Test Sabrent Rocket 4 Plus PlayStation 5 : le SSD et son dissipateur spécifique à la console de Sony

Sabrent est parmi les premiers à commercialiser un SSD prévu pour la PlayStation 5. Il se distingue par la présence d’un dissipateur thermique spécifiquement conçu pour l’emplacement réservé de la console de Sony et par des performances de premier plan. Forcément.

Il y a quelques semaines, nous profitions du déploiement par Sony d’un nouveau micrologiciel pour faire le point sur le montage d’un SSD interne supplémentaire sur la PlayStation 5. Sony optait pour un fonctionnement différent de Microsoft sur sa Xbox Series X. Sur PS5, il est nécessaire de démonter (un peu) la console pour accéder à l’espace réservé et monter, un peu comme sur PC, le nouveau SSD.

PCIe Gen 4 et débits de plus de 5,5 Go/s

Au lancement de la PlayStation 5, Sony avait été clair : la solution d’un SSD interne a été retenue afin qu’il soit possible de conserver des débits très élevés sans que la chose soit trop complexe à mettre en place. En effet, en se basant sur le standard en vogue dans le monde PC, Sony multiplie le nombre de références compatibles avec la PS5. Le constructeur précise toutefois que certaines vérifications sont nécessaires avant l'achat.

Des vérifications évidemment réalisées par Sabrent avant de lancer sa déclinaison « PS5 » de l’excellent Rocket 4 Plus déjà testé dans nos colonnes. En premier lieu, le SSD doit être au format M.2 et compatible avec le protocole NVMe. Jusqu’ici, rien d'anormal. Afin de garantir des débits au moins équivalents à ceux du SSD déjà présent dans la console, Sony force l’utilisation d’un SSD PCIe Gen 4. Si vous avez un PCIe Gen 3, ce n’est même pas la peine d’essayer : nous l’avons fait pour vous et la console rejette très clairement le produit.

Le montage du SSD est une opération réellement très simple © Nerces / Pierre Crochart

Chez Sabrent, on ne fait pas dans la demi-mesure et le Rocket 4 Plus présente officiellement des débits jusqu’à 7 Go/s en lecture séquentielle et encore jusqu’à 6,6 Go/s en écriture séquentielle. Nous sommes très largement au-dessus des recommandations Sony. Restait la dernière question : celle du refroidissement, les SSD NVMe PCIe Gen 4 ayant tendance à monter rapidement en température, Sony insiste sur la nécessité de disposer d’un dissipateur thermique.

Pour ce faire, Sabrent a donc usiné un petit dissipateur que l’on doit évidemment placer sur le SSD au moment du montage. Reste que pour se distinguer de la concurrence et marquer des points supplémentaires, Sabrent a dessiné un dissipateur qui épouse parfaitement la forme de l’emplacement prévu par Sony. De fait, le dissipateur est plus épais que la plupart de ses concurrents et on peut mettre de côté la petite plaque destinée à fermer l’emplacement.

Débits en lecture / écriture et échauffement

Si le Sabrent Rocket 4 Plus + Dissipateur PS5 est, comme son nom l’indique, avant tout prévu pour fonctionner sur PlayStation 5, il est évidemment opérationnel sur PC. Pour nos tests, nous avons donc tenu à vérifier ses débits sur différents scénarios avant de conclure sur un point lié à l’échauffement et à l’intérêt de ce dissipateur.

Test de lecture réalisé par la PlayStation 5 et copie d'un jeu - Persona 5 - pour vérification © Nerces / Pierre Crochart

En toute logique, nous avons débuté nos tests sur PlayStation 5. Là, il a simplement été question de vérifier la bonne tenue du SSD sur des travaux de copie. Pour ce faire, nous avons copié un jeu présent sur le SSD « interne » de la console vers le SSD Sabrent. Nous avons réalisé la copie dans le sens contraire et avons comparé les résultats.

D’abord, soulignons que les 20 Go de Persona 5 ont été copiés en à peine plus de 15 secondes sur notre Sabrent. Cela ne donne pas des débits délirants, mais à plus de 1,3 Go/s c'est très correct. En revanche, l’opération inverse ne s’est pas améliorée depuis nos premiers tests en août : il faut 90 secondes pour la mener à bien et on est à moins de 300 Mo/s… mais nous ne sommes pas là pour juger du SSD de la PS5.

Nous avons ensuite embrayé sur nos mesures PC « classiques ». Pour cela, le SSD Sabrent a changé de maison et nous l’avons placé sur notre configuration de test.

Le Sabrent Rocket 4 Plus bien au chaud dans le PC de test sans et avec le dissipateur be quiet! MC1 © Nerces

Nous débutons comme toujours avec ATTO Disk Benchmark qui permet de vérifier précisément les mesures en fonction de la taille des fichiers. Le Sabrent Rocket 4 Plus s’est montré plutôt à l’aise sur cet exercice avec des performances intéressantes même sur les fichiers les plus petits. En revanche, nous sommes un peu déçus par les débits maximums atteints : ils plafonnent effectivement à 6,5 Go/s et 5,1 Go/s en lecture et en écriture séquentielle, un cran en-dessous des annonces de Sabrent.

Sur CrystalDiskMark, les débits obtenus en séquentiel sont sensiblement plus élevés : avec 6,97 Go/s en lecture et 5,47 Go/s en écriture nous sommes plus proches, voire au-dessus, de ce qu’annonce le fabricant. Il convient toutefois de souligner le résultat obtenu en écriture aléatoire sur de petits fichiers (4 Ko) : nous sommes bien au-dessus de ce que l’on retrouve en lecture aléatoire sans pouvoir apporter d’explications à ce résultat.

Pour compléter ces quelques tests « théoriques », nous avons toujours une mesure en copie de fichiers via l’explorateur de Windows. L’idée est d’avoir un retour qui corresponde davantage à un usage possible du SSD. Là, nous sommes comme à chaque fois assez loin des chiffres avancés par les fabricants, mais avec 3,2 Go/s en lecture et encore 2,2 Go/s en écriture, le Rocket 4 Plus conserve des performances de premier plan.

Sujet sensible s’il en est, la question du cache nous pousse à utiliser le test d’écriture linéaire d’AIDA64. Il s’agit de remplir l’intégralité du disque et d’observer la moindre fluctuation des débits. Le Rocket 4 Plus démarrait fort bien (4,8 Go/s), mais lorsque le disque est plein à 30 %, le cache semble être en difficulté et les débits chutent nettement, autour de 900 Mo/s. Les choses oscillent ensuite entre 500 Mo/s et 1 Go/s. Un résultat correct, mais nous avons vu mieux.

Enfin, nous terminons nos mesures par un commentaire important sur la question thermique, pour laquelle nous avons réalisé plusieurs relevés de température sur plusieurs scénarios. En premier lieu, le Sabrent était placé sans aucun refroidissement dans le compartiment de la PS5. Ensuite, nous l’avons surmonté d’un dissipateur be quiet! MC1 et, pour terminer, c’est le dissipateur Sabrent PS5 qui a été utilisé.

Les résultats sont clairs, il ne faut PAS utiliser le SSD sans dissipateur. À près de 70°C, nous ne sommes pas loin du thermal throttling, le disque réduit alors les débits pour éviter la surchauffe. De plus, sur le long terme, les composants n'apprécient pas cette chaleur. Sans que la différence soit énorme, le dissipateur PS5 de Sabrent améliore les choses par rapport au modèle be quiet! MC1. La différence de tarif entre les deux ne se justifie pas, mais vous aurez un matériel au design impeccable… quoique planqué sous le capot de la console !

Rocket Control Panel : bien sûr pour un usage PC

Avant de conclure, abordons un ultime point au cas où vous utiliseriez ce SSD sur PC. Il faut effectivement savoir que Sabrent l’accompagne de deux logiciels intéressants. D’abord, il livre une version spéciale d’Acronis True Image afin de simplifier le clonage de disques. En outre, et même s’il est dépassé par l’excellent soft de Western Digital, la marque propose un petit logiciel compagnon sympathique, le Rocket Control Panel.

Simple d’accès, le soft permet de faire le point sur l’état actuel du SSD et d’en surveiller l’échauffement. Les informations S.M.A.R.T. sont bien sûr accessibles et un outil de mise à jour du micrologiciel est au rendez-vous. Toutefois, nous retiendrons surtout la présence d’un utilitaire pour évaluer les performances du disque. Il se rapproche pas mal de CrystalDiskMark.

Sabrent Rocket 4 Plus + Dissipateur PS5, l’avis de Clubic

Alors que le Sabrent Rocket 4 Plus est commercialisé autour de 180 euros en France, le kit avec dissipateur PS5 est vendu 250 euros : à 70 euros le « bout de métal », il nous est évidemment impossible de le recommander.

C’est d’autant plus dommage que le travail d’usinage est impeccable, que le SSD en lui-même est toujours aussi performant et que le dissipateur fait exactement ce pourquoi il a été conçu. Aux États-Unis, les SSD Sabrent sont sensiblement moins chers qu’en France et l’écart observé avec le kit Sabrent Rocket 4 Plus + Dissipateur PS5 y est nettement inférieur.

Nous saluons le travail d’ingénierie de Sabrent et critiquons sa politique commerciale en espérant que le kit soit rapidement proposé à moins de 200 euros. Il sera alors beaucoup plus facile de vous le conseiller !