Installer un VPN sur Switch, oui, mais pourquoi et comment ? © Wachiwit / Shutterstock
Installer un VPN sur Switch, oui, mais pourquoi et comment ? © Wachiwit / Shutterstock

Qui dit console next-gen, dit console connectée à Internet. À ce titre, la Nintendo Switch profite des avantages du jeu en ligne, mais n’échappe pas aux menaces et contraintes liées. La rédaction vous explique dans quels cas de figure vous pourriez avoir besoin d’un VPN, et comment procéder pour l’installer.

Dans les faits, il est tout à fait possible de jouer sur Switch en mode hors-ligne. En revanche, si vous souhaitez acquérir un titre dématérialisé, accéder au service Switch Online et profiter des portages N64, GBA et Mega Drive compris dans le pack additionnel, vous n’avez d’autre choix que de connecter votre console à un réseau Wi-Fi. Un double système avantageux qui augmente votre expérience de jeu, mais qui apporte aussi son lot de contraintes et de risques qu’un VPN gratuit ou premium peut aider à minimiser.

Contourner les restrictions de bande passante imposées par votre FAI

Splatoon, Mario Kart, Daemon X Machina… La Switch propose un bon catalogue multijoueur. S’il est possible de profiter de quelques jeux en solo, d’autres exigent des partenaires de compétition. Oui, mais voilà. Parfois, on n’a pas d’adversaire physique à portée de manette, et certains titres, comme Fortnite, ne sont pas disponibles hors-ligne. Vous décidez donc de souscrire au Nintendo Switch Online, et vous voici plongé dans la mêlée de milliers d’autres joueurs en ligne. Parfait !

À un détail près : votre connexion Internet, d’ordinaire si stable et rapide, est aujourd’hui taciturne. Vous n’avez pas tenu deux minutes dans Fortnite, impossible d’être réactif dans DxM. Peut-être même n’avez-vous pas réussi à démarrer votre jeu, entravé par la Switch elle-même : « votre connexion est instable », vous nargue un message d’erreur persistant.

Parmi les causes possibles, et surtout probables : les restrictions de bande passante opérées par votre fournisseur d’accès à Internet. On observe généralement de telles limitations en heure de pointe, sur des plateformes identifiées par les opérateurs télécoms comme gourmandes en transferts de données. Manque de bol, les jeux en ligne, dont les IP de serveurs sont catégorisées comme telles par les FAI, font partie des services régulièrement affectés par les bridages de connexion.

Votre FAI peut brider votre connexion aux serveurs de la Switch en heure de pointe © Cagkan Sayin / Shutterstock
Votre FAI peut brider votre connexion aux serveurs de la Switch en heure de pointe © Cagkan Sayin / Shutterstock

Pour déjouer la régulation du trafic imposée par votre opérateur, il faudrait donc réussir à l’empêcher de connaître la destination de votre connexion. Vous comprenez alors qu’un VPN, en ce qu’il dissimule l’adresse IP des serveurs Switch aux yeux des FAI, pourrait vous autoriser à contourner les techniques de bridage ciblé. Dans l’équation, le fournisseur d’accès à Internet connaît toujours votre volume de données transférées. Mais à la place de l’IP du serveur Switch, il voit l’IP du serveur VPN auquel vous êtes connecté qui, en théorie, ne devrait pas être soumise aux restrictions de bande passante. Vitesse de connexion rétablie, expérience de jeu de folie.

Changer de league et éviter les engorgements de serveurs en heure de pointe

Un VPN ne se contente pas de masquer la destination du trafic aux FAI, il troque également votre adresse IP contre celle de ses serveurs vis-à-vis des serveurs sollicités, et modifie, par ce biais, votre emplacement géographique. En clair, en utilisant un réseau privé virtuel, les services Switch Online vous localisent ailleurs dans le monde.

De deux choses l’une : une telle manipulation vous permet de participer à des betas fermées, circonscrites autour d’une poignée de pays.

Second avantage : la possibilité de spoofer sa géolocalisation pour se connecter à des serveurs Switch étrangers, et donc de renouveler ses leagues comme ses adversaires. Un atout de taille quand on est bloqué au même niveau avec les mêmes équipes depuis trop longtemps, et qu’on n’a plus grand espoir d’évoluer dans le jeu et dans les classements. À cette dynamique retrouvée s’ajoute un autre point appréciable : celui d’éviter des surcharges de serveurs, et donc les ralentissements côté Nintendo, en heure de pointe en France – soirs et weekends, à tout hasard.

Débloquer les catalogues étrangers du Nintendo eShop

Changer sa géolocalisation, c’est aussi s’offrir la possibilité d’acquérir des titres indisponibles en France. Sur ce point, Big N n’émet aucune interdiction formelle, aussi bien concernant le spoofing que l’utilisation d’un VPN ou d’un proxy. Libre à chacune et chacun de modifier le pays de son Nintendo eShop pour accéder à un catalogue de jeux enrichi. La Switch n’est elle-même pas géobloquée, ce qui vous autorise à jouer à des jeux japonais sur un équipement européen, par exemple. À noter toutefois qu’il ne s’agit pas d’un dézonage à proprement parler et que l’entreprise ne formule aucune garantie concernant la totale compatibilité de la console avec des titres étrangers. Par là même, les DLC achetés dans un store étranger ne fonctionneront qu’avec les jeux zonés à l’identique.

Big N autorise les joueurs et joueuses à changer le pays du Nintendo eShop © J.Papagoda Photo

Contrairement à la Xbox Series ou à la PS5, la Nintendo Switch n’accueille ni Netflix ni Prime Video. Inutile, donc, de chercher à accéder à du contenu multimédia étranger depuis la console en utilisant un VPN. On en profite par ailleurs pour rappeler que modifier son emplacement géographique pour contourner les géoblocages des services de SVoD, et donc transgresser indirectement les droits d’auteur, d’exploitation et de distribution des œuvres, n’est ni éthique ni franchement légal.

Protéger l’accès à votre compte Nintendo et à vos informations de paiement

Vient enfin l’aspect sécuritaire que peut offrir un VPN. La Switch est une console hybride, donc à moitié portable, donc utilisable en itinérance, et c’est une sacrée qualité. Suffisante, en tout cas, pour vous permettre de lancer une partie de Fortnite ou deux à l’aéroport ou au bout du monde, quand le temps fait grise mine et que vous êtes cloîtré à l’hôtel en attendant le retour du soleil.

Oui, mais… Vous n’êtes pas sans savoir que les réseaux Wi-Fi publics et/ou très fréquentés ne sont pas toujours correctement sécurisés. Connectez votre console à un hotspot vulnérable pour acheter un nouveau jeu – Fortnite n’a pas le monopole du divertissement, et vous courez le risque d’exposer vos données de compte Nintendo (adresse mail, mots de passe), votre numéro de CB et/ou vos identifiants PayPal. Avec un réseau privé virtuel, l’idée est donc de sécuriser la connexion sortante et entrante de la Switch en chiffrant les paquets de données et en isolant le trafic du reste du trafic Internet public.

Un VPN pour sécuriser l'accès à votre compte Nintendo et à vos informations de paiement © LALAKA / Shutterstock

Celles et ceux qui suivent objecteront qu’il n’est pas possible d’installer un réseau privé virtuel sur une Switch puisque Nintendo ne distribue pas d’applications tierces sur son eShop. Et c’est vrai. Néanmoins, par des techniques détournées, il est quand même possible de profiter de la protection offerte par son VPN sur sa console. Il faudra juste avoir un PC portable ou un smartphone sous la main, et configurer un partage de connexion. La suite… dans la partie suivante.

En théorie, les réseaux sans fil domestiques sont suffisamment sécurisés pour se passer de VPN sur Switch. Suivant le même principe que pour les hotspots publics, les joueurs les plus suspicieux pourront jouer la précaution. Cas de figure rare mais spectaculaire, si vous avez fâché un joueur un peu tatillon mais fin connaisseur des réseaux informatiques, un VPN, en masquant votre IP, pourra aussi vous sauver d’une attaque DDoS bien sentie. Il faudrait quand même l’avoir bien cherché ET ne pas avoir de chance.

Comment configurer un VPN sur votre Nintendo Switch ?

Fin du suspens, il est temps de passer aux cas pratiques. Puisque la Switch ne prend pas en charge les applications VPN natives, comment faire ?

Configurer un VPN sur un routeur

Première possibilité : configurer un réseau privé virtuel sur un routeur compatible, et y connecter la Switch. Le processus est un peu compliqué puisqu’il vous faudra d’abord créer et récupérer les fichiers de configuration VPN dans votre espace client en ligne, puis les charger sur votre routeur via l’interface de gestion en ligne. Cette méthode permet aussi de protéger l’ensemble des équipements connectés au routeur, avec possibilité d’exclure certains appareils du tunnel VPN. Mais elle implique qu’il faille télécharger autant de fichiers de configuration que de serveurs VPN auxquels on souhaite se connecter, et de basculer de l’un à l’autre manuellement, depuis les paramètres du routeur.

Configurer un VPN sur un smartphone ou un ordinateur

Deuxième possibilité : installer et activer un VPN sur votre ordinateur ou votre smartphone, activer le partage de connexion et connecter la Switch à votre appareil. Les avantages sont ici nombreux puisqu’avec une enveloppe 4G/5G suffisamment fournie et une bonne vitesse de connexion, vous n’avez même pas besoin de Wi-Fi. Vous pouvez aussi choisir le protocole VPN le mieux adapté à vos besoins et à la qualité de votre connexion Internet, là où la majorité des routeurs prennent essentiellement en charge OpenVPN. Enfin, cette méthode est beaucoup plus simple et pratique pour qui souhaite changer régulièrement de serveur et de pays.

Configurer les DNS VPN sur la Switch

Troisième possibilité : modifier les DNS de la Switch dans les paramètres de la console. Là encore, il faudra vous rendre sur votre compte VPN en ligne, vérifier que votre fournisseur propose cette option et récupérer les adresses IP primaire et, le cas échéant, secondaire des DNS VPN. Allumez ensuite votre console, vérifiez qu’elle est bien connectée à Internet, puis rendez-vous dans les Paramètres > Internet > Paramètres Internet > *nom de votre réseau Wi-Fi* > Modifier les paramètres. Repérez Paramétrage du DNS > Manuel et saisissez les adresses DNS primaire et secondaire de votre fournisseur VPN. Sauvegardez les modifications avant de retourner dans les Paramètres Internet > Test de connexion pour vérifier que tout fonctionne.

Modifier les DNS de la Switch
Modifier les DNS de la Switch
Modifier les DNS de la Switch
Modifier les DNS de la Switch

Cette troisième méthode est la plus pratique de toutes celles présentées en ce qu’elle n’exige d’autre matériel que votre Switch et une connexion Wi-Fi. Sachez toutefois qu’elle n’offre qu’une couverture VPN partielle. Vous pourrez spoofer votre géolocalisation pour accéder au Nintendo eShop ou à des serveurs étrangers, mais vous ne profiterez pas du chiffrement ni du tunnel VPN.

Pour en savoir plus sur les réseaux privés virtuels compatibles avec la Nintendo Switch, n'hésitez pas à consulter notre comparatif des meilleurs VPN, ainsi que nos avis sur CyberGhost, NordVPN, Proton VPN et Surfshark VPN.