Alors que la demande en énergie renouvelable ne cesse de croitre à l'échelle de la planète, l'éolien et le solaire seront très majoritairement compétitifs face aux énergies fossiles, d'ici une dizaine d'années.
La prochaine décennie va se révéler décisive pour accélérer la transition énergétique depuis les combustibles fossiles vers les énergies renouvelables. La baisse continue des prix de l'éolien comme du solaire devrait rendre plus abordable, et donc accessible, ces énergies durables.
Des énergies renouvelables toujours plus abordables
La critique tenace selon laquelle les énergies renouvelables, notamment l'éolien et le solaire, demeurent trop onéreuses et pas assez performantes pour concurrencer efficacement les combustibles fossiles, devrait bientôt être classée aux archives. Le dernier rapport du think tank britannique Carbontracker relève une baisse constante, en moyenne de 18 %, du prix des énergies renouvelables sur la décennie 2010-2020.
Alors qu'un plateau de demande en termes de combustibles fossiles aurait été atteint en 2019, la production d'énergies décarbonées ne cesse de croitre à l'échelle mondiale. De plus, le solaire se présente comme particulièrement compétitif, puisque 60 % des ressources produites par le biais de cette énergie le sont en 2021, contre seulement 15 % de l'éolien. L'astre possède donc toujours un temps d'avance sur l'air, mais le fossé actuel entre les deux énergies vertes devrait progressivement se combler dans la décennie à venir.
Autre nouvelle rassurante concernant une transition énergétique accélérée pour atteindre une potentielle neutralité carbone mondiale en 2050, la technologie existante permet déjà de répondre avec aisance à la demande mondiale. Avec une capacité de production de 6 700 pétawattheures (PWh) par an, le solaire et l'éolien pourraient ainsi couvrir près de 100 fois la demande énergétique mondiale.
Globaliser la production pour accroitre la compétitivité
Au-delà de la nécessité pour les Etats de poursuivre leurs efforts dans la prochaine décennie pour continuer de réduire leurs émissions de carbone, l'enjeu réside en la capacité à produire ces énergies durables partout sur la planète, et pas seulement dans des zones spécifiques.
Particulièrement ensoleillé du fait de son climat, le Maroc produit annuellement 500 fois sa demande nationale rien qu'en énergie solaire. Si ces résultats éminemment positifs illustrent la capacité de l'Afrique à devenir un continent clé dans la production d'énergies renouvelables, l'implantation de nouvelles structures dans les zones à forte demande, à l'image de l'Europe et de l'Asie du sud-est, constitue un prochain défi d'ici 2030.
Seulement 6 % de la population mondiale connait une production en énergies vertes 10 fois inférieure à sa demande, principalement en Europe du nord mais aussi en Corée, au Japon ou encore à Singapour. L'ensoleillement, la densité de population et la forte demande de ces énergies constituent des obstacles que l'innovation devra permettre de dépasser. Pour l'heure, un panneau solaire de 5 m² peut annuellement produire autant d'énergie qu'un baril de pétrole.
Une autre perspective positive alors qu'il faudrait, selon Carbontracker, seulement 0,3 % de la surface terrestre actuelle pour produire assez d'énergies décarbonées pour satisfaire la demande mondiale, soit moins que la surface occupée par les réserves d'énergies fossiles.
Sources : Futura Sciences, Barron's