Le fabricant français de drones Parrot vient de présenter l’ANAFI Ai, un drone autonome conçu pour l’inspection d’éoliennes, de tours de télécommunications et d’autres ouvrages d’art.
L’industriel espère ainsi sécuriser le marché professionnel vers lequel il s’est définitivement tourné en 2019.
Un drone autonome en 4G
Le 30 juin, Parrot a dévoilé son nouveau drone ANAFI Ai, présenté comme le premier drone robot 4G. Dérivé du drone ANAFI USA, destiné aux militaires et aux premiers secours, l'ANAFI Ai présente en effet la particularité de ne pas être piloté à distance. Son mode de fonctionnement normal consiste à suivre un plan de vol défini à l’avance, afin de réaliser une mission d’inspection, autour d’une antenne relai, d’une éolienne ou d’un pont par exemple.
Son électronique embarquée lui offrira un certain degré d’autonomie. Le drone pourra ainsi scanner son environnement en 3D, grâce à un duo de caméras stéréos, identifier des obstacles imprévus, les contourner, et poursuivre sa mission. Il sera également en mesure de compenser automatiquement les effets du vent par exemple. Le flux vidéo obtenu, en 48 MP, sera transmis en temps réel aux opérateurs au sol, qui pourront éventuellement prendre temporairement le contrôle manuel, par exemple pour vérifier un détail non prévu avant le vol.
Séduire les clients professionnels
Avec ce drone, Parrot espère séduire des clients habitués à réaliser des manœuvres aériennes répétitives. Par exemple, une fois le schéma de vol pour l’inspection d’une éolienne intégrée dans le système du drone, via un logiciel propriétaire, il sera possible d’effectuer à la chaîne l’inspection de l’ensemble d’un parc éolien.
Bien évidemment, l’ANAFI Ai conserve toutes les particularités d’un drone professionnel classique, avec notamment une fonction photogrammétrie permettant de construire une image 3D détaillée d’un bâtiment ou d’un ensemble géologique. Les utilisateurs pourront également construire et intégrer leurs propres plans de vol automatiques, afin d’adapter le drone à leurs usages. La connexion en 4G, qui se superpose à la connexion Wi-Fi classique, offre à la fois une plus grande portée opérationnelle et la possibilité d’opérer le drone hors de la vue directe, par exemple pour contourner des ouvrages en béton massif, ou pour suivre une route ou un pipeline.
Si Parrot s’était fait connaître à ses débuts avec des modèles de drones grand public, la firme française s’est convertie en 2019 vers le marché professionnel. Une manière de contourner la concurrence chinoise, notamment l’omniprésent DJI, mais aussi de promettre une sécurité maximale aux professionnels étatiques, notamment sur le plan cyber.
Source : Les Echos