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Internet est devenu incontournable, tant de nombreux aspects de notre société dépendent de lui et de l'infrastructure qui le supporte.

Mais cette dépendance a un coût énergétique colossal, qui engendre logiquement une empreinte carbone qui l'est tout autant. En effet, les datacenters représenteraient, à eux seuls, entre 2 à 3 % de la consommation d’énergie dans le monde. Ayant besoin d’un apprivoisement stable et sûr, la plupart d'entre eux utilisent des énergies fossiles. Il n’est donc pas surprenant de voir émerger des solutions moins polluantes pour les alimenter.

Des réacteurs déjà utilisés dans les sous-marins nucléaires

Utiliser le solaire ou l'éolien, immerger des infrastructures dans l'océan ou les implanter dans des zones au climat plus « frais » pour dépenser moins d'énergie : les idées pour décarboner les centres de données sont nombreuses. Mais les plus massifs d'entre eux consomment tellement d'énergie que ces propositions sont bien plus difficiles à mettre en œuvre. Une centrale au gaz, au pétrole ou au charbon reste ce que l'industrie de l'énergie a de mieux à offrir pour ce genre de structure à pareille échelle. C’est du moins un consensus qui prévaut. Cependant, les analystes d’un cabinet d'études britannique, Omdia, ont une autre idée derrière la tête.

L'industrie du nucléaire ne se résume pas à la fabrication de grandes centrales électriques. Pour faire fonctionner certaines industries, mais surtout les sous-marins et les porte-avions nucléaires, on utilise des PRM (pour Petit Réacteur Modulaire). Relativement fiables et sûrs, ils pourraient alimenter des datacenters pendant une dizaine d'années sans avoir à être ravitaillés, mais de nouveaux concepts pourraient étendre cette période à plus de trente ans. Avec un coût de fonctionnement et de consommation qui devrait atteindre le niveau du gaz et de l'éolien (du moins aux États-Unis), les PRM pourraient devenir incontournables.

Une solution bientôt applicable, mais non dénuée d'implications

En dehors d'un vaisseau de guerre, ces réacteurs relativement petits peuvent occuper un espace plutôt important, ce qui les rendrait surtout viables pour les plus grands des grands datacenters. Pour les plus petits, Omdia recommande de s'associer aux industries locales pour utiliser le surplus éventuel d'énergie produite. Aux États-Unis, la Commission de régulation du nucléaire a donné son feu vert à une telle utilisation des PRM. Toutefois, cela ne devrait pas se produire avant les dix ou quinze prochaines années, ce qui laisse une légère marge de temps à d'autres solutions, comme les énergies renouvelables, pour se développer et s’installer.

En effet, si l'usage de ces réacteurs réduirait considérablement l'empreinte carbone des datacenters, elle impliquerait un autre grand inconvénient : celui des déchets, qu'ils produisent en plus grande quantité qu'un réacteur de centrale. Les sous-produits de l'industrie nucléaire subsistent très longtemps, jusqu'à plusieurs milliers d'années. À ce jour, le meilleur moyen de s'en débarrasser est de les stocker sous terre jusqu'à ce qu'ils perdent en dangerosité. L’usage du nucléaire n’est jamais inoffensif, mais pour certains, le choix entre déchets nucléaires et pollution carbone est inévitable. Face à l'ampleur et à l'importance d'Internet, le choix n'est-il pas déjà fait ?

Source : Techradar