Votre forfait data fond comme neige au soleil et vous soupçonnez votre VPN d’en être responsable ? Entre idées reçues et vrais coupables, il est temps de lever le voile.

Votre VPN dévore-t-il votre forfait data en secret ? © issaro prakalung / Shutterstock
Votre VPN dévore-t-il votre forfait data en secret ? © issaro prakalung / Shutterstock

Votre VPN est là pour protéger vos données, mais saviez-vous qu’il pouvait aussi peser sur votre forfait data ? Entre le chiffrement, les protocoles et des usages en ligne toujours plus gourmands, votre consommation mobile peut vite s’envoler. Faut-il pour autant blâmer le réseau privé virtuel, ou nos propres habitudes jouent-elles aussi un rôle ? Et surtout, comment éviter de griller ses gigas sans compromettre sa sécurité ? On fait le point.

Pourquoi un VPN consomme davantage de données ?

L’idée selon laquelle votre VPN grignoterait votre forfait en secret est trompeuse, mais pas complètement infondée. Tout se joue dans son fonctionnement : le chiffrement et l’encapsulation.

Quand vous activez un VPN, vos données de trafic passent par deux étapes clés pour garantir leur confidentialité. D’abord, elles sont chiffrées à l’aide d’un algorithme sécurisé, ce qui les rend illisibles pour quiconque tenterait de les intercepter. Ensuite, ces données chiffrées sont encapsulées dans un nouveau paquet, accompagné d’en-têtes nécessaires pour leur acheminement à travers le tunnel VPN.

Cette encapsulation entraîne une surcharge, appelée « overhead », qui alourdit les données transmises. Concrètement, l’overhead inclut :

  • des en-têtes spécifiques au protocole VPN, nécessaires pour gérer la transmission ;
  • des métadonnées pour l’authentification, qui garantissent que chaque paquet provient bien de la bonne source ;
  • des mécanismes de vérification de l’intégrité, pour s’assurer que les données encapsulées n’ont pas été altérées ou corrompues en route ;
  • des en-têtes réseau supplémentaires, utilisés pour acheminer correctement les paquets.

À noter aussi que si les paquets rempaquetés deviennent trop volumineux, ils sont refragmentés en plusieurs paquets plus petits. Évidemment, chaque nouveau fragment contient ses propres en-têtes, et la surcharge augmente encore.

Le chiffrement du trafic par le VPN gonfle automatiquement la taille des paquets de données © KanawatTH / Shutterstock
Le chiffrement du trafic par le VPN gonfle automatiquement la taille des paquets de données © KanawatTH / Shutterstock

Bien qu’il n’existe pas de chiffres universels sur la taille exacte de cet overhead, les estimations convergent vers une augmentation de la consommation de données de 5 % à 20 %. Si l’écart peut sembler important, il dépend en réalité des technos utilisées par le VPN : partez du principe que plus le chiffrement est complexe et le protocole exigeant, plus l’overhead est important.

Pour tenter de limiter cette surcharge liée à l’overhead, certains réseaux privés virtuels compressent automatiquement vos données en fonction du protocole choisi. Si cette méthode peut fonctionner pour du texte ou des fichiers simples, elle reste inefficace pour des contenus déjà compressés, comme les vidéos en streaming, pour lesquelles aucune réduction supplémentaire n’est possible. Et attention : une compression trop agressive peut affaiblir le chiffrement, compromettant ainsi la sécurité de votre connexion.

VPN ou usages : qui surconsomme vraiment ?

Dans la bataille, on aurait aussi tendance à oublier un autre facteur, humain cette fois, à l’origine d’un biais de consommation. Si vous avez l’habitude de multiplier les activités gourmandes sur les réseaux mobiles, et que vous ajoutez un VPN à l’équation, chaque usage consomme logiquement encore plus de données en raison de la couche de chiffrement supplémentaire. Résultat : l’enveloppe data peut effectivement fondre comme neige au soleil, non pas uniquement à cause du VPN, mais parce que les usages de base sont déjà très intensifs.

À titre d’exemple, si vous streamez une vidéo en Full HD qui consomme 1 Go sans VPN, l’overhead peut faire grimper ce chiffre à 1,1 Go. Isolé, 0,1 Go peut sembler négligeable, mais rapporté à plusieurs heures de visionnage, vous risquez de dépasser rapidement votre limite mensuelle.

Ce n’est donc pas tant le VPN qui torpille votre forfait, mais plutôt vos propres activités en ligne, proportionnellement alourdies par l’overhead. La qualité des réseaux mobiles joue également un rôle majeur. Avec des connexions toujours plus rapides et stables, il est plus facile – et plus tentant – de se lancer dans des usages réputés consommateurs en data, comme le streaming ou les jeux en ligne. Et le VPN, en sécurisant ces pratiques, gonfle mécaniquement leur coût en données.

Plus que le VPN, ce sont les usages intensifs sur les réseaux mobiles qui grignotent votre forfait data © Tero Vesalainen / Shutterstock

Comment limiter la casse ?

Si vous utilisez un forfait data limité, mieux vaut adopter quelques bonnes pratiques pour éviter de griller vos gigas inutilement.

D’abord, limitez l’utilisation du VPN lorsque vous êtes sur un réseau mobile. Si vous n’en avez pas besoin dans l’immédiat – pour sécuriser une connexion sur un hotspot public ou accéder à des contenus géobloqués, par exemple – désactivez-le. D’une part, vous économiserez de la data inutilement dépensées, d’autre part, votre connexion sera plus rapide.

Pour les activités gourmandes, privilégiez les réseaux Wi-Fi. Regarder une série en streaming ou télécharger des fichiers volumineux consomme déjà énormément de données. Avec un VPN d’activé, la surcharge liée au chiffrement peut rapidement peser sur votre enveloppe 4G/5G mensuelle.

Vérifiez les protocoles VPN que vous utilisez. Certains protocoles, comme WireGuard, sont spécialement conçus pour réduire l’impact sur votre consommation de données tout en maintenant une bonne sécurité.

Gardez un œil sur votre consommation. La plupart des smartphones proposent des outils intégrés pour suivre en temps réel l’utilisation de vos données mobiles et vous alerter lorsque vous approchez du plafond. Certains VPN vont plus loin en offrant des fonctions de suivi précises ou des réglages avancés, comme l’ajustement de la taille des paquets (MTU), qui peut vous aider à optimiser la connexion et réduire les pertes.

VPN et forfait data : une surcharge justifiée, mais maîtrisable

En définitive, oui, une connexion VPN consomme plus de données qu’une connexion classique, mais elle ne le fait pas en cachette. Cette légère surcharge est normale et reflète le fonctionnement d’une connexion sécurisée. En réalité, ce sont surtout vos usages qui pèsent le plus lourd sur votre forfait, et le VPN ne fait qu’amplifier leur impact.

En résumé : limitez les activités les plus gourmandes sur mobile, désactivez le VPN quand vous n’en avez pas besoin, et optez pour un service optimisé. Votre forfait data vous remerciera – et votre sécurité aussi.

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