Centrale nucleaire

Pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre et, plus largement, les pollutions humaines, des scientifiques recherchent les solutions les plus vertes adaptées à chaque territoire.

Et, au niveau énergétique, là où le solaire et l'éolien se révèleraient insuffisants ou inadaptés, c'est le nucléaire qui apparaît comme le favori.

Quand le soleil finit de briller, que le vent cesse de souffler…

Le nucléaire est-il la clé pour accélérer la transition vers des modes de production d'énergie plus durable, comme une réduction globale et rapide de nos émissions de gaz à effet de serre ? C'est ce que semblent affirmer deux chercheurs du Carnegie Institue (États-Unis) et deux membres de structures orientées vers la recherche environnementale fondées par Bill Gates. Leur travail collectif vient d'être publié dans la revue scientifique Nature Energy.

Selon eux, une production d'énergie nucléaire modernisée, plus flexible et à un prix plus compétitif serait bel et bien intéressante pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais pas dans n'importe quelles circonstances. En effet, leur travail porte sur 42 régions avec des offres et des demandes énergétiques variées. Il en ressort que dans les régions où il est possible de produire en grande quantité des énergies vertes via l'éolien ou le solaire, plusieurs problématiques se posent. La première est la faisabilité d'une production à 100 % renouvelable, puisque produire de l'énergie solaire 24 heures sur 24 n'est pas possible, de même que faire tourner des éoliennes sans vent (excepté pour les mauvaises langues).

La deuxième problématique principale concerne le stockage potentiel de l'énergie produite, et donc les infrastructures déjà existantes, ou non encore réalisées, afin de répondre aux besoins énergétiques humains en permanence. L'objectif est notamment de se passer du gaz comme énergie de « secours ». Les modèles employés mettent en avant le nucléaire comme moyen de substitution, voire d'accélération en vue de la réduction des émissions.

Plus la région est pauvre, plus le nucléaire est intéressant

Ce groupe de recherche a mis le doigt sur un constat très intéressant. Dans des pays comme les États-Unis, où il est possible de produire rapidement une énergie verte et compétitive grâce à l'éolien, le nucléaire n'est pas du tout un choix prioritaire. En revanche, dans des endroits comme le Brésil, où la fabrication d'énergie verte est moins facile à mettre en place, cette méthode peut se révéler pertinente.

En effet, toujours selon le groupe de chercheurs, le nucléaire serait bien moins cher pour les ménages brésiliens pour deux raisons. Tout d'abord, il est moins coûteux à produire. Ensuite, le stockage des énergies éoliennes et solaires éliminerait ce coût. L'évolution pourrait donc venir d'une réduction des coûts de stockage de l'énergie électrique. En attendant, pour réduire rapidement l'empreinte carbone au Brésil, c'est bien le nucléaire qui est en tête des solutions de production d'énergie.