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C'est la perte la plus lourde de l'histoire de la marque au losange. Sur les six premiers mois de l'année 2020, l'entreprise accuse une perte de 7,3 milliards d'euros comparé à la même période l'année précédente. En cause : l'effet conjugué de l'épidémie de coronavirus et les difficultés de Nissan.

L'entreprise a perdu deux fois plus en six mois que sur l'ensemble de l'année 2009, après la crise financière de 2008, qui détenait jusque là le record de l'année la moins rentable (3,1 milliards d'euros de pertes sur l'année).

Les pertes de Nissan évaluées à 4,8 milliards d'euros

L'entreprise s'est adressée, ce jeudi 30 juillet, aux analystes financiers, pour présenter ses résultats. Au terme du premier semestre, le groupe
Renault a accumulé une perte nette de 7,3 milliards d'euros, un record dans l'histoire du constructeur. Le groupe, compte tenu des incertitudes liées à la situation sanitaire, n'est pas en mesure de fournir une prévision fiable pour le reste de l'exercice.

Plusieurs raisons expliquent ces résultats. Le coronavirus, évidemment, qui a secoué toute l'industrie automobile. Renault impute ainsi 1,9 milliards d'euros de pertes à la crise sanitaire. Mais c'est principalement les résultats de Nissan, partenaire japonais dont Renault possède 43 % du capital, qui ont entraîné les plus grosses pertes. Celles de Nissan représentent en effet 4,8 milliards d'euros sur le semestre.

Une autre raison semble expliquer ces chiffres désastreux : la surcapacité de production de Renault au niveau mondial, qui a été durement
frappée par la chute des ventes en mars. « Nous touchons en ce moment le point bas d'une courbe négative qui a démarré il y a plusieurs années », affirme Luca de Meo, qui fait référence à la course aux volumes de production imputée à l'ancien patron Carlos Ghosn.

Selon l'AFP, Luca de Meo annonce désormais « privilégier la valeur aux volumes » et se concentrer « sur les segments de marchés rentables et en croissance ».

Un plan de reconquête incertain

Renault a engagé un plan d'économie drastique de deux milliards d'euros sur trois ans et veut ramener à 3,3 milliards d'euros sa capacité de production mondiale. L'objectif est bien d'en finir avec la stratégie « du
volume 
» initiée par Carlos Ghosn. D'après Le Monde, le groupe compte réduire ses coûts fixes de 600 millions d'euros dès cette année et veut, plus globalement annoncer un « vaste plan de reconquête » dès le début de l'année prochaine.

Dans son communiqué, Renault se console en mettant en avant un « haut niveau de carnet de commandes au 30 juin 2020 », évoquant également une hausse de presque 50 % des ventes de la gamme ZOE, le véhicule électrique phare du constructeur.

Source : Bloomberg