Le successeur du Mavic Air 2 a des airs de « Mavic 2 Pro killer ». Un meilleur capteur, des innovations logicielles, une meilleure sécurité du drone…
Le constructeur asiatique semble ringardiser des modèles sortis il y a à peine un an. Expérimentations et revue de détails, voici notre test du nouveau fleuron grand public de DJI.
- Capteur 1’’ (avec vidéo 5,4K)
- Facilités créatives
- Sécurité (AirSense & détection d'obstacles)
- Puissance et portée
- Mémoire interne de seulement 8 Go pour enregistrer UHD
- Iris fixe
- Photos panoramiques uniquement en HDR
- Impossibilité de réaliser des vidéos automatiques hors du mode MasterShots
Fiche technique
- Prix public : 999 € en pack Standard - 1 299 € en Bundle Fly More
- Catégorie : Ultraportable
- Dimensions : 18×9,7×7,4 cm (plié) et 18,3×25,3×7,7 cm (déplié)
- Poids : 595 g en ordre de vol
- Batterie : 3500 mAh, donnée pour 31 min d'autonomie
Système de positionnement :
- Satellites : GPS + GLONASS + GALILEO
- Détection d'obstacles APAS 4
- 2 capteurs optiques et un capteur laser en dessous
- 6 capteurs avant (x2), arrière (x2) et haut (x2)
- 1 LED d'éclairage en dessous
Caméra :
- Capteur CMOS 1” 20MP
- Ouverture f/2.8, Focal 22 mm, FOV 88°
- Résolutions vidéo : 5.4K@60fps, 1080p@120fps
- Résolution photo : 5472x3638 px
- Nacelle de stabilisation 3 axes
Accessoires :
- 8 Go de stockage interne
- radiocommande ergonomique
- 1 batterie intelligente
- 6 hélices
- 1 chargeur
- Cablage Android (microSD/USB-C) et iOS (Lightening)
- Protection de nacelle
L’héritage du Mavic Air 2
Le même gabarit, mais pas le même poids
Le Air 2S est le frère jumeau du Mavic Air 2. Même teinte gris souris, même longueur & largeur (180 x 97 mm), même interaxe en diagonale (presque 30 cm), même référence d’hélices (7238F)… On pourrait facilement les confondre.
Seuls l’extrémité des hélices oranges et le regard façon « Mavic Mini » permettent de les distinguer, à première vue. Une petite différence est aussi à noter sur la balance. Le Mavic Air 2 était apprécié pour son poids (570 grammes), en dessous donc du seuil contraignant des drones de plus 800 grammes. Et si DJI cherche généralement à optimiser le facteur poids pour chaque nouvelle génération, le Air 2S accuse cette fois un léger embonpoint de 25 grammes. Rien de gênant toutefois. Le modèle restant en dessous des 800 grammes, les utilisateurs (de loisir) du Air 2S n’auront pas l’obligation d’enregistrer leur drone sur le site AlphaTango (et d’apposer ce numéro sur le drone), ni d'ajouter un système de signalement (interne – dans le firmware - ou externe – via une balise -).
Les mêmes batteries
C’est historique, DJI ne change pas de batteries pour ce Air 2S. Les « vieilles » batteries 3 500 mAh du Mavic Air 2 sont parfaitement compatibles. Pour nous en assurer, nous avons même fait l’expérience de les passer du Mavic Air 2 au Air 2S et inversement, sans mise à jour et autre calibrage.
D'un point de vue de l'autonomie, comme l’électronique embarquée et le poids sont plus importants, le Air 2S voit son autonomie en vol réduite de 3 minutes par rapport au Mavic Air 2 d’après DJI. Un delta qui reste mineur au regard des améliorations apportées au drone. Le constructeur assure que son dernier rejeton peut voler 18,5 km maximum, sans vent. En pratique, le temps de vol s'établit plutôt autour des vingt minutes, aussi les 9 km de vol (aller) théoriques sont à tempérer. D'autant que par sécurité, le Air 2S évalue le temps de retour au regard de la capacité de sa batterie et exige un « Return to home » quand il le juge nécessaire. C’est contraignant, mais utile, notamment pour les télépilotes débutants.
Rappelons en effet, que la batterie ne doit pas descendre en dessous des 20 % pour des raisons techniques et de sécurité. Technique d'abord, car la batterie LiPo 3S se dégrade si elle puise de l’énergie en dessous de 20 %. D'un point de vue de la sécurité ensuite, car l’autonomie peut chuter brutalement en dessous des 20 %, notamment en fonction du nombre de cycles de charge, de la température ambiante, des conditions de vol (vent fort).
DJI table par ailleurs sur 6 heures d’autonomie pour la batterie intégrée à la radiocommande. Si votre smartphone (ou tablette) est vieillissant ou de faible autonomie, la radiocommande peut le recharger (à paramétrer dans DJI Fly). L’autonomie de la radiocommande diminuera alors de 2 heures environ. Une fonction qui reste toutefois intéressante, notamment quand la lumière est forte et nécessite un rétroéclairage maximal.
La même radio, enfin presque
La radiocommande du Mavic Air 2S est à nouveau jumelle de celle du Mavic Air 2. En apparence, la seule différence est l'apparition d'une nouvelle icône « pause », à côté du visuel « décollage/atterrissage ». Nous verrons toutefois que cette nouvelle radiocommande est en fait beaucoup plus performante que celle du modèle précédent.
Rappelons que la radiocommande du Mavic Air 2 était un mélange entre celle des Phantom/Inspire, se faisant plus compacte, et celle des Mavic Pro 1 et 2 (voir photo ci-dessous). Plus dodue que celle des premiers Mavic, elle dispose d'un mini écran LCD, avec les sticks dévissables et intégrables dans la partie basse de la radiocommande. À l’avant, une seule molette (pour orienter l’angle de la caméra) et un seul bouton est dédié à la prise de vue (photo ou vidéo).
La radiocommande du Air 2S est beaucoup plus maniable que celle du Mavic Pro 1 et 2 alors qu’elle dissimule un système de fixation de smartphone et le câblage (Android ou iOS) nécessaire. Rappelons que l’on peut aussi installer une tablette, grâce à des accessoires supplémentaires. Cette radiocommande (TX) ressemble tellement similaire à celle du Mavic Air 2 que nous avons pu voler sans problème (après une petite mise à jour) avec le Air 2S. Et si la batterie du smartphone lâche avant le RTH (Retour à la Maison) du drone, il est parfaitement possible de piloter uniquement par radiocommande.
Les améliorations du DJI Mavic Air 2S
Un meilleur retour vidéo avec O3
Alors que le Mavic Air 2 exploitait la transmission vidéo OcuSync 2.0, le Air 2S arrive avec l'O3. Qu’est-ce donc que cela ?
O3 est en fait l’appellation grand public (pour Air 2S et suivants) de la technologie OcuSync 3.0 (déjà installée dans le DJI FPV). Concrètement, elle double les antennes internes et augmente la puissance d’émission radio (de 4dBM). Ce système de retour vidéo autorise une portée maximale, sans obstacle, de 12 km en HD (1080p), contre 10 km avec le Mavic Air 2. Cette portée « marketing » n’est en fait valable qu’avec des drones américains, respectant les normes étatsuniennes de la FCC. En France, les drones relèvent de la norme CE supposant une puissance plus faible : -10 dBm pour la bande des 2,4GHz et même -16 dBM pour la bande 5,8 GHz, par rapport aux drones vendus en Amérique. La différence est importante, mais n’est pas si contraignante puisque dans tous les cas la réglementation française impose le vol à vue.
En pratique, on peut préférer la fluidité et la réactivité à la qualité vidéo, dans l’application DJI Fly. Le retour vidéo HD et le positionnement avec encore plus de satellites (GPS + GLONASS + GALILEO) assurent un pilotage précis pour réaliser de meilleures images. Durant nos tests, nous n'avons dû faire face à une dégradation de l’image que quelques fois, et pendant quelques secondes seulement.
Par ailleurs, en exploitant OcuSync 3, le Air 2S pourrait fonctionner avec le fabuleux contrôleur de mouvement (à une main). Si ce n'est pas encore le cas officiellement, une nouvelle mise à jour du firmware pourrait en tout cas changer la donne.
Une meilleure reconnaissance de sujet et de suivi avec FocusTrack (dont ActiveTrack 4)
Le gain en termes de caméra favorise également l’intelligence artificielle du Air 2S. Le système de reconnaissance FocusTrack est donc encore plus performant.
Le mode Projecteur (Spotlight 2.0 permet de garder le drone en vol stationnaire, tout en dirigeant toujours la caméra vers le sujet ou l’objet en mouvements. ActiveTrack passe en version 4.0. Le drone vous suit comme une ombre, avec une distance de sécurité, de manière frontale (suivi) ou latérale (parallèle). Pour éviter les accidents, le yaw (rotation du drone sur un axe vertical) est désactivé, car, le Air 2S, comme le Mavic Air 2, est dépourvu de capteurs latéraux.
Une meilleure détection d’obstacles avec APAS 4 avec un capteur supérieur
Justement, les crashs sont considérablement réduits avec le système APAS 4 (désactivable). Ce dernier détecte mieux les obstacles sur le chemin du drone et plus rapidement (à une vitesse plus élevée de 15 m/s, contre 12 m/s avec le Mavic Air 2).
À 4,5 mètres environ, le système est capable de détecter un poteau qui lui fait face et le smartphone se met à biper. À 1 mètre environ, le smartphone stridule et l’engin refuse d’avancer. Si l’on insiste sur les sticks, il contournera correctement le poteau (possibilité de stopper le drone dans DJI Fly).
En bas, le Air 2S exploite toujours deux capteurs optiques et des capteurs ToF (Time of Flight) pour construire une sorte de zone de points du sol, un peu à la manière d’un LiDAR. Par mesure de sécurité, nous n'avons toutefois pas testé le vol à basse altitude au-dessus de l'eau avec l’exemplaire prêté par DJI. À l'instar du Mavic Air 2, le drone embarque toujours des capteurs avant (gauche/droite) et arrière (gauche/droite), mais on y trouve en plus des capteurs (gauche/droite) pour le haut. Un ajout utile pour un vol dans un tunnel ou une pièce, par exemple, moins en extérieur.
Ces sécurités fonctionnent bien, mais ont quelques failles. D’une part, en mode sport, elles sont désactivées, donc il est facile de planter son drone dans un sapin. D’autre part, les vols latéraux (roll) sont plus complexes à opérer, car il n'y a alors pas de détecteurs d’obstacles (à la différence du Mavic 2 Pro plus bas).
Les nouveautés matérielles
Capteur 1 pouce : pour le meilleur et pour le pire
L’intégration d’un capteur CMOS 1 pouce est LE changement majeur apporté à ce Air 2S. Certes la résolution n’est que de 20 mégapixels en photo (contre 48 mégapixels sur le Mavic Air 2), mais un capteur plus grand exploite beaucoup mieux les basses lumières (voir vidéos et photos).
En d’autres termes, il y a moins de fourmillement en vidéo et moins de pixellisation en photo, dans la pénombre, au lever ou coucher de soleil par exemple. La focale est ici équivalente à un 22 mm (contre 24 mm pour son prédécesseur). Il n’existe d’ailleurs plus de mode wide/zoom. Toutefois, le zoom numérique demeure et s’améliore. Il n’y avait que le x2 et x4 en 1080p avec le Mavic Air 2, on peut désormais compter, en plus, sur un zoom x6 et x8 en 1080p.
L’ouverture est fixe à f/2.8, comme avec le Mavic Air 2. C’est très bien par temps nuageux, luminosité faible ou constante. Moins quand la luminosité est très forte. Il est alors impératif d’utiliser un filtre ND, comme ceux du pack FlyMore (ND 4 à ND 32).
Les photos et vidéos présentées dans cet article ont été réalisées par temps nuageux, essentiellement en fin de journée, sans filtres ND. Les couleurs et contrastes mériteraient plutôt un grand soleil, CAVOK (= « sans nuage » dans le jargon aéronautique). Les conditions lumineuses de ce test n'étaient donc absolument pas idéales pour les prises de vue, mais ont le mérite de refléter les impressionnantes performances du DJI Air 2S en basse luminosité. Les vidéos ont été enregistrées en mode « standard », plus contrastées et colorées qu'en « D-log » mais moins qu'en « HGR » (équivalent HDR en vidéo), sans post-production. Les photos sont montrées en version standard JPEG ainsi que leur version RAW (DNG) rapidement développée sur LightRoom.
En photo
En photo, les nombreux modes unique, Intelligent (HDR et Hyperlight), panoramas (180°, verticale, sphère), AEB (bracketing), rafale, à intervalle, remplissent parfaitement leur fonction. En JPEG ou RAW, les clichés arborent un piqué excellent. La stabilité impressionnante de ce drone autorise des panoramas ou photos à intervalle sans risque de « bougé ».
En vidéo
En vidéo, le Air 2S désarçonne. Adieu 4K, vive la 5,4K ! La définition des vidéos passe donc à 5 472 x 3 078 pixels ! À quoi ça sert ? Pour le commun des mortels, à pas grand-chose. Pour les pros, une telle définition autorise plus de latitude en post-production.
Il est en effet possible de zoomer dans l’image pour améliorer le cadrage et garder une définition 4K/UHD. Une telle définition autorise naturellement une finesse améliorée des détails dans les définitions inférieures.
Une motorisation plus puissante
Le DJI Air 2S est un formidable appareil photo/caméra grâce à son étonnante stabilité. Malgré des vents de 30 à 35 km/h, il gardait sa position lors de nos tests. Par rapport à son prédécesseur Mavic Air 2, cet aéronef gagne 2 m/s en ascension et même 3 m/s en descente. Il est vrai qu’au démarrage, on sent tout de suite que le Air 2S est plus nerveux : pas besoin de positionner le switch en mode S (sport) pour qu’il soit déjà fougueux. On préférera évidemment le mode Ciné (mode tripod) pour avoir des mouvements plus doux lors des prises de vue.
La sécurité avec AirSense (ADS-B)
Déjà présent sur le Mavic 2 Entreprise, la DJI Air 2S est équipé du système de sécurité maison AirSense. Celui-ci se base sur des technologies déjà éprouvées et installées sur la majorité des avions et hélicoptères : le transpondeur ADS-B.
Avec un tel système, tout aéronef équipé et volant à proximité du Air 2S va déclencher une alerte dans l’application DJI Fly. Le droniste verra ainsi la trajectoire de l’aéronef et de son drone. Le télépilote responsable pourra alors procéder aux manœuvres nécessaires pour faire atterrir son engin.
Rassurez-vous : ce n’est donc pas un mouchard implémenté pour que les forces de l’ordre repèrent un drone. Pour l’anecdote, nous pilotons toujours en respectant la réglementation en vigueur (moins de 120 mètres, hors agglomération, etc.) et la seule fois où nous avons repéré un petit avion de tourisme pendant nos tests, AirSense ne s’est pas déclenché.
MasterShots, un réalisateur dans le smartphone
Pour simplifier les prises de vues originales, DJI a mis au point les Quickshots. Le fonctionnement est simple : identifiez un sujet (vous ou quelqu’un/quelque chose d’autres) et optez pour le type de vidéos souhaitées (dronie, fusée, spirale…). Le drone va automatiquement effectuez les manœuvres nécessaires pour se déplacer de manière souple, puis revenir à sa place originale, comme un pro.
Le fonctionnement était déjà excellent (et salutaire pour les débutants), désormais, avec MasterShots, le drone enchaine une dizaine de types de prises de vue (zoom/dezoom, cercle, ascension…) et monte automatiquement l’ensemble.
DJI propose une vingtaine de modèles de montage (avec musique, titraille…) et l’on peut aussi remonter différentes séquences. Le résultat est surprenant, toutefois on aurait apprécié disposer d'une plus grande latitude pour paramétrer ces vols automatiques. Par exemple l’époustouflant effet « dolly zoom » (inventé par Hitchcock dans Sueurs Froides) n’est accessible que dans une vidéo MasterShots - impossible de disposer de cet effet (et d’autres) en vidéo classique.
Comparaison avec le Mavic 2 Pro
DJI Fly vs DJI Go
DJI Fly est le petit frère de DJI Go, à destination des drones DJI grand public. Il foisonne d’options, mais elles sont limitées, au regard de celles proposées par DJI Go. En photo, le choix se fait entre JPEG et RAW, impossible de choisir la définition de la photo comme sur DJI Go. En vidéo, le choix se cantonne entre le mode d-log (équivalent du RAW en vidéo), standard et HLG (équivalent du HDR pour la vidéo).
C’est déjà appréciable pour le grand public, mais pour un professionnel, ces trois modes peuvent être un peu justes. Sur DJI Go, on peut accéder à davantage de paramètres comme la priorité à l’ouverture/vitesse, la balance des blancs, choisir son style d’image (standard, paysage, personnalisé...). C’est vraiment du sur-mesure. Les photos (et vidéos) réalisées avec le Mavic Air 2S sont d’excellente qualité, mais on préfèrera les sublimer en post-production (Lightroom/Photoshop/Luminar AI…), en l’absence de styles d’image définis depuis l’application DJI Fly. Rien de surprenant toutefois puisque les pros comme le grand public (avec les filtres Instagram notamment) connaissent déjà ces pratiques.
DJI Go permet, enfin, de créer un parcours de vol à l’aide de waypoints à la différence de DJI Fly.
Une caméra presque identique
La caméra du Mavic Air 2S offre la même définition que celle du Mavic 2 Pro. Sur le papier ils font donc jeu égal.
Toutefois, le Mavic 2 Pro utilise une focale variable (de f/2,8 à f/11) avec une optique signée par le fameux constructeur suédois Hasselblad associée au HCNS (Hasselblad Natural Color Solution). Cette solution assure un espace colorimétrique plus naturel avec les capteurs CMOS.
Avec une ouverture aussi lumineuse, la polyvalence est reine sur le Air 2S. Elle oblige néanmoins à jouer avec la vitesse d’obturation pour contrôler la lumière, à moins d'utiliser la technique des filtres ND pour gagner quelques stops. Mais cette technique a des limites quand les conditions lumineuses sont changeantes. Par exemple, une fois le drone équipé d’un filtre ND32, changer les paramètres de prises de vue n’est guère pratique.
Le Mavic 2 Pro ouvre, lui, jusqu’à f/11 et monte en ISO jusqu’à 6 400 (même 12 800 en photo) contre 3 200 pour le Air 2S. L’optique du Mavic 2 Pro (équivalent à 28 mm en 24x36) est plus longue que celle du Air 2S (22 mm). Ce dernier est donc plus adapté aux paysages. Il peut aussi réaliser la mise au point plus près (60 cm) que le Mavic 2 Pro ou même le Mavic Air 2 (1 m).
Détection d’obstacles
Bénéficiant de capteurs supérieurs combinés avec un logiciel de détection d’obstacles plus récent (APAS 4) et d'une meilleure sensibilité (0,38 m contre 0,5 m) que le Mavic 2 Pro, le Air 2S semble reléguer les petits drones pro aux oubliettes.
Pourtant, le dernier né de DJI n’est pas équipé de capteurs latéraux, à la différence de son aïeul professionnel. Pour réaliser une sorte de translation (mouvement de dolly) le long d’un immeuble ou d’un objet, ce manque peut être gênant. Par ailleurs, le Mavic 2 Pro propose le Dual Remote Controller Mode, soit le pilotage en double commande. Un télépilote peut alors se charger du vol du drone pendant qu’un autre se concentre sur la partie caméra. C’est beaucoup plus confortable de cette manière.
Les avantages du Air 2S
Malgré tout, le Air 2S peut se révéler plus pertinent qu’un Mavic 2 Pro, même pour un usage pro. En effet, la caméra est quasi identique à celle du Mavic 2 Pro, mais le Air 2S est, pour le moment, le seul à proposer du 5,4K@30 ips ou de la 4K@60 ips. C’est déjà un immense avantage pour les photographes et vidéastes, conforté par le bitrate de 150 Mo/s (contre 100 Mo/s pour le 2 Pro) et le mode d-log 10 bits.
Avec un signal vidéo aussi généreux, l’image est plus détaillée et colorée qu’avec un signal plus pauvre. Par ailleurs, le monteur/étalonneur bénéficie de plus d’informations pour améliorer ou modifier une vidéo. De plus, le Air 2S jouit d’une meilleure transmission vidéo qui allonge la portée et la stabilité du retour vidéo en 1080p.
Tous ces arguments techniques plaident déjà en faveur du petit nouveau de DJI, et un point réglementaire achève de convaincre. Le Mavic 2 Pro pèse 907 grammes, il dépasse donc le seuil des 800 grammes règlementaires de la pratique amateur, impliquant l’enregistrement du drone sur AlphaTango, l’étiquetage sur le drone et l’installation d’un signalement électronique. Le Air 2S, lui, pèse 595 grammes, il est donc dispensé de ces démarches.
Ajoutons à cela que même avec les changements prévus à l'échelle européenne pour 2023, le Air 2S ne sera par concerné par les évolutions légales. D’après la réglementation française en vigueur, l'utilisation du Air 2S impose seulement un télépilote âgé de minimum 14 ans, ayant obtenu l’attestation de formation (en ligne) sur le site officiel Alpha Tango.
Néanmoins, s'offrir un Air 2S quand on possède déjà un Mavic 2 Pro reste discutable. Mais pour celles et ceux qui s'équipent, les atouts du Air 2S devraient supplanter les défauts des modèles précédents, pour les professionnels comme les particuliers.
L’avis de Clubic : une nouvelle star dans le ciel
Une fois encore DJI surprend en proposant le 5,4K, une définition d’image supérieure à celle de ses modèles professionnels. Le Mavic Air 2S est aussi fort d'un piqué incomparable pour les vidéastes comme les photographes. Pour l’exploiter au mieux, une étape en post-production est cependant souvent nécessaire pour sublimer les prises de vue. En effet, DJI Fly ne gère pas les réglages de colorimétrie et de contraste.
Ce Air 2S est donc encore plus rapide, plus sécurisé, plus créatif, plus autonome, plus intelligent que son ainé Mavic Air 2. Il vient même marcher sur les plates-bandes du sérieux Mavic 2 Pro, vendu 500 € plus cher.
Le Air 2S est ainsi plus abordable que l'itération « Pro », et ce même si DJI augmente ses tarifs sur ce nouveau modèle plutôt que de brader l’obsolète Mavic Air 2, pour atteindre 1 000 € - audacieux pour un drone grand public.
Les défauts du Air 2S seront certainement gommés par un prochain Mavic 3 Pro… Mais pour l’heure, il a de quoi ravir les télépilotes, les amateurs d’images comme les voyageurs.
- Capteur 1’’ (avec vidéo 5,4K)
- Facilités créatives
- Sécurité (AirSense & détection d'obstacles)
- Puissance et portée
- Mémoire interne de seulement 8 Go pour enregistrer UHD
- Iris fixe
- Photos panoramiques uniquement en HDR
- Impossibilité de réaliser des vidéos automatiques hors du mode MasterShots