Sur le chemin d'une électricité plus verte, l'Agence de la transition écologique (ADEME) lance VertVolt, qui regroupe et distingue les offres qui reposent réellement sur des énergies renouvelables.
L'ADEME a donc astucieusement choisi le vendredi 22 octobre, journée mondiale de l'énergie, pour annoncer le lancement de son nouveau label VertVolt, destiné à proposer au public une meilleure transparence et une plus grande lisibilité des offres dites « d'électricité verte ». Avec 70 % d'offres soi-disant d'électricité « verte » en France, l'ADEME pense en effet que le terme vert a tendance à être utilisé à la légère.
Un label pour lutter contre les dérives du système d'attribution de l'offre « d'électricité verte »
Le lancement de ce label VertVolt, qui sonne comme l'aboutissement de plusieurs mois de travail avec les différentes parties prenantes, s'anime d'une vraie ambition : celle « d'aider les consommateurs à mieux appréhender la multitude d'offres d'électricité verte qui s'offrent à eux », explique l'ADEME. L'autre but est aussi de soutenir une filière qui a du mal à s'auto-financer.
On peut aller plus loin et préciser que le label vient répondre à une certaine dérive du marché, l'électricité verte ne devant pas être qu'un effet de mode ni un argument marketing. Autrement dit, le label est aussi un signal d'alarme indiquant aux producteurs et fournisseurs que la qualification d'électricité verte ne doit pas être employée à la légère.
L'ADEME rappelle que pour se prévaloir de commercialiser une offre d'électricité verte, un fournisseur « doit acheter, à des producteurs d'énergies renouvelables, des "certificats" en proportion de l'électricité qu'il vend ». Il se trouve qu'aujourd'hui, le système souffre de deux limites, puisqu'un fournisseur peut proposer à ses clients une électricité verte qui pourra, pour autant, provenir en partie d'une production nucléaire. Cela est possible car le fournisseur n'a qu'à acheter, auprès des producteurs européens d'énergies renouvelables, des « certificats » délivrés à un prix extrêmement bas, trop bas même pour maintenir les investissements. Ces certificats sont délivrés en proportion de l'électricité que le fournisseur vend au producteur en France, et cela suffit pour considérer l'offre comme verte.
L'ADEME liste les offres labelisées et détaille l'origine de l'électricité fournie
Le label VertVolt est attribué aux fournisseurs selon deux niveaux d'engagement possible. Le niveau 1, dit « choix engagé », sera attribué à tout fournisseur qui achète à des producteurs d'énergies renouvelables en France une quantité d'électricité équivalente à celle qu'il vous vend. Le niveau 2, dit « très engagé », sera attribué à une offre par laquelle le fournisseur achète son électricité auprès d'installations renouvelables, dont au moins 25 % (de cette électricité) proviennent d'installations mises en place par des collectivités territoriales avec une gouvernance partagée, par exemple les projets citoyens.
L'ADEME conseille aux fournisseurs qui n'achètent pas d'électricité produite par les centrales nucléaires de faire apparaître la mention « sans nucléaire » sur leurs offres.
Ce label permettra donc aux consommateurs d'y voir plus clair dans les offres d'électricité verte proposées. Mais surtout, en souscrivant une offre labellisée, ils seront certains de rémunérer, via leur contrat, des installations d'énergies renouvelables en France, et ainsi de contribuer au développement de la filière dans le cas où ils font un choix « très engagé ».
Plusieurs fournisseurs ont d'ores et déjà des offres labelisées VertVolt. C'est le cas d'Enercoop, avec une électricité 100 % verte pour les particuliers garantie sans nucléaire. Il est aussi bon de noter que l'ADEME livre le détail de l'origine de l'électricité. En restant sur l'exemple de l'offre d'Enercoop, on s'aperçoit que son électricité provient de l'éolien à hauteur de 71,7 %, puis de l'hydroélectricité et énergies marines (19,5 %), du photovoltaïque (7,6 %) et du gaz renouvelable (1,1 %). On retrouve, à cette heure, six autres offres sur le site de l'ADEME.
Source : ADEME