Fondée à Los Angeles, il y a bientôt vingt ans, Sabrent n'est donc pas au même niveau que les Corsair, Kingston, Seagate et autres Western Digital. D'abord spécialisée dans les accessoires comme les câbles et autres hubs, la société américaine est parvenue à se faire une place au soleil dans le secteur du SSD en insistant notamment sur la notion de rapport qualité / prix. Elle a ensuite réussi à prendre le train des nouvelles technologies en marche et se trouve être la première à proposer un SSD NVMe de 8 To. Ce n'est cependant pas ce produit que nous analysons aujourd'hui. On se contentera ici d'un SSD 2 To, mais compatible PCIe 4.0, excusez du peu.
Fiche technique du Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0
Afin de toucher un public aussi large que possible, Sabrent propose en réalité trois gammes de SSD NVMe. Le Rocket Q est en quelque sorte le modèle de base, le moins coûteux, alors que le Rocket « bleu » à la norme PCIe 3.0 cède petit à petit la place au Rocket « cuivré » et sa compatibilité PCIe 4.0. Pour disposer du produit le plus performant de la marque, c'est sur cette dernière catégorie que nous avons jeté notre dévolu.Le Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0, c'est :
- Format : NVMe M.2 2280
- Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
- Contrôleur : Phison PS5016-E16
- Puces mémoire : TLC 3D 96 couches
- Capacité : 500 Go (SB-Rocket-NVMe4-500), 1 To (SB-Rocket-NVMe4-1TB) ou 2 To (SB-Rocket-NVMe4-2TB)
- Endurance annoncée en écriture : 850 To (version 500 Go), 1 800 To (version 1 To) ou 3 600 To (version 2 To)
- Débits annoncés en lecture : 5 000 Mo/s. (toutes versions)
- Débits annoncés en écriture : 2 500 Mo/s. (version 500 Go) ou 4 400 Mo/s. (versions 1 To / 2 To)
- Dimensions : 22 x 80 x 1,5 mm
- Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
- Logiciel : oui, Rocket Control Panel
- Prise en charge du Trim : oui
- Garantie : 5 ans, après enregistrement du produit (1 an sinon)
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 109,99 € (500 Go), 189,99 € (1 To) et 389,99 € (2 To)
Comme Seagate avant lui, Sabrent a accordé sa confiance au plus en vue des contrôleurs PCIe, le Phison PS5016-E16. Comme Seagate également, l'Américain emploie des puces mémoire TLC 3D sur 96 couches, de sorte que l'on devrait obtenir des performances assez similaires à celles du FireCuda 520, testé il y a peu dans nos colonnes. Notons toutefois que - sur le papier au moins - l'endurance des produits Sabrent est sensiblement plus importante que celle de la gamme FireCuda avec un maximum très confortable de 3 600 To sur la version 2 To.
Phison encore et toujours à la barre
Un premier coup d'œil à nos photos du Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0 pourrait nous faire dire que Sabrent a tenté de faire baisser les coûts en ne proposant aucun dissipateur thermique. C'est en partie vrai... Et en partie faux. En effet, le SSD existe en deux versions, selon que l'utilisateur ait ou non besoin de ce petit accessoire : inutile si vous en avez un sur votre carte mère, vivement conseillé si ce n'est pas le cas, car la bestiole a tendance à s'échauffer rapidement.Notez d'ailleurs que Sabrent commercialise son dissipateur seul, en échange d'une trentaine d'euros.
En dehors de cet accessoire doté de caloducs en cuivre pour mieux évacuer la chaleur, le SSD de Sabrent est on ne peut plus classique dans sa forme. Haute capacité oblige, il intègre des puces mémoire des deux côtés du PCB. Il s'agit ici de mémoire dite TLC fabriquée par Kioxia (anciennement Toshiba). Rappelons que la TLC (Triple Level Cell) vient stocker 3 bits de données par cellule. Ce faisant, elle permet d'économiser sur les plus onéreuses SLC / MLC, mais conserve des performances et une endurance supérieures à la QLC (Quad Level Cell) de plus en plus employée sur les modèles d'entrée de gamme.
Sans grande surprise, Sabrent conserve ici les dimensions quasiment universelles des SSD NVMe, à savoir un PCB au format « 22 80 », c'est-à-dire de 80 millimètres de long pour 22 mm de large. Attention cependant, la présence de puces des deux côtés du PCB peut entraîner des incompatibilités avec certains accessoires. Bien sûr, il convient aussi de faire attention à la carte mère utilisée. En effet, le protocole PCIe 4.0 nécessite un chipset récent de type AMD B550 ou AMD X570. Utilisez un autre modèle, un chipset Intel par exemple, et votre Rocket sera bloqué au PCIe 3.0 - sans que cela ne soit forcément une catastrophe cependant.
Enfin, soulignons, sans surprise, que c'est le contrôleur Phison PS5016-E16 qui a été retenu par Sabrent. Les constructeurs n'ont de toute façon guère le choix pour exploiter au mieux le PCIe 4.0. La petite histoire veut d'ailleurs qu'AMD ait financé à hauteur de 15 millions de dollars le développement express - en à peine neuf mois - de ce contrôleur PCIe 4.0 gravé en 28 nm. Un contrôleur à même d'autoriser des débits théoriques absolument faramineux.
Débits en lecture / écriture et échauffement
Si vous avez suivi nos précédents tests de SSD, vous savez effectivement que la principale promesse du PCI Express 4.0 est de porter à des niveaux presque surréalistes les débits en lecture / écriture de nos solutions de stockage. Chez Sabrent cela doit se traduire par du 5 000 Mo/s en lecture et encore 4 400 Mo/s en écriture. Pour ces tests, nous avons utilisé une carte mère MSI B550 Gaming Carbon Wi-Fi avec un Ryzen 3 3100 surmonté d'un BeQuiet! Dark Rock TF et épaulé par 16 Go de RAM Corsair Dominator.Nos premières mesures ont été réalisées avec l'outil ATTO Disk Benchmark. Rappelons qu'il s'agit d'un outil « théorique » qui met en lumière des différences qui ne reflètent pas forcément l'utilisation « pratique » de votre PC. Ici, aucune mauvaise surprise et les débits observés sont conformes à ce que Sabrent promet. Notons qu'il faut des fichiers d'au moins 256 Ko pour que le SSD atteigne son plein potentiel. En-dessous - sur de petits fichiers donc - il est davantage à la peine.
Rien à redire non plus sur les performances relevées par CrystalDiskMark. Elles viennent confirmer avec brio ce que nous disions précédemment. On frôle ainsi les 5 Go/s en lecture alors qu'il faut se « contenter » de 4,2 Go/s en écriture. Le Sabrent Rocket se hisse sans difficulté au niveau du meilleur SSD passé entre nos mains, le FireCuda 520, mais pour un tarif bien moins élevé à capacités égales. Soulignons toutefois que l'effondrement des performances en random est ici bien réel, comme sur la majorité des disques passés entre nos mains, le Seagate FireCuda 520 faisant ici exception, sans toutefois que cela ait une incidence particulière sur nos tests pratiques.
De manière on ne peut plus classique, nous enchaînons nos tests de performances par quelques sessions de copie de fichiers sous Windows 10. Un test qui montre déjà les limites des mesures théoriques : on ne retrouve clairement pas les débits observés précédemment, même si avec un peu plus de 2,4 Go/s le Sabrent est l'un des rapides des SSD à être passés entre nos mains. Notons toutefois que, comme souvent, ces débits chutent nettement dès lors que la limite du cache est dépassée. Nous estimons ici le cache à plus ou moins 150 Go. Au-delà, les performances chutent autour des 550 Mo/s, un résultat plus que correct d'autant qu'on copie rarement plus de 150 Go de données à la fois. Samsung - avec son 970 PRO - a prouvé que l'on pouvait garder des débits stables en toutes circonstances, mais il n'est alors pas question de mémoire TLC.
Enfin, il nous faut évoquer l'échauffement du SSD. Un passage obligé alors que Sabrent propose deux versions de son modèle, avec et sans dissipateur. On comprend vite l'intérêt de cet accessoire tant le bébé chauffe rapidement. Au repos, sa température monte plus haut que celle d'autres produits équivalents (33°C), mais cela peut être mis sur le compte d'une pièce plus chaude, en cette période. En revanche, en plein effort, le SSD vient titiller les 75°C alors que notre boîtier est particulièrement bien ventilé. Aucun throttling apparent dans ces conditions, mais nous dépassons les limites opératoires (70°C), aussi, si vous n'avez pas de dissipateur M.2 avec votre carte mère, nous vous suggérons d'opter pour le SSD avec dissipateur.
Un Rocket Control Panel complet, mais « brut de décoffrage »
Côté logiciel, Sabrent se montre plutôt généreux, et ce, alors que son Rocket NVMe PCIe 4.0 est déjà nettement moins cher que la concurrence. L'Américain nous offre ainsi, en bundle avec son SSD, une clé pour Acronis True Image, l'excellent logiciel de manipulation d'images disques. Parallèlement à cela, Sabrent propose le Sector Size Converter, un outil destiné à basculer la taille des secteurs du disque de 4K vers 512e et inversement dans le cas de situations de clonage par exemple. Enfin, le Rocket Control Panel est une espèce de boîte à outils, un classique du genre.Le soft, lui, est rudimentaire, « brut de décoffrage ». Dans le coin supérieur gauche se trouvent les informations essentielles liées au SSD alors qu'une roue dans le coin inférieur droit rassemble les principaux outils : mise à jour du micrologiciel, raccourcis vers certains modules clés de Windows, informations SMART et liens vers les deux logiciels évoqués précédemment. La température apparaît en toute circonstance dans la partie basse de l'écran, mais Sabrent ne propose aucun outil de mesure des performances et, plus regrettable encore, il ne permet pas de lire aisément le nombre d'octets déjà écrits.
Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0 2 To : l'avis de Clubic
Autant être clair, nous n'attendions pas Sabrent à ce niveau d'excellence. Bien sûr, la question de savoir si un SSD NVMe compatible PCIe 4.0 mérite vos deniers se posera toujours alors qu'on ne gagne pratiquement rien sur le boot de Windows par rapport à un SSD plus classique, par exemple. Reste que dans le cas du Rocket de chez Sabrent, la question se pose avec moins d'insistance. En effet, non content d'offrir des performances de tout premier plan, l'Américain se permet d'être sensiblement moins cher que ses concurrents directs.C'est ainsi que l'on peut négocier le Petit Poucet de la gamme (500 Go) à plus ou moins 100 euros avec une garantie de cinq ans après enregistrement. Notre version 2 To propose des débits encore meilleurs et une endurance remarquable (3 600 To en écriture). Bien que réelle, la baisse de performances enregistrée une fois le cache « débordé » ne doit pas inquiéter outre mesure. Par ailleurs nous saluons l'intégration d'Acronis True Image au bundle. Ainsi, Sabrent est indiscutablement un candidat à prendre en compte.