Pour son dernier né, DJI a voulu montrer toute sa capacité d'innovation en greffant des caractéristiques clés, comme une nacelle stabilisée sur 3 axes, un enregistrement en 4K@30fps et l'évitement d'obstacles, qui constituent normalement des drones de plus gros calibre. Lancé à 849€ en version standard, le Mavic Air comble un vide dans la gamme grand public de DJI, entre un Spark trop limité et un Mavic orienté pro. Alléchant, le package présente de nombreux points en sa faveur, en tous cas, sur le papier.
DJI Mavic Air : la fiche technique
Prix conseillé : 849€ en version standard - 1049€ en bundle Fly MoreCatégorie : Loisirs - Ultraportable
Disponible en 3 couleurs : blanc, noir, rouge
Dimensions : 16,8 x 8,3 x 4,9 cm (plié) et 16,8 x 18,4 x 6,4 cm (déplié)
Poids : 430 gr
Batterie : 2375 mAh, donnée pour 21min d'autonomie
Technologie FlightAutonomy 2.0
- 6 capteurs optiques devant, arrières et dessous
- 2 capteurs infrarouges en dessous
- Détection d'obstacles 3 directions (devant, derrière, bas)
- GPS et GLONASS
Nacelle de stabilisation 3 axes
Capteur CMOS 1/2.3 pouces
- 12Mpx
- Objectif f/2.8
- Focal 24mm, équivalent 35mm
Résolutions : Vidéo 4K@30fps et 1080p@120fps
Accessoires :
- 8 Go de stockage interne
- 4 paires d’hélices
- Protections d’hélices
- Câble de transfert
- Adaptateurs Micro-USB/USB-C/Lightning
- Mallette de transport
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Une découverte pétillante du drone
L'emballage cartonné renfermant le DJI Mavic Air est compact, mais fragile, et ne pourra faire que temporairement office de boite de transport. Au déballage, on apprécie l'effort de DJI, dévoilant un étui de protection premium, 2 paires d'hélices de rechange, une cage à hélices et différents adaptateurs pour smartphones. Constatant la flexibilité des hélices, on suppose qu'il faudra les changer régulièrement. Assez solide, à l'exception des attaches, la cage sera utile pour les pilotes débutants.
Le look and feel de l'ensemble renvoi d'excellentes sensations, à part la radiocommande, dont le son creux et le revêtement font penser à une manette de Megadrive. Le support rabattable pour smartphone et les joysticks amovibles sont ingénieux. Les boutons sont toutefois un peu grossiers, et les antennes et la molette semblent frêles.
Hypnotisant, le design épuré du Mavic Air interloque par ses 6 capteurs optiques et par ses ouvertures de dissipation en forme d'ouïes. La coque externe du drone, construite en alliage de magnésium, est robuste. Les bras repliables du train d'atterrissage, montés sur retour de force, sont bien étudiés. Les patins arrière du corps étant à ras le sol, prenez garde aux capteurs en soubassement du drone. Vous aurez besoin d'une surface plane et propre pour le décollage et l'atterrissage.
Globalement, l'encombrement est minimaliste pour ce niveau de technologie. L'ensemble peut tenir dans un sac à main.
Une mise en route périlleuse
En étudiant la RC, on se heurte à une ergonomie un peu déroutante. L'installation du câble USB semble à première vue barbare, mais a posteriori, on comprend l'intérêt du clip de glissière. Selon le smartphone que vous possédez, l'adaptation peut être laborieuse, comme ici avec un Oneplus 5T. Malgré la commodité du retour des joysticks et du grip des supports, le feeling de la RC reste déplaisant à la tenue.
Le drone, quant à lui, se déploie en un tour de main. La batterie et le cache caméra se clipsent et déclipsent sans anicroche. Bien calfeutré, l'accès au port Micro-SD sera étroit pour les gros doigts. Le montage des hélices est sécurisant, quoi qu'un peu délicat, leur signalisation de couplage n'étant pas évidente. Inventif, le montage de la cage de protection prendra toutefois quelques minutes.
Après quelques problèmes de synchronisation et un compas sensible, le démarrage devient bref. Cependant, au cours des premiers tests, la RC émettait une alerte stridente à l'allumage. De multiples tentatives de calibrations des joysticks ont semblé corriger le problème. En explorant l'interface, on s'aperçoit que le support du smartphone occulte les bords de l'écran, rendant difficile l'accès aux commandes de caméra. Assez navrant, vu que la tendance des smartphones est au design à bords fins. Fort heureusement, les boutons de la RC feront de meilleurs contrôles. On accède ensuite sans peine aux options de navigation, facilement assimilables, et à d'autres fonctions comme la Lecture rapide des prises de vues, et l'assistance au pilotage APAS. Lors d'un test ultérieur, nous avons tenté d'appairer uniquement le smartphone par wifi, mais sans succès.
La navigation comme les grands
Toutes les manœuvres ont été effectuées en journées ensoleillées, avec une brise légère jusqu'à un vent modéré.Manœuvres standards
Le décollage est précis, et les commandes réactives. Sans vent et face à la brise, le Mavic Air reste stationnaire, mais perd en stabilité et en précision avec les premiers vents. L'évitement des obstacles est incroyablement performant en avance et en recul. En marche avant, l'accélération et la vitesse de croisière plafonnée à 28km/h permettent des prises de vues sereines, en dépit du contrôle de lacet parfois récalcitrant, que les multiples calibrations ne parviendront finalement pas à corriger.En mode Sport, la vitesse devient extrême, surtout en marche avant, atteignant plus de 60km/h, mais en test, la batterie perdra 10% au bout d'une minute. A contrario de la RC, dont le son est criard, la nuisance sonore du drone en vol est acceptable. À plusieurs reprises, on a constaté des pertes de signal et de lags de retour vidéo, particulièrement à 200m de distance, barrière que l'on ne dépassera pas risquant de perdre de vue le drone.
Manœuvres automatisées
Le Mavic Air dispose d'une partie des modes de vols intelligents de la série des Mavic. Nous ne rentrerons pas dans leurs détails de fonctionnement, que nous considérons comme acquis.En grand classique, le mode Point of Interest garde tout son agrément. Le mode Tripod est parfaitement adapté pour des prises de vues lentes et minutieuses. Il serait même trop doux dans certaines conditions. Pour un meilleur dynamisme, préférez le mode Cinematic, dont l'accélération est légèrement plus vive. Malgré un menu précaire, et un degré de pertinence limité, le mode Tapfly fonctionne à merveille.
Pendant le premier test, les 3 modes suivants étaient impossibles à faire fonctionner. Dommage, il suffisait simplement de désactiver le mode Sport, mais aucune alerte ne le mentionnait.
Le mode ActiveTrack a surpris par sa performance. Utile pour des prises de vues de type selfie ou focus, ce mode a montré beaucoup de précision dans la reconnaissance du sujet, même à 30m de distance, mais manquait peut-être d'un peu de douceur dans le suivi du mouvement.
Le mode Smart Gesture comblera les amateurs de selfie, et plaira pour son aspect ludique. Le suivi des gestes par le Mavic Air est étonnamment réactif. Malgré tout, un pilote sans RC en main créera toujours une situation de danger. La distance d'utilisation étant inférieure à 7m, entrainez-vous tout seul en terrain dégagé.
Le mode Quickshot ajoutera plusieurs types de prises de vues vidéos instantanées. Les plans Dronie, Helix et Boomerang apporteront une bonne mise en valeur du sujet. Sans réelle plus-value, le plan Circle tend à faire doublon avec le mode Point of Interest, mais fait gagner du temps au vidéaste sur la manœuvre, à l'instar du plan Rocket. Avec son format original, le plan Asteroid épatera la galerie, mais peinera sans doute à trouver sa place dans une vidéo professionnelle.
En fin de vol, ou en cas d'urgence, le bouton Return To Home en sauvera plus d'un, avec l'avantage de conserver l'évitement d'obstacle. Brillant d'efficacité, ce mode RTH offre un gain de temps et d'efforts au pilote. A l'atterrissage, le drone scanne son environnement et atterrit sans problème sur la table de piquenique. On rangera l'ensemble assez vite. La batterie se rechargera en 45 minutes, et la RC, qui durera 4 vols, en 2H.
Une qualité photo à retravailler dans ses fonctionnalités
Equipé d'un capteur CMOS 1/2.3 pouces de 12Mpx, la caméra du Mavic Air peut photographier en 4:3 ou 16:9, au format JPEG, DNG (RAW) ou les deux. En mode automatique, les photos sont d'une superbe qualité, soutenue par une bonne plage dynamique. Toutefois, la netteté des images est légèrement trop accentuée, les rendant parfois moins naturelles. Même en mouvement, l'image ne montre que très peu de distorsions. Après conversion automatique, le format DNG n'a apporté qu'une faible amélioration de la plage dynamique, mais ce ne sera pas forcément l'usage du public ciblé pour ce drone.
Rajeuni par un meilleur algorithme de gestion de l'exposition, le mode HDR offre a priori d'excellents résultats en fusionnant automatiquement 3 images prises sous différentes expositions. Seulement après les tests, impossible de retrouver l'image fusionnée, obligeant à la réaliser nous-mêmes en post-traitement.
De façon similaire, le mode AEB produit 3 ou 5 clichés, permettant de choisir sa meilleure exposition plus tard. En fusionnant les images de ce mode en post-traitement, on obtient un résultat identique au mode HDR. Il sera donc difficile de juger complètement l'évolution du nouvel algorithme du Mavic Air. Mais dans tous les cas, l'image produite est somptueuse et délicatement contrastée.
La fonction Balances de Blancs corrige la température des couleurs. Ici, le profil Sunny rajoute habilement une touche de chaleur au cliché. Les Styles, quant à eux, modifient la netteté, le contraste et la saturation, mais ici de manière peut-être trop subtile sur les profils établis. Optez plutôt pour un réglage manuel pour obtenir des différences notables.
Testant l'obturateur électronique variable de 8s à 1/8000s, la montée en Vitesse d'obturation révèle une aggravation du grain dès 1/4000s. De même, à la montée en Sensibilité allant jusqu'à ISO 3200, l'image perd de son piqué à partir de ISO 400. Veillez à ne pas dépasser ces deux seuils pour conserver un bon niveau de détails. Toutefois, ces deux analyses souffrent d'un biais dû à la persistance de la correction d'exposition automatique au mépris du passage en mode manuel.
En mode Panorama, le Mavic Air prend une série de prises de vues selon les profils, fusionne et enregistre directement le résultat sur la carte SD. Cependant, la correction d'exposition est remise à zéro, obligeant à passer en mode manuel. Le rendu automatique est très bon, mais la recherche de perfection nécessitera plusieurs tentatives et un post-traitement obligatoire. En tests, le Panorama 3x3 montre des zones à éclaircir et une netteté à travailler, tandis que la fusion des images du mode Sphere est améliorable.
Par manque de temps (et de batterie...), on devra faire l'impasse sur le mode Timelapse, mais celui-ci a retenu tout notre intérêt. Quant au mode Couleurs, étrangement, il n'était pas accessible lors du test. L'unique profil disponible, en D-Cinelike, permet normalement d'obtenir des couleurs plus neutres pour faciliter leur étalonnage en post-traitement.
Qualité vidéo : magnifiquement subversif
Pour des besoins de présentation, toutes les prises de vues ont été assemblées sur une seule séquence, mais les vidéos ont été analysées indépendamment les unes des autres.Le Mavic Air peut filmer jusqu'en 4K@30fps, avec un bitrate maximum de 100 Mb/s, ce qui est assez impressionnant pour un drone de ce gabarit. En 1080p, les vidéos sont fluides, nettes avec un haut niveau de détail, et des couleurs vives, quoique légèrement saturées. Un mouvement plus rapide n'entache en rien la fluidité de la capture.
En 4K@24fps, la vidéo présente quelques lags, mais devient immédiatement plus stable en 30fps. À l'instar des photographies, le piqué en 4K est très prononcé. En mode Slow-Motion, la vidéo est capturée en 120fps et se retrouve enregistrée en 30fps sur la carte SD, ce qui facilite le montage si vous débutez en édition vidéo. Mais curieusement, la qualité vidéo est globalement réduite avec ce mode.
Comme lors du test pour la photo, l'activation de l'unique profil de couleurs en D-Cinelike n'a pas fonctionné.
L'Avis de Clubic
Malgré quelques soucis d'ergonomie et de compatibilité, le Mavic Air a brillé sur plusieurs facettes, notamment sur ses capacités de vols autonomes. La qualité de la caméra est très bonne, mais ne répondra malheureusement pas à tous les niveaux d'exigence. On regrette l'avalanche de dysfonctionnements sur le modèle de test, qui allège probablement la note générale d'un demi-point.La durée de vie de la batterie étant trop courte, optez pour le bundle Fly More accessible à 200€ de plus, offrant 2 batteries supplémentaires et une station de recharge.
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