L'entreprise accuse une perte nette de 700 millions d'euros et souhaite compenser ce manque à gagner grâce à des économies et à des cessions réalisées jusqu'en 2022.
La crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus aura eu de lourdes conséquences sur les finances du premier producteur d'énergie de France.
Une baisse drastique de la demande en énergie durant le confinement
Jeudi 30 juillet, EDF a annoncé des résultats dans le rouge, avec une perte de 700 millions d'euros. La demande en énergie a chuté de 15 à 20 % lors du deuxième trimestre qui marquait le début du confinement et l'arrêt d'un grand nombre d'entreprises.
Pour tenter de compenser les effets de cette crise, le groupe va procéder à un vaste plan d'économies et de réductions de charges, estimé par sa direction à 500 millions d'euros entre 2019 et 2022. EDF va aussi réaliser de nouvelles cessions d'ici 2022, pour un montant de 3 milliards d'euros.
Sur le front de l'emploi, EDF procédera à des non-remplacements de postes et facilitera "la mobilité des salariés vers les activités à plus fort potentiel pour ceux qui seraient dans des activités à plus faible potentiel" selon les mots de son PDG Jean-Bernard Lévy.
De lourds investissements prévus pour la maintenance des centrales nucléaires
La production nucléaire est la plus durement touchée depuis le début de l'épidémie de coronavirus avec une baisse de 29,7 térawattheure (TWh) en comparaison du premier semestre 2019. EDF, dans ses prévisions, estime que cette chute de la production va se poursuivre durant les deux prochaines années.
La raison de cette baisse drastique réside dans les nombreux travaux réalisés sur les centrales nucléaires. Ils s'inscrivent dans le cadre de visites de contrôle réalisés par les services de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour vérifier l'état général des réacteurs. EDF est contrainte durant ces travaux de réduire son activité en stoppant l'activité du réacteur. Le calendrier en place a été évidemment chamboulé par la crise sanitaire et EDF n'exclut pas des investissement plus lourds que prévus pour la maintenance de ses sites.
Il y a quand même une éclaircie dans ce bilan bien sombre : la production d'énergie renouvelable a augmenté avec un chiffre d'affaires en hausse de 5 % à 770 millions d'euros. EDF prévoit d'investir davantage dans le solaire et l'éolien et a tout récemment remporté un appel d'offres pour l'installation d'une centrale photovoltaïque à Abou Dabi, aux Émirats arabes unis.
Source : Le Monde