Il est économiquement intéressant pour Yokohama de dépenser pour distribuer des podomètres qui permettent aux utilisateurs de rester en forme. Reste qu'il ne suffit pas de dire aux gens de marcher pour qu'ils le fassent, tout disciplinés que soient pourtant les Nippons. Il est nécessaire de leur donner en échange un petit cadeau motivant, genre de choses auxquelles sont très sensibles les Japonais. Dans le cas présent, sont récompensés ceux qui marchent le plus et le disent. Explications.
Tout habitant de Yokohama qui a 40 ans ou plus peut faire une demande d'adhésion au programme. Il reçoit alors un podomètre en échange d'une petite contribution de 630 yens (moins de 5 euros). Ensuite, il suffit de marcher et d'en informer les autorités. Cela se fait via un réseau de bornes lectrices des données des podomètres. Les modèles proposés (fabriqués par Omron) intègrent en effet une puce de communication sans fil de proximité. Le marcheur n'a qu'à se rendre dans un des commerces équipés de cet appareil de lecture et d'y poser son podomètre deux ou trois secondes pour que soient transférées les données.
Ces informations, nomminatives, sont stockées sur un serveur municipal auquel il est possible de se connecter via internet pour suivre sa progression, un outil de consultation personnelle (protégé par un mot de passe) qui en lui même est incitatif, mais ce n'est pas tout. Chaque total de 2000 pas donne droit à un point. On peut obtenir jusqu'à 5 points par jour. Ceux qui totalisent 200 points ou plus en trois mois participent automatiquement à un tirage au sort pour gagner des bons d'achat dans les commerces participant à l'opération et dans lesquels sont installées les bornes de lecture. Soutiennent ce programme aussi bien des parapharmacies que des restaurants ou des opticiens et marchands de fruits et légumes.
"C'est une très bonne initiative et tous nos voisins ont aussi adhéré", souligne un des citoyens concernés.
Il est dommage cependant que le programme ne soit ouvert qu'aux quadragénaires et à leurs aînés car la proportion de plus jeunes qui ne font pas assez d'exercices physiques n'est pas nulle et les bonnes habitudes se doivent d'être prises tôt.
On avait déjà évoqué à plusieurs reprises dans Live Japon les initiatives d'entreprises japonaises qui proposent aussi à leurs salariés, à grand renfort de technologies électroniques et informatiques, un suivi sanitaire strict qui va parfois jusqu'à contrôler et même restreindre leurs repas à la cantine, ce grâce à un programme spécial qui enregistre tout ce qu'ils ont mis sur leur plateau et les incite à un meilleur équilibre diététique.
Quand c'est la municipalité ou l'entreprise qui conserve les données relatives à la santé et à l'activité physique de ses administrés ou salariés, cela peut entraîner quelques réticences, mais les Japonais ne sont pas (tant s'en faut) les plus sensibles à ces questions, du moins tant qu'ils considèrent le bénéfice d'un dispositif supérieur à l'hypotéhtique risque encouru pour la préservation de leurs libertés individuelles.