Durant le confinement, on aurait pu s’attendre à ce que les immeubles tertiaires vidés de leurs occupants présentent une facture énergétique particulièrement basse. De récentes études semblent cependant montrer que la consommation énergétique a stagné dans de nombreuses entreprises.
Si cela milite pour une amélioration de l’isolation thermique des bâtiments, ces gaspillages indiquent surtout que les habitudes de consommation énergétique peuvent encore être grandement améliorées.
Des millions d’euros gaspillés durant le confinement
Fondée en 2014, la société Deepki ambitionne d’accélérer la transition énergétique des bâtiments publics et privés. Après avoir étudié la consommation énergétique (électricité et chauffage) d’environ 3 500 bâtiments professionnels inoccupés entre le 17 mars et le 11 mai 2020, Deepki en a conclu que près d’un million d’euros aurait pu être économisé dans cette période sur ce seul parc immobilier.
En effet, si certains sites ont bel et bien coupé leurs installations, notamment de chauffage, près de 40% des bâtiments analysés continuaient de consommer autant ou plus d’énergie que durant une période nocturne pré-confinement, considérée comme référence pour un bâtiment inoccupé. En extrapolant les résultats des recherches de Deepki à l’échelle nationale, ce sont ainsi des millions d’euros de gaz, fioul et électricité qui auraient été dépensés inutilement.
Améliorer l’isolation et sensibiliser les usagers
Ce constat est d’autant plus alarmant que la rénovation énergétique des bâtiments est une priorité gouvernementale, renouvelée dans le cadre du plan de relance. Mieux isolés, les bâtiments professionnels comme les habitations seraient en mesure de mieux conserver la chaleur durant l’hiver, ce qui réduirait l’énergie dépensée en chauffage.
Néanmoins, comme le rappelle Deepki, si une meilleure isolation aurait sans doute permis de réduire les récents gaspillages énergétiques, les travaux de rénovation ne sont pas forcément la solution miracle. Pour les bâtiments professionnels observés par Deepki, la plus grosse partie du gaspillage ne provient pas d’infrastructures inadaptées, mais de comportements inadéquats. Peu importe l’efficacité énergétique d’un bâtiment : si les installations restent allumées lorsque le bâtiment est inopérant ou inoccupé, il y aura toujours un gaspillage énergétique.
Pour respecter le décret d’octobre 2019 visant à une réduction de 40% de la consommation énergétique d’ici 2030, beaucoup d’entreprises tertiaires pourraient donc se concentrer en priorité sur l’utilisation qui est faite de leurs équipements énergivores, de jour comme de nuit, plutôt que sur de lourds chantiers d’isolation.
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