© Marc Mitrani pour Clubic (merci à Marco pour son aide !)
© Marc Mitrani pour Clubic (merci à Marco pour son aide !)

249 grammes… et pas un de plus. C’est le poids affiché par le Mini 3 Pro, dernier-né des drones de DJI. Le constructeur est d'ailleurs tellement fier de cette performance qu’il l’a inscrite sur la carlingue de son nouveau produit.

Les plus
  • Qualité d'image
  • Stabilité en vol
  • Fonctions créatives automatiques
  • Capteurs d'évitement efficaces
  • Bonne autonomie
Les moins
  • Parfois difficile à suivre dans le ciel
  • Petit manque de piqué sur les bords

De fait, cela permet à ce poids plume de se soustraire des contraintes frappant les appareils de 250 grammes et plus… Cela suffit-il à en faire un produit recommandable ? C’est une excellente question et on vous remercie de l’avoir posée. Afin d’y répondre, on l’a bien entendu testé.

Fiche technique DJI Mini 3 Pro

Résumé
Portée4,000m
Hauteur de vol4,000m
Autonomie37mn
Enregistrement vidéo4K, 1080p, 720p
HDROui
Fréquence d'image60 im/s maxi
Capacité du stockage interne2Go
Système d’évitement d’obstaclesOui
Caractéristiques techniques
Portée4,000m
Hauteur de vol4,000m
Autonomie37mn
Temps de charge64mn
Vitesse de vol16m/s
Hauteur70mm
Largeur362mm
Longueur251mm
Hauteur (plié)62mm
Largeur (plié)90mm
Longueur (plié)145mm
Photo Vidéo
Caméra embarquéeOui
Prise d'imagesPhoto, Vidéo
Objectif24 mm f/1,7 (équivalent 35 mm)
Enregistrement vidéo4K, 1080p, 720p
Plage ISO photo100 à 6 400
Plage ISO vidéo100 à 6 400
HDROui
Fréquence d'image60 im/s maxi
Stockage
Stockage interneOui
Capacité du stockage interne2Go
Stockage externeCarte MicroSD
Capacité maximale du stockage externe1To
Options de pilotage
Système d’évitement d’obstaclesOui
Mode ATTIOui
Mode RTHOui
Mode GPSOui
Mode OPTIOui

Les drones selon DJI

Avant d’aller plus loin, quelques précisions s’imposent pour y voir plus clair dans les gammes de DJI.

La série DJI Mini regroupe les caméras volantes destinées au grand public. Elles sont légères, simples à piloter et autorisent la production d’images de qualité. Une flopée d’automatismes les rend en théorie utilisables par des néophytes. Cela dit, même si elle n’est pas obligatoire, nous vous conseillons fortement de suivre la formation en ligne (gratuite) Fox AlphaTango proposée par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile).

Un cran au-dessus en matière de fonctionnalités, la famille Air regroupe les modèles destinés aux amateurs expérimentés. Les caméras disposent de capteurs plus grands tandis que la vitesse de vol peut être plus élevée. Leur poids dépassant 250 grammes, ils sont soumis aux restrictions imposées par la DGAC et l’UE qui limitent dans certains cas leur utilisation ludique (pas de survol urbain, enregistrement électronique indispensable, etc.).

En haut du catalogue se trouvent les Mavic. Plus gros, plus performants et surtout équipés de caméras co-conçues avec Hasselblad, ils se déclinent en plusieurs versions destinées aux utilisateurs exigeants ou professionnels.

Evidemment, la formation Fox AlphaTango et l’enregistrement électronique sont obligatoires afin de les piloter. Faire l’impasse vous fait tomber sous le coup de la loi, avec saisie immédiate du matériel, amende et éventuellement passage par la case prison…

Compact, léger et efficace

On l’a déjà signalé, mais on le redit : le Mini 3 Pro est léger. Tellement léger qu’on est surpris lors de la première prise en main ! Sa construction « tout plastique » ne l’empêche pas de bénéficier d’une excellente qualité de fabrication et d’une finition que nous jugeons irréprochable.

Le Mini 3 Pro et sa radiocommande se transportent aisément dans un sac à dos déjà chargé.

Il se transporte replié et muni d’un protège-nacelle. Ainsi équipé, il peut facilement être transporté dans un sac à dos sans encombre à condition d’utiliser un ruban élastique pour bloquer les pales des rotors. La nacelle stabilisée sur trois axes supporte une mini caméra dont on apprécie l’amplitude de rotation (vertical -135°/80° ; roulis -135°/45° ;
pano -30° à 30°) qui lui permet par exemple d’effectuer une prise de vue à l’exacte verticale du sol.

Capteurs d'évitement avant
Capteurs d'évitement arrière

Le Mini 3 Pro est le premier membre de la famille DJI à disposer d’un mécanisme d’évitement tridimensionnel. Il est pour cela équipé de capteurs optiques — deux à l’avant, deux à l’arrière et deux vers le bas — qui réalisent en temps réel une cartographie de l’espace entourant le drone. Ils est aussi mis à contribution pour les fonctions de suivi d’objet : nous y reviendrons un peu plus loin.

Le stockage des images s’effectue au choix dans la (faible) mémoire interne disponible (2 Go) ou sur une carte micro SD. Si vous souhaitez utiliser les fonctions avancées ou filmer en 4K, on ne saurait trop vous conseiller de choisir un modèle validé par le constructeur. À défaut, la fluidité de l’enregistrement vidéo n’est pas assurée (nous l’avons appris à nos dépens lors de ce test…).

Radiocommandes à la carte

En matière de radiocommande, DJI a eu la bonne idée de vous laisser le choix entre trois options. Le Mini 3 pro peut être acquis avec la RC-N1 (829 euros), modèle commun à quelques autres drones du constructeur (notamment le Mavic 3).

Elle nécessite aussi la connexion à un smartphone sur lequel on installe l’application DJI Fly. Vous possédez déjà une RC-N1 ? Vous pouvez aussi acquérir le drone nu (729 euros) et recycler votre radiocommande, faisant ainsi baisser l’addition.

L'écran de la radiocommande reste lisible en plein soleil © Marc Mitrani pour Clubic

Si vous ne souhaitez pas utiliser votre smartphone, alors optez pour le pack incluant la radiocommande DJI-RC (999 €), annoncée conjointement au Mini 3 Pro. Le constructeur l’a équipée d’un écran tactile 5,5’’, d’un sous-ensemble d’Android et de la version complète de DJI Fly. L’ensemble, bien intégré, est agréable à manipuler, y compris en plein soleil, à condition de pousser la luminosité à fond.

Dans un cas comme dans l’autre, les fonctionnalités disponibles sont strictement les mêmes. Il ne faudra pas oublier d’appliquer les mises à jour disponibles pour le drone et les radiocommandes, celles-ci apportant de nombreuses améliorations. On passera au choix par l’application DJI Fly ou par l’utilitaire DJI Assistant (Windows et Mac).

La DJI RC dispose d’une autonomie de quatre heures, ce que nos tests nous ont permis de confirmer. La RC-N1 peut monter jusqu’à six heures si la batterie du smartphone est correctement chargée. Dans le cas contraire, il faudra plutôt compter sur quatre heures, la radiocommande faisant alors office de batterie externe.

Excellente stabilité en vol

Trois modes de vol sont disponibles : Normal, Sport et Cinéma. Le premier utilise GNSS, les capteurs optiques et infrarouges pour se repérer et se stabiliser en vol. Dans ce cas, la vitesse maximale peut atteindre 10 m/s (36 km/h).

Le second autorise un pilotage plus nerveux et réactif afin d’atteindre une vitesse maxi de 16 m/s (57,6 km/h). On l’activera à bon escient puisque les capteurs d’évitement d’obstacles sont alors désactivés.

Enfin, Cinéma reprend les caractéristiques du mode Normal en limitant la vitesse maxi à 6 m/s (21,6 km/h) afin d’obtenir une image plus stable.

Le décollage s’effectue en poussant les deux joysticks vers l’intérieur ou à l’aide de la fonction de décollage automatique. Dans ce cas, le drone s’élève à 1,20 mètre et attend que le pilote prenne la main.

© Marc Mitrani pour Clubic

Quel que soit le mode de vol actif, l’appareil se montre très réactif, y compris en environnement venteux. Le retour vidéo a une latence négligeable, ce qui autorise un pilotage extrêmement fiable.

DJI a implémenté un quatrième mode qui s’active automatiquement lorsqu’un problème est détecté. Qu’il s’agisse de perturbations électromagnétiques, d’un problème de géolocalisation ou d’une anomalie des capteurs de positionnement, le mode ATTI (Attitude) se déclenche pour que le pilote fasse atterrir l’appareil le plus rapidement possible.

Il sera prévenu par une série d’alarmes et d’indicateurs un peu flippants pour un débutant. Lors de nos tests, nous n’avons expérimenté qu’une seule fois le mode ATTI et tout s’est bien passé.

Du reste, piloter le Mini 3 Pro est un véritable plaisir tant il est fiable. S’il a tendance à se cabrer face au vent, la stabilisation de l’image reste remarquablement efficace. Pour tout dire, nous ne nous attendions pas à une telle stabilité de la part d’un vaisseau aussi léger !

Nous nous sommes tout de même fait quelques frayeurs lors de nos tests. La petite taille du drone et sa couleur très claire ne le rendent pas très visible et il nous est arrivé de le perdre de vue. Heureusement, le signal vidéo retour permet de le localiser en quelques secondes. Au pire, l’activation de RTH (Return To Home, retour à la base) le fait rapidement revenir à son point de décollage.

RTH prend automatiquement la main quand la batterie est pratiquement vide (entre 5 et 10 %). À ce sujet, DJI annonce une autonomie de 37 minutes en vol. Dans les faits, nous n’avons jamais atteint cette durée et nous avons plutôt plafonné entre 25 et 31 minutes. Ce n’est déjà pas si mal, surtout lorsqu’il y a du vent comme ce fut le cas pendant nos tests.

Photo et vidéo

Le Mini 3 Pro embarque une caméra à stabilisation mécanique sur trois axes. Elle est équipée d’un capteur 1/1,3’’ de 48 Mp et d’un objectif 24 mm f/1,7 (équivalent 35 mm). DJI a particulièrement soigné la captation d’images fixes ou animées puisqu’il est possible de monter en 4K 60 im/s maxi (ou 30 im/s maxi en 4K HDR).

© Marc Mitrani pour Clubic

Une mise à jour du firmware, arrivée pendant la rédaction de ce test, apporte un débit vidéo maxi de 150 Mbps ainsi que la prise de vue 10-bit en D-Cinelike, adapté à la postproduction professionnelle.

Si ces caractéristiques parlent aux pros, elles laisseront sans doute de marbre les amateurs et néophytes, audience privilégiée du Mini 3 Pro. Pour eux, DJI a implémenté un ensemble d’automatismes permettant de réaliser des prises de vues complexes sans connaissance technique particulière.

© Marc Mitrani pour Clubic

© Marc Mitrani pour Clubic

On apprécie les performances d’ActiveTrack 4.0 et de Point of Interest 3.0 qui autorisent la création d’itinéraires de prise de vue le plus simplement du monde. Bien entendu, le mécanisme d’évitement d’obstacles adapte le cheminement en fonction de l’environnement.

Bon point également pour les fonctions MasterShots et QuickShot qui génèrent automatiquement des vidéos spectaculaires centrées sur un sujet (on vous conseille chaudement le mode « Astéroide », très spectaculaire).

Prise de vue "Astéroide" © Marc Mitrani pour Clubic

© Marc Mitrani pour Clubic

La photographie n’est pas en reste et il est possible de produire de magnifiques images en mode automatique ou pro. Les JPEG sont de bonne tenue, même si les couleurs sont un peu trop boostées à notre goût.

Heureusement, la prise de vue en format DNG autorise un réglage fin des caractéristiques colorimétriques après prise de vue. On apprécie enfin la fonction de création de vues panoramiques créées par assemblage de plusieurs images .

La création d'images à très grand angle est possible en mode panoramique © Marc Mitrani pour Clubic

La qualité des images fixes et des séquences vidéo est globalement très bonne. Sans surprise, elle se détériore dès que l’on utilise le zoom numérique, mais reste exploitable pour un partage sur les réseaux sociaux.

© Marc Mitrani pour Clubic
Le shooting "à la verticale exacte" est l'un des points forts du Mini 3 Pro © Marc Mitrani pour Clubic

Prise de vue "à la verticale exacte" © Marc Mitrani pour Clubic

On remarque dans certains cas un petit manque de piqué sur les bords de l’image. Le capteur 48 Mp, exploité en pixel binning (quatre photosites recueillant les informations constituant un pixel final) produit des images 12 Mp par défaut.

Il reste possible de shooter en 48 Mp natif grâce à un mode spécifique, même si cela ne change pas grand-chose au rendu final. Précisons que le vol nocturne étant interdit en France, nous n’avons pas conduit de test de prise de vue en basse luminosité.

Le Mini 3 Pro est assurément une excellente caméra volante. La qualité de la stabilisation, associée à un couple capteur + objectif très convenable, autorisent la création d’images fixes ou animées très satisfaisantes. On prendra soin de choisir une carte micro SD assez rapide afin d’enregistrer correctement des séquences en 4K 60 im/s (voir encadré).

Des accessoires indispensables (ou presque)

Bien qu’utilisable tel quel, le Mini 3 Pro est encore plus intéressant paré de quelques accessoires, à commencer par une carte mémoire. Il ne faudra pas lésiner sur la qualité de cette dernière, la fluidité des vidéos enregistrées dépendant de ses performances. Exit donc toutes les cartes à bas prix vendues par des tiers sur les marketplaces : nous avons eu plus d’une fois affaire à des contrefaçons.

Idéalement, on piochera dans la liste des modèles validés par DJI qui ont en commun d’être conformes aux normes UHS Speed Class 3 (U3) et UHS Video Speed Class 30 (V30). On pourra ainsi enregistrer sans aucun problème de la 4K UHD en 60 images par seconde. Après quelques problèmes rencontrés avec des cartes un peu anciennes (séquences saccadées en 4K), nous avons opté pour une carte Sandisk Extreme 128 Go dont le débit en écriture est satisfaisant.

Vendu 189 euros, le kit optionnel « Fly more » inclut deux batteries de vol supplémentaires, une station de recharge, des hélices de rechange, un sac de rangement spécifiquement conçu pour le drone ainsi qu’un câble USB-C.

Est-ce une bonne affaire ? Si l’on souhaite utiliser l’appareil intensivement, les deux batteries supplémentaires et la station de recharge se montrent rapidement indispensables. Le sac est moins important, même s’il est bien conçu et parfaitement adapté à la protection de l’appareil.

Moins indispensable, mais toujours appréciable, le DJI Mini 3 Pro peut aussi être équipé du jeu de filtres ND (49 euros). Au nombre de trois (ND16, ND64 et ND256), ils se montrent efficaces lorsqu’il s’agit de filmer une scène très lumineuse ou lors de la création de timelapse à exposition longue.

Enfin, le pare-soleil pour radiocommande RC-N1 (25 euros) peut être utile en plein soleil si l’on utilise un smartphone dont l’affichage est moyennement lumineux.

Mini 3 Pro de DJI : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Quelle bonne surprise que ce Mini 3 Pro ! Il offre des possibilités que l’on croyait jusqu’ici réservées aux drones bien plus volumineux (et plus chers). Outre la captation vidéo en 4K 60 images par seconde, il met à disposition des amateurs un ensemble de fonctions créatives bienvenues, utilisables sans aucune connaissance technique.

On apprécie sa légèreté (249 grammes) qui lui permet de s’affranchir (pour l’instant) des contraintes de vol frappant les modèles plus lourds. Enfin, son autonomie en vol de 37 minutes est tout simplement excellente.

Les plus
  • Qualité d'image
  • Stabilité en vol
  • Fonctions créatives automatiques
  • Capteurs d'évitement efficaces
  • Bonne autonomie
Les moins
  • Parfois difficile à suivre dans le ciel
  • Petit manque de piqué sur les bords
Sous-notes
Pilotage
9
Qualité de fabrication
9
Qualité photo & vidéo
9
Sécurité
9
Rapport poids/dimension
10
Radiocommande & logiciel
9