Il y a un peu plus d'une semaine, se tenait à Tokyo la deuxième édition d'un salon consacré aux composants et aux objets entrant dans cette catégorie.
Ce n'est pas une grande exposition, mais quelques nouveautés valaient quand même le détour, dont voici quelques exemples.
Sharp (entreprise certes financièrement mal en point mais qui garde des capacités techniques) présentait plusieurs nouveautés, dont un tout petit projecteur laser MEMS qui, à l'instar d'une caméra peut être placé dans une poche laissant juste une ouverture pour projeter l'image sur une surface proche. Sur la photo ci-dessus, l'ingénieur projette sur sa main. Il explique le scénario ou un tel projecteur serait utilisé par une entreprise privée de sécurité ou la police. Le projecteur serait intégré dans l'uniforme de vigiles ou policiers qui recevraient en temps réel sur le terrain des informations visuelles (la photo d'un suspect par exemple) qu'ils pourraient consulter en tendant leur main devant le projecteur (capable de la détecter), sans devoir s'encombrer d'une tablette ou d'un smartphone. Ils garderaient donc les mains libres pour agir, explique Hiroshi Yamamoto, un des ingénieurs qui ont conçu l'objet.
Sharp donnait aussi à voir un système monoculaire de réalité augmentée, basé sur un mini écran à cristaux liquides sur silicium (LCOS) avec un petit module situé dans la branche et un verre passant devant l'oeil.
Sharp n'était pas, tant s'en faut, le seul à présenter des sortes de smart-glass: il y en avait aussi chez Toshiba, Brother ou encore Megane Super, une enseigne de lunettes.
Moins souvent présent sur les salons, le fabricant d'instruments de musique Yamaha montrait une technique de capture de mouvements basée sur des gants flexibles sensoriels et un dispositif informatique associé. Il veut l'utiliser pour l'analyse des mouvements de doigts des pianistes mais bien d'autres emplois apparaissent a priori possibles compte tenu de la souplesse offerte par les gants en question (la musicienne qui faisait la démonstration n'avait pas l'air d'être gênée pour jouer).
Gunze, connu pour ses textiles techniques, a pour sa part conçu un piano en tissu sensoriel et conducteur qui permet de transformer en clavier un T-shirt, un sac ou un même un pantalon. Le clavier n'est pas lui-même instrument, il faut le relier à un i-Pad avec une appli dédiée pour que cela fonctionne.
Le même Gunze utilise un autre type de tissu conducteur pour des T-Shirt. Le signal varie quand le tissu est déformé et cela permet par exemple de signaler une mauvaise posture. Il faut pour cela coller sur le T-Shirt un petit objet électronique conçu par NEC qui interprète le courant électrique et le transmet à un smartphone.
L'interprétation, c'est aussi ce que fait Anycall, un objet qui transcrit en « sentiment » ou « sensation » les attitudes des animaux pour les afficher sur l'écran du smartphone du maître. On connaissait l'engin qui traduit les aboiements des chiens ou les miaulements des chats, voici le complément pour les attitudes.
Enfin, pour finir sachez qu'outre ces noms pour la plupart connus du grand public, existe une multitude de sociétés de petite taille qui produisent des composants parfois très étonnants (Apple le sait, il en utilise beaucoup) et la vague « wearable » (si elle s'étend et dure) est pour elles une aubaine car elles se distinguent souvent par des objets offrant un rapport performances/taille inégalé. C'est le cas de Murata, spécialiste des capteurs et commutateurs, et de beaucoup d'autres encore (fabricants de substrats souples et lavables, batteries flexibles, etc.)