La Fédération nationale des cinémas français a dévoilé un plan de sobriété énergétique pour aider les salles, dont la fréquentation est en berne, à réaliser des économies sur leur consommation d'électricité et de gaz.
Cette semaine avait lieu le Congrès annuel de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) à Deauville, dans un contexte délicat. Les salles obscures peinent à attirer les spectateurs, avec une fréquentation à la peine, les cinémas français n'ayant écoulé que 98 millions de billets depuis le début de l'année (soit 30 % de moins qu'en 2019 à la même époque, année avant COVID, selon les chiffres du CNC). La FNCF a ainsi présenté un plan, incitatif, pour aider les cinémas à faire des économies d'énergie, afin de contenir la réduction du nombre de séances quotidiennes, voire pire.
Prendre des mesures concrètes, pour éviter un délestage d'électricité qui serait fâcheux pour les cinémas
Avec la volonté d'être « irréprochable sur les questions écologiques », le président de la FNCF, Richard Patry, a rappelé que « le cinéma est un art de lumière, et donc un gros consommateur d'électricité », qui doit pousser tout le secteur vers une mutation pour des établissements « moins énergivores et plus écologiques ».
À elle seule, l'énergie nécessaire pour faire tourner une salle dépasse largement les 3 % du chiffre d'affaires, « et approche parfois jusqu'à 10 % dans les établissements les plus anciens », note Richard Patry. Partant de ce constant, les exploitants de salles de cinéma doivent prendre des mesures concrètes et immédiates d'économie d'énergie.
« C'est bien sûr un impératif citoyen mais aussi, disons-le, une obligation économique face à l'envolée des coûts d'énergie, surtout après les 300 jours de fermeture que nous avons dû subir à cause de la crise Covid », ajoute le dirigeant, qui veut prévenir d'éventuels délestages d'électricité, dont les salles ne seront pas complètement à l'abri cet hiver.
Un travail à court et long terme, pour maintenir une certaine attractivité
Pour aider ses adhérents à réaliser des économies immédiates d'électricité, mais aussi de gaz, la Fédération a mis en ligne, cette semaine, une charte de sobriété dont l'esprit consiste, par des gestes simples, à diminuer l'éclairage, baisser le chauffage, réduire la climatisation, ou encore éteindre les machines qui ne servent pas.
Par exemple, la FNCF recommande d'éteindre les enseignes de cinémas qui ne sont pas ouverts, ou les lumières de salles qui ne sont pas occupées par des spectateurs. De même, elle conseille de suivre l'objectif gouvernemental qui consiste à utiliser le chauffage à 19°C au maximum, et d'arrêter la climatisation s'il fait moins de 26°C dehors. Adapter davantage encore les horaires d'ouverture en fonction des flux de public est aussi privilégié.
À plus long terme, mais avec une réflexion à entamer tout de suite, les cinémas devront tendre vers une isolation des bâtiments, cesser l'imperméabilisation des sols, réfléchir à l'utilisation de matériaux de construction éco-responsable, repenser le système de chauffage, ou encore adopter une climatisation plus douce. Du point de vue technologique, le remplacement des projecteurs actuels par des projecteurs laser, qui consomment beaucoup moins, est aussi primordial.
Tendre vers la sobriété énergétique est évidemment salutaire, mais il faudra également étudier l'intérêt des spectateurs pour les salles obscures, face à une puissance toujours plus grande des plateformes de streaming qui, elle, sera difficile à contenir dans les années à venir.
Source : FNCF