L'Ukraine appelle au boycott et à la suppression du FPS russe Atomic Heart, sorti le 21 février, du marché ukrainien et même au-delà.
La demande a en tout cas été faite par Oleksandr Bornyakov, le ministre du Numérique ukrainien, auprès de Steam, Microsoft et Sony. La raison à cela est la représentation dans le jeu d'une URSS dystopique toute-puissante en 1955 grâce à des avancées technologiques fulgurantes dans la robotique.
L'Ukraine en conflit avec Atomic Heart
Parmi les jeux vidéo les plus surveillés ce mois-ci, le FPS du studio russe Mundfish Atomic Heart n'a pas laissé indifférent, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Le jeu place son intrigue en 1955 alors qu'une URSS à son apogée grâce au développement de la robotique s'apprête à lancer le Kollektiv, un réseau neuronal connectant l'ensemble de l'Union soviétique.
Parmi les détracteurs du jeu, le ministre du Numérique ukrainien a demandé sa suppression sur l'ensemble des plateformes. Parmi les raisons invoquées pour appuyer cette demande : « l'idéalisation de l'idéologie communiste », la « potentielle collecte de données d'utilisateurs » et « l'utilisation de fonds pour contribuer à la guerre contre l'Ukraine ».
« Nous aimerions également, pour l'audience occidentale, insister sur le fait que les développeurs du jeu ne se sont pas fendus d'une annonce publique condamnant le régime de Poutine et l'invasion de l'Ukraine », ajoute le ministre.
Une situation délicate
Le studio russe derrière Atomic Heart, Mundfish, a ainsi été récemment étudié à la loupe. Celui-ci a notamment un partenariat avec VK Play (anciennement Mail.RU), une plateforme de jeu russe et en majorité détenue par l'État (le P.-D.G. de Mundfish a par ailleurs été le directeur créatif de Mail.RU par le passé). Le studio compte également parmi ses investisseurs Tencent, le géant chinois, et GEM Capital, largement impliquée sur le marché énergétique russe.
Pour autant, même si Atomic Heart (en développement depuis 2018, donc avant le début de la guerre entre l'Ukraine et la Russie) dépeint une Union soviétique idéalisée et en avance sur toutes les autres nations, le propos du jeu n'est pas sans nuances. Il est en effet question de dirigeants communistes corrompus, assoiffés de pouvoir et de sang, capables de causer la mort de millions de personnes pour asseoir la suprématie de l'URSS sur le reste du monde, avec un personnage principal essayant de mettre un terme à ce projet destructeur.
Avec tous ces éléments en tête, Steam, Microsoft et Sony n'ont pas encore donné de réponse au ministre ukrainien. La décision de supprimer le jeu de leurs plateformes leur revient entièrement. Quoi qu'il en soit, celles et ceux en opposition avec les actions de la Russie n'ont pas attendu l'intervention de l'Ukraine pour boycotter le jeu.
Source : Dev.ua