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ENTSO-E, le Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d'électricité, indique dans un rapport que d'autres pays risquent des coupures de courant cet hiver.

Les coupures de courant ont beaucoup fait parler cette semaine, au point qu'Emmanuel Macron s'est senti obligé d'appeler au calme face à ce qu'il perçoit comme un mouvement de panique injustifié. Pourtant, la question est dans tous les esprits, puisque les coupures d'électricité pourraient aussi toucher plusieurs autres pays européens comme l'Irlande, la Suède, la Finlande, Malte et Chypre.

Le vent, le gaz et le nucléaire pourraient poser problème

Le rapport d'ENTSO-E utilise l'indice LOLE (Loss of Load Expectation ou perte de charge attendue) pour le scénario d'un hiver « normal » afin d'identifier les pays à risques. L'indice est exprimé en nombre d'heures durant lesquelles le courant sera alors coupé et on observe trois zones à risque en dehors de la France.

La première est l'île irlandaise, avec 14,56 heures de coupure pour l'Irlande et 1,46 heure pour l'Irlande du nord. La deuxième se situe dans la région scandinave avec les deux régions du sud de la Suède, risquant respectivement 1,29 et 0,26 heure de coupure, ainsi que la Finlande (0,16 heure). Enfin, Chypre (0,4 heure) et Malte (0,78 heure) sont aussi cités.

L'Irlande serait donc la zone la plus touchée. « On s’attend à ce que le système passe en état d’alerte à certains moments, très probablement lors de périodes de faible vent et de faibles importations par interconnexion », explique ainsi le rapport prévisionnel d'EirGrid, l'opérateur public de transport d'électricité en Irlande , cité par Libération. La Suède et la Finlande doivent quant à elles faire face aux difficultés d'approvisionnement en gaz, ainsi qu'aux problèmes rencontrés par la centrale nucléaire Ringhals et l'EPR Olkiluto 3. Enfin, les potentiels problèmes électriques de Chypre pourraient être causés par son éloignement géographique.

La France, le premier pays le plus à risque du vieux continent

Si plusieurs nations du continent auront sans doute à faire face à des tensions sur leur réseau, l'une des informations majeures de ce rapport est que le pays le plus en difficulté reste clairement la France. En reprenant l'indice LOLE utilisé ci-dessus, la France risque, dans un scénario normal, de ne pas pouvoir répondre à la demande globale du pays sur 20,43 heures.

Une médaille d'or inquiétante due à l'indisponibilité inédite d'une partie du parc de réacteurs nucléaires national. La France a ainsi enregistré lors des 11 premiers mois de l'année un solde négatif de 14,5 térawattheures d'électricité dans ses échanges avec les pays frontaliers, alors qu'elle était durant tout ce siècle fortement en bénéfice.

Source : Libération