Le groupe automobile coréen Hyundai Motor Group a communiqué quelques informations concernant l’architecture qui accueillera les prochains véhicules électriques des marques du groupe. La plateforme modulable, appelée e-GMP, se veut très performante, et peut accueillir un pack de batteries offrant jusqu’à 500 km d’autonomie, comme des motorisations puissantes pouvant atteindre 600 chevaux.
Vous avez forcément entendu parler des Kia e-Niro et Hyundai Kona électrique (et peut-être lus nos essais), deux SUV électriques déclinés de versions thermiques, et pourtant déjà très aboutis.
En cette fin d’année, le groupe coréen Hyundai Motor vient de dévoiler, en partie tout du moins, la suite de l’aventure électrique des deux marques, en présentant sa plateforme modulaire e-GMP. Celle-ci accueillera les prochaines modèles 100 % électriques, à commencer, sans doute par la prochaine Hyundai Ioniq 5. C'est en tout cas ce que la communication du groupe laisse entendre : il est en effet indiqué que le premier véhicule à en profiter sera commercialisé d’ici le mois d’avril ou mai 2021. Sur le papier, ça colle donc plutôt bien !
Une modularité sur l’empattement et la motorisation
Présentée à l’occasion d’une conférence numérique, la solution e-GMP porte déjà la lourde responsabilité de la réussite de la prochaine berline de Hyundai, mais pas seulement. Le principe d’une plateforme modulaire est d’être utilisée autant que possible pour une grande variété de modèles.
En l’occurrence, e-GMP sera l’architecture de base pour les compactes (segment C), les berlines familiales (segment D) et les routières (segment E). Pas mal ! En d'autres termes, de quoi couvrir un large éventail de modèles, tant que ceux-ci ne dépassent pas 5 mètres de long (environ) et un empattement de 3 mètres.
Vous l’aurez par ailleurs compris, les successeurs des Kona Electric et e-Niro évoqués plus haut ne pourront pas profiter du e-GMP, comme bien d’autres déclinaisons d’ailleurs. Nous apprenons en effet que seuls onze des 23 modèles électrifiés qui composeront l’offre du groupe d'ici 2025 reposeront sur cette nouvelle plateforme modulaire. Les autres, a fortiori des modèles hybrides, cohabiteront avec les versions thermiques.
Quoi qu’il en soit, pour répondre aux besoins associés à chacune de ces typologies de véhicule, la solution Hyundai e-GMP pourra être déclinée aussi bien en version propulsions qu’en version quatre roues motrices.
Oui, vous avez bien lu : outre la transmission intégrale qui peut d’ailleurs être débrayée à la volée sur l'essieu avant pour repasser en mode propulsion, les prochaines automobiles électriques devraient être des propulsions. Pour Albert Biermann, à la tête du département R&D de Hyundai Motor Group, les prochain modèles zéro émission du groupe seront ainsi capables d’offrir de très bonnes sensations de conduite.
Par ailleurs, un système par propulsion lève bien des contraintes sur l'essieu avant, permettant alors de concevoir des voitures agiles, précises et avec un rayon de braquage idéal pour la ville. C'est en tout cas ce que nous retenons de notre essai de la Honda-e, elle aussi en propulsion.
Réseau 800 Volts et autonomie de 500 km
Hyundai évoque d’ores et déjà un modèle à transmission intégrale de 600 chevaux, capable d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et d'atteindre une vitesse de pointe annoncée à 260 km/h.
Des performances rendues possible par une autre caractéristique de l'e-GMP : le réseau 800 Volts. Rappelons que le Porsche Taycan, lui aussi équipé d’une telle puissance, nous avait bluffés sur les essais routiers comme sur circuit. De là à dire que Hyundai s’attaque à Porsche… il n'y a qu'un pas ? La rivalité se fera peut-être plutôt vis-à-vis de l’Audi e-tron GT qui utilisera elle aussi une telle solution 800 Volts.
Mais pour en revenir à nos Hyundai et Kia, soulignons que ce réseau de très haute puissance profite aux performances côté motricité, mais aussi à la recharge.
Ainsi le constructeur évoque une puissance admissible théorique de 350 kW via le réseau Ionity. Hyundai et Kia sont désormais membres du consortium et profitent ainsi de tarifs « avantageux ». Gageons toutefois qu’il s’agit d’une puissance indicative, qui n'est autre que la puissance maximale de ces bornes très haute performance. Pour rappel, ce réseau proposait plutôt une charge à 270 kW lors de nos essais de Porsche Taycan.
Plus concrètement, selon Jin-Hwan Jung, vice-président du département électrification du groupe Hyundai, ce réseau 800 Volts permettra de récupérer 500 km d’autonomie en 18 minutes. Enorme ! Sur le réseau 400 Volts, l’interface Combo CSS permettra alors d’atteindre une puissance de 150 kW.
La puissance maximale du chargeur embarquée sera de 11 kW sur le courant alternatif, via une borne de charge en triphasée donc. C'est ici plutôt décevant comparé à la concurrence. Pour l’heure, Hyundai ne donne pas plus de précision sur les différentes capacités de batteries intégrées dans le plancher. L'entrée de gamme devrait se situer aux alentours des 50 kW et atteindre environ 90 kW pour les versions les plus endurantes.
Les informations à ce sujet sont encore délivrées avec parcimonie, mais Hyundai indique que l’interface de charge de la plateforme e-GMP est bidirectionnelle. Elle est donc compatible avec les solutions V2G (Vehicle to Grid) permettant de renvoyer de l’électricité dans le réseau.
Il nous tarde évidemment d’en savoir un peu plus concernant les premières voitures qui utiliseront cette plateforme e-GMP. Hyundai devrait rapidement dévoiler sa Ioniq 5 dont les lignes finales devraient être très proches de celles du concept Hyundai 45. Les véhicules électrifiés de Hyundai et Kia se sont d'ores et déjà montrés étonnants lors de tests et, visiblement, nous n'avons pas fini d'être agréablement surpris.
Source : communiqué de presse