique de 22 millimètres de large pour 80 mm de long. Samsung évoque un poids plume d'à peine 8 grammes conséquence de l'absence de dissipateur thermique. Il nous faudra vérifier que l'échauffement n'est pas gênant car de plus en plus de constructeurs ajoutent un dissipateur pour éviter les problèmes.
Sur un plan davantage technique, le 970 PRO commence à souffrir de la comparaison avec, c'est un exemple, des modèles comme le FireCuda 520 que nous testions il y a peu dans nos colonnes. Samsung a commencé à distribuer le 970 PRO bien avant que le PCI Express de quatrième génération ne s'implante. Il se contente d'exploiter la génération précédente avec les limites de débits - théoriques - que cela suppose. Avantage, vous pourrez le connecter à n'importe qu'elle carte mère sans vous inquiéter de ne pas l'exploiter au mieux.
Samsung parle de mémoire V-NAND 2-bit MLC pour la partie stockage du SSD. Ne stocker que 2-bit par cellule vient logiquement limiter la capacité intrinsèque de chaque puce mémoire. En revanche, cela doit réduire les temps d'accès et surtout apporter un surcroît de durée de vie. Cela se ressent d'ailleurs sur l'endurance théorique affichée par Samsung : 1 200 To sur notre modèle 1 To. Reste que cela a aussi un coût et explique pourquoi, malgré son âge, le 970 PRO figure encore parmi les SSD NVMe 1 To les plus chers sur le marché.
Débits en lecture / écriture et échauffement
S'il ne peut se targuer de proposer des débits avoisinants les 5 Go/s., le 970 PRO a pour lui l'utilisation d'un véritable cache de 1 Go sur puce Samsung DDR4. Contrairement à de nombreux autres SSD du marché, même en NVMe, le 970 PRO doit donc être en mesure de proposer des débits constants, et ce, peu importe la quantité de données transférées : pas question d'effondrement passés 50 ou 100 Go notamment.De manière on ne peut plus classique, nous avons débuté nos séries de mesures avec le logiciel ATTO Benchmark. Il a l'avantage de proposer des débits en lecture / écriture progressifs, liés à la taille des fichiers concernés. Là, pas de mauvaise surprise et on retrouve des débits très proches de ce que Samsung annonce. Avec un maximum de 3,32 Go/s. en lecture, le 970 PRO est nettement distancé par le FireCuda 520 (5,1 Go/s.). Il en va de même avec les débits en écriture (2,6 Go/s. contre 3,9 Go/s.). Reste que dans un cas comme dans l'autre, le 970 PRO assure déjà une excellente prestation.
Nous embrayons avec un autre classique des outils de mesure, CrystalDiskMark. Là encore, les résultats parfaitement conformes à ce qu'annonce Samsung sur sa fiche produit avec 3,5 Go/s. en lecture et 2,7 Go/s. en écriture. En revanche, ce n'est valable que sur le séquentiel. En aléatoire, les choses sont correctes, mais avec un décrochage par rapport au FireCuda 520, même lorsque celui-ci était en PCIe Gen 3 (2,2 Go/s. contre 3,2 Go/s. en lecture). On relève aussi une « étrangeté » : en aléatoire, le 970 PRO est plus à l'aise en écriture (2,5 Go/s.) qu'en lecture (2,2 Go/s.).
Comme d'habitude, nous avons procédé à un dernier test afin de vérifier les données théoriques sur diverses sessions de copie de fichiers. Sans surprise, les résultats théoriques ne se retrouvent pas complètement, même en se limitant à de très gros fichiers. Sous Windows 10, nous avons ainsi obtenu 1,77 Go/s. en lecture e un tout petit peu plus (1,83 Go/s.) en écriture. D'excellentes performances, mais qui restent logiquement un cran en-dessous des modèles PCIe Gen 4.
Nous terminons ces quelques mesures par une prise de températures d'autant plus importantes que, comme nous l'avons dit, Samsung a décidé de n'accompagner son 970 PRO d'aucun dissipateur. Les mesures obtenues l'ont été sans ajouter aucun matériel directement sur le SSD, mais avec un boîtier particulièrement bien ventilé : un flux vient notamment souffler presque directement sur le SSD. Petite surprise, au repos le 970 PRO ne semble pas vouloir descendre sous les 34°C.
Après de longues sessions de copie, le SSD est monté jusqu'à 72°C, donc un tout petit peu plus que le FireCuda 520. Notons que les conditions climatiques du moment ont légèrement handicapé le 970 PRO qui montre qu'il gère toutefois plutôt bien la chauffe. Nous n'avons relevé aucun throttling, mais vous conseillons malgré tout de surveiller la chauffe, voire d'ajouter un dissipateur pour plus de sureté : nous dépassons déjà les limites opératoires fixées par Samsung (0°C - 70°C) alors que notre boîtier est doté d'un très bon système de ventilation
La clarté de Samsung Magician
La majorité des constructeurs proposent aujourd'hui leur logiciel maison pour gérer les SSD de la marque. Chez Samsung, l'outil se nomme Samsung Magician et s'il est parfois critiqué pour sa relative lourdeur, il fait très correctement le job. Après un téléchargement d'environ 50 Mo, il s'installe le plus simplement du monde et détecte automatiquement tous les SSD présents sur la machine hôte, ceux de Samsung, mais pas seulement.Le premier panneau vient résumer les informations essentielles liées aux différents disques et nous apprécions particulièrement le fait que l'on voit aisément le nombre d'octets déjà écrits. Estimation de l'état du disque et température viennent compléter ces informations essentielles. Outil de mesure, de diagnostic et d'over provisioning sont également au menu alors que, bien sûr, le logiciel se charge de vérifier la présence d'un micrologiciel plus récent et de proposer la mise à jour. Tout cela avec une interface épurée, lisible et en français.