C'est lui qui trompe sa femme, mais c'est surtout elle qui est mise au ban: les sponsors la quittent, elle perd une grande partie de son travail, doit se confondre en excuses devant les caméras, est humiliée, sa maison de production est au bord de la faillite après que sa communication privée avec son bien-aimé a été mise sur la place publique. Lui est quasi indemne, bien que plus fautif (après tout c'est lui est marié), elle, doit expier, car elle brise l'image de la talentueuse demoiselle pure et parfaite. C'est cruel, machiste, mais c'est ainsi au pays de la politesse.
Une fonctionnalité (ou faille) de Line, ce réseau social que tout le monde utilise au Japon, est pour ainsi dire à l'origine de cette affaire, mais même si la communication s'en trouve violée ce n'est presque pas plaidable car tombant en quelque sorte dans un trou juridique.
Un avocat explique dans les colonnes du Nikkei les raisons pour lesquelles l'étalage de cette communication privée ne tombe pas sous le coup de la loi:
1 - il ne s'agit pas d'un échange épistolaire sur papier. Personne n'a ouvert une enveloppe pour lire une lettre adressée à autrui à l'insu de ce dernier.
2 - la loi punit certes le vol d'informations par infraction numérique (accès frauduleux), mais en l'espèce ce n'est pas non plus ce qu'il s'est produit. Il n'y a eu ni subtilisation de mot de passe, ni piratage, quelqu'un a juste reproduit l'écran Line des deux interlocuteurs.
Quel est techniquement le principe qui a permis à d'autres que les deux tourtereaux de voir leurs échanges sur Line.
Il s'agit d'un « smartphone clone », selon les explications fournies dans la presse. Les données Line placées en backup sur un ordinateur depuis un iPhone peuvent être restituées sur un autre qui est ainsi un clone du premier. Le clone reçoit ensuite aussi les nouveaux messages qui arrivent sur le compte concerné, qui plus est en temps réel et sans que le possesseur de l'iPhone original ne soit averti d'une quelconque manière qu'un autre iPhone est connecté sur le même compte.
Apparemment cette fois, c'est un(e) proche du chanteur qui a suivi avec un iPhone clone et livré sur un plateau à la presse à scandale le contenu des conversations de l'artiste et de la starlette désormais au placard. D'où les photos des écrans Line publiées dans l'hebdomadaire Shukan Bunshun.
Divers sites se sont appliqués à expliquer le procédé, images pédagogiques et probantes à l'appui, insistant sur le fait que la manipulation « était un jeu d'enfant », à condition bien entendu d'avoir accès à l'ordinateur contenant les données de backup de l'iPhone d'une personne ou bien d'emprunter son iPhone et d'en faire une sauvegarde sur un Mac afin de créer ensuite un clone.
Line a corrigé depuis et il n'est apparemment plus possible désormais d'obtenir les mêmes données Line sur deux iPhone différents simultanément.