Les dernières générations de SSD NVMe sont certes capables de débits assez étourdissants, mais elles impliquent également un échauffement notable du périphérique. Pour éviter le throttling, il convient d’employer un dissipateur qui n’est pas toujours livré avec le SSD ou la carte mère.
Depuis plusieurs mois, nous multiplions les tests de SSD et, avec eux, ceux de modèles dits « NVMe » au format M.2. Compacts et performants, ils souffrent toutefois d’un défaut plus perceptible avec les nouvelles générations : la chauffe. On peut compter sur un dissipateur livré avec la carte mère, mais que faire quand on veut exploiter un second SSD M.2 ? Les cartes premier prix sont rarement dotées d’un second dissipateur alors nous avons fait un petit tour des divers produits sur le marché.
Fiche technique des Glotrends M.2, EK-M.2 et Archgon HS-1110
Sur le marché, on trouve pléthore de dissipateurs M.2. Nous avons essuyé plusieurs déconvenues avec des produits qui ne semblent d’ailleurs plus aujourd’hui à la vente. Au final, nous n’avons retenu que trois modèles aux ambitions bien différentes afin que vous puissiez vous rendre compte de ce que l’on peut espérer de ces petits accessoires.
Le Glotrends M.2 (22x70x3), c’est :
- Compatibilité : SSD M.2 2280 simple face
- Dimensions : 70 x 22 x 3 millimètres
- Poids : 12 grammes
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 6,99 euros
L’EK-M.2 NVMe Heatsink, c’est :
- Compatibilité : SSD M.2 2280 simple ou double face
- Dimensions : 76 x 23,9 x 9,9 millimètres
- Poids : 28 grammes
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 12,99 euros
L’Archgon HS-1110, c’est :
- Compatibilité : SSD M.2 2280 simple ou double face
- Dimensions : 70 x 24 x 19,6 millimètres
- Poids : 50 grammes
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 21,99 euros
Notez d’emblée une différence majeure entre nos trois prétendants : le Glotrends n’est conçu que pour refroidir des SSD simple face. Ce n’est pas un problème, mais il faut en avoir conscience AVANT de passer à la caisse. En revanche, qui peut le plus peut le moins, nos deux autres dissipateurs sont parfaitement capables de refroidir des SSD simple ou double face.
Aucune difficulté de montage
Installer un SSD NVMe sur la carte mère ne pose guère de difficulté, il faut simplement penser à faire attention à d’éventuelles entretoises présentes pour fixer des SSD aux différents formats – 2230, 2242, 2260, 2280, 22110 – et à retirer certaines d’entre elles pour qu’elles ne « cognent » pas au dos du SSD. Nous l’avons dit, sur de nombreuses cartes mère, un dissipateur est présent et la mise en place est alors simplissime : on place le SSD, on place le dissipateur dessus et on le visse ensuite à la carte mère. Le tour est joué. Dans le cas de nos dissipateurs « tierces parties », les choses sont un (tout petit) peu plus délicates. Ainsi, le Glotrends M.2 se compose d’une plaque métallique – le dissipateur en lui-même – et de crochets pour « saisir » le SSD.
Un fin pad thermique doit d’abord être appliqué sur le SSD. Ensuite, on place le dissipateur et on fait glisser les crochets pour que l’ensemble forme un tout solidaire que l’on peut, enfin, venir placer sur la carte mère, et le visser. Chez EK, le module se compose de deux plaques métalliques : le « fond » et le dissipateur lui-même. Selon que l’on utilise un SSD simple ou double face, il faut préalablement placer un ou deux pads thermiques et ensuite, seulement, venir fixer les deux plaques métalliques. Là, comme chez Glotrends, deux crochets viennent fixer l’ensemble. L’alignement de toutes les pièces nécessite un peu d’attention, mais c’est tout.
Enfin, l’Archgon HS-1110 est sans doute le plus long à mettre en place, mais aucune difficulté à signaler. Simplement, si le système de deux pads thermiques / deux parties métalliques reste de mise, il faut ensuite placer quatre vis pour réunir l’ensemble et assurer un bon maintien. Ceci fait, on peut saisir le module et l’insérer sur la carte mère. Peu importe le produit retenu, il ne faudra donc guère plus de quelques minutes pour l’installer. Notez toutefois qu’EK est le plus prévoyant de nos fabricants : il est le seul à livrer davantage de pads thermiques qu’il n’en faut pour assurer le bon fonctionnement du dissipateur. Un peu de réserve pour l’avenir donc.
Quel impact sur la température ?
La mise en place des kits ne pose donc aucun problème et tous se sont avérés compatibles avec les deux cartes mère utilisées lors de nos essais (ASRock Z390 Extreme 4, Asus Z370-Plus Gaming 2). En revanche, les performances relevées ont montré des différences notables selon les modèles retenus. Sur nos tests, nous avons bien sûr tenu à comparer les trois modèles ici retenus entre eux, mais aussi les mettre en face du SSD « nu » et du SSD équipé d’un refroidisseur « carte mère », en l’occurrence celui de notre ASRock Z390. Voici le détail de la configuration employée :
- Carte mère ASRock Z390 Extreme4
- Processeur Intel Core i9-9900K
- Mémoire Corsair Vengeance LPX 32 Go DDR4 PC3200 CL16
- Carte graphique Asus TUF Gaming RTX 3080 Gaming OC
- Refroidissement Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360mm
- SSD Samsung PRO 950 NVMe M.2 256 Go
Il est à noter que le Samsung PRO 950 utilisé pour ces tests n’est pas le SSD NVMe le plus « chaud » du moment. Au contraire, il aurait plutôt tendance à ne pas monter bien haut comme en témoignent les 72,8°C relevés à « nu » en charge. Le graphique parle ensuite de lui-même : la mise en place d’un dissipateur est indispensable pour éviter la montée en température et, sur des modèles plus rapides, le throttling serait inévitable sans cet accessoire.
Nous avons réalisé les mêmes tests en mettant cette fois en place le dissipateur livré avec notre carte mère : il est suffisant pour garder des températures « correctes » même si, là encore, avec des SSD plus rapides comme ces produits capables de débits de 7 Go/s, on approcherait les 70°C. Nous avons remplacé le dissipateur « ASRock » par le modèle de chez Glotrends. S’il reste suffisant pour éviter la surchauffe, son efficacité est un peu moindre.
Ce n’est pas surprenant, il est finalement plus fin que le dissipateur de notre carte mère. Avec son M.2 Heatsink, EK prouve toutefois que l’usinage a son importance. Ses dimensions sont similaires à celle du dissipateur ASRock, mais il contient plus nettement la montée en température : en charge, on gagne plus de trois degrés. Sans surprise, c’est le plus imposant – le plus cher aussi – de nos dissipateurs qui remporte la palme : l’Archgon HS-1110 est le seul à rester sous les 50°C.
Dissipateurs SSD M.2 signés Glotrends, EK et Archgon : l’avis de Clubic
Ce ne sera pas une surprise pour beaucoup d’entre vous, mais nous conseillons vivement l’utilisation d’un dissipateur thermique avec les SSD NVMe au format M.2. Les fabricants ont d’ailleurs de plus en plus en tendance à livrer leurs cartes mères avec des dissipateurs pour tous les ports M.2, mais si ce n’est pas le cas, il vous faudra investir.
Là, tous les dissipateurs ne sont pas égaux et du fait d’un pad thermique défaillant ou d’une partie métallique qui n'était pas parfaitement lisse, certains ne changent la température en charge que d’un ou deux degrés. À éviter. Des produits que nous avons retenus, l’Archgon HS-1110 est, bien sûr, et de loin le plus performant, mais c’est aussi le plus gros et le plus cher : sa mise en place peut même empêcher l’insertion d’une carte PCIe.
Au moment de l’achat, nous vous invitons donc à vérifier la position du port M.2 de votre carte mère, l’espace disponible tout autour et vos besoins de dissipation. Dans la majorité des cas, une solution comme cet EK-M.2 sera bien suffisante et elle aura le bon goût de ne pas vous ruiner.