Le distributeur français a annoncé le 11 juin son partenariat avec Google. Dès 2019, il sera possible de passer des commandes vocales sur les enceintes Google Home ou via Google Assistant sur les smartphones Android. La plateforme Google Shopping mettra aussi en avant les produits Carrefour. Même YouTube sera amenée à afficher des liens vers les produits du distributeur français.
Marie Cheval, directrice de la transformation digitale de Carrefour, annonce ainsi un objectif de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaire d'ici 2022. Elle espère que le partenariat avec Google permettra d'attirer de nouveaux clients, plus jeunes et rompus aux usages des assistants vocaux.
Les données client au cœur de la bataille des géants
Ce partenariat demandera quelques concessions de la part de Carrefour. Les clients ne sont ainsi plus facturés directement, puisqu'ils doivent passer par la plateforme américaine. L'accord stipule qu'un certain pourcentage sera d'ailleurs reversé à Google pour chaque commande passée via les commandes vocales Assistant.Google aura surtout accès au contenu du ticket de caisse, tout comme Carrefour. Le groupe se veut rassurant en affirmant qu'il reste pleinement propriétaire des données du client. Google ne sert ainsi qu'à passer la commande, la logistique et la livraison restent sous la férule du distributeur français.
Dans le cadre du partenariat, plus de 160 000 employés de Carrefour seront équipés d'outils de bureautique provenant de chez Google. Un laboratoire sera même ouvert à Paris afin que les ingénieurs des deux groupes puissent travailler à de futures innovations.
Un partenariat pour faire face à Amazon
De son côté, Amazon n'est pas en reste. En mars, le distributeur américain a ainsi passé un accord commercial avec le groupe Monoprix. D'ici le second semestre 2018, une boutique destinée aux membres Amazon Prime Now ouvrira ses portes à Paris. Mais contrairement à Google, c'est Amazon qui réalisera les livraisons, Monoprix se contentant de réaliser la préparation des commandes. Le groupe estime que cette collaboration lui rapportera 200 millions d'euros par an.La course au commerce via commande vocale est donc lancée à pleine vitesse en France. Google semble cependant jouir d'une meilleure réputation qu'Amazon, ce qui pourrait lui donner une belle longueur d'avance face à son concurrent historique. On notera aussi que son Assistant est répandu depuis plus longtemps dans notre pays, ce qui ne manquera pas de jouer en sa faveur maintenant qu'Alexa débarque au sein de l'Hexagone.