Le constructeur coréen Hyundai propose une toute nouvelle version de son SUV familial, et le modèle hybride classique (non rechargeable) que nous avons eu à l’essai laisse entrevoir de très belles choses pour la suite chez le constructeur. Entre renouveau mécanique, esthétique et technologique, ce Tucson ne nous a clairement pas laissés indifférents.
Pour sa quatrième génération de Tucson, Hyundai offre une métamorphose impressionnante à son SUV familial afin de concurrencer les ténors en place que sont les Peugeot 3008, Renault Kadjar, Volkswagen Tiguan, sans oublier les Seat Ateca et autre Ford Kuga lui aussi passé à l’hybridation.
Ce modèle de Tucson 2021 change radicalement de l’ancien, tant du côté du design que sur sa plateforme, ses motorisations ou encore des technologies embarquées. Une mise à niveau bienvenue, d'autant que nous les trouvons, pour l'essentiel, des plus réussies. Durant ces essais, nous avons eu l’occasion de découvrir des modèles en finition haut de gamme, équipés de la motorisation hybride (non rechargeables) et de la version à micro hybridation (mild-hybrid) comportant un moteur essence 1.6L T-GDI de 150 ch adossé à un moteur 48 Volts.
Hyundai Tucson 2021 : les caractéristiques techniques
Rappelons que le Tucson représente un modèle très important pour Hyundai. C’est même un best-seller pour le constructeur, puisqu’il s’en serait écoulé près de 120 000 exemplaires en France — une petite part toutefois sur les 7 millions vendus dans le monde. La multiplication des motorisations électrifiées (48V, hybride et hybride rechargeable) couplées à des moteurs essence et diesel permet d'adresser le plus large public possible.
- Moteur essence : 1.6 T-GDI 180 ch
- Moteur électrique : asynchrone à aimants permanents 60 ch
- Puissance cumulée : 230 ch
- Couple annoncé : 350 Nm max
- Vitesse maximale : 193 km/h
- Accélération du 0 à 100 km/h : 8 secondes
- Batterie : Lithium-Ion 1,49 kWh / 270 volts
- Transmission : roue avant - boîte automatique 6 rapports
- Consommations mixtes annoncées (WLTP) : 5,7 l/100 km
- Emissions de CO2 (WLTP) : 127 à 131 g/km
- Dimensions : 4,5 x 1,86 x 1,65 m
- Empattement : 2,68 m
- Garde au sol : 17 cm
- Volume de coffre : 616 litres / 1795 litres dossiers arrières rabattus
- Prix : Intuitive à partir de 29 900 euros (1.6 T-GDi 150 ch iBVM 48V)
- Prix de base de notre modèle Executive : 44 000 euros (pas d'option)
Design et plateforme : à l'origine, un concept car
Certains constructeurs aiment garder une forme d'identité visuelle commune entre leurs différents modèles. C'est la fameuse « signature lumineuse » qui, si elle évolue plus au moins au fil des ans, est bien souvent déclinée sur les véhicules d'une même marque comme marqueur fort. Chez Hyundai, on n'a que faire de ces codes, et en 2020 chaque auto (ou presque) marque sa différence et son caractère unique.
Ainsi, ce Tucson 2021 n'a non seulement rien à voir esthétiquement avec l'ancien modèle. Mais il est aussi très différent de son grand frère, le nouveau Hyundai Santa Fe, remis à jour aussi.
Sa ressemblance la plus directe, il la doit au concept-car Vision-T présenté au salon auto de Los Angeles l’année dernière, et dont on retrouve de nombreux éléments, dont cette imposante calandre lumineuse sur laquelle nous allons revenir.
A noter, Hyundai nous rappelle que la prochaine Ionic 5 sera grandement inspirée du Concept 45 présenté à Francfort en 2019. Tout ceci est très prometteur, d’autant que la transposition du concept-car Vision-T sur ce véhicule de série qu'est le Tucson 2021 est selon nous une réussite ! Enfin, pour quiconque aime les SUV qui ne jouent pas dans la banalité, car ce Tucson a un sacré caractère et il joue même l'audace.
En effet, Hyundai a intégré une très large calandre où, parmi les formes prismatiques, sont dissimulés les projecteurs. Déjà imposant lorsqu’il est en sommeil, le Tucson devient impressionnant lorsqu’il se réveille. Certains piétons que nous avons croisés lors de nos déplacements de nuit se sont même figés quelques instants devant cette calandre lumineuse. Il faut dire que l’auto ne court pas encore les rues, et lorsque le SUV déboule avec le silence de l'électrique, il impressionne. Il semblerait en tout cas que ce modèle fasse son petit effet. Les têtes se tournent, y compris à bord des voitures qu'on croise.
On est fans de la signature lumineuse en forme d’aile, inédite et réussie. C’est par réflexion sur la MINI devant nous que cette forme s'est imposée à nous. Amusant, non ? Nous nous garderons bien de supposer que les designers de chez Hyundai se sont inspirés de l’emblématique écusson de la firme britannique appartenant au groupe BMW.
A l’arrière, les inspirations sont plus évidentes — en tout cas, du côté du bandeau lumineux qui traverse le haillon pour rejoindre les deux crocs, lumineux eux aussi. Lorsqu’on y regarde de plus près, on remarque le travail réalisé sur ces blocs optiques aux nombreux détails et formes géométriques — qu'on retrouve par ailleurs dans le pare-chocs. C’est là encore très réussi selon.
Un design de la poupe rappelle quelque peu les SUV de Peugeot, mais aussi sous certains aspects (on ne se l’explique pas totalement d’ailleurs) un style prononcé qui nous fait penser au Mustang Mach-e.
Sur les flancs, les lignes sont tendues, saillantes et la multiplication des matériaux et couleurs renforce tantôt le caractère dynamique et baroudeur (à la teinte de la carrosserie s’ajoutent les passages de roue noirs), tantôt l’effet de trompe-l’œil. La bande de chrome qui s’étire jusqu’à la custode accentue visuellement la ligne plongeante de l’arrière. Bref, il est pour l’heure difficile d’affirmer que ce Tucson vieillira bien dans le temps, mais en tout cas c’est un renouveau radical. Nous savons bien que c'est une affaire de goût, mais on ne s'ennuie pas à le regarder.
Autre détail qui nous a interpellé en roulant derrière un confrère journaliste : les clignotants, comme les feux de marche arrière, sont positionnés très bas à l'arrière. C'est assez peu courant, et Hyundai a fait ce choix pour conserver ce large bandeau lumineux rouge. On s'interroge encore sur la bonne visibilité de ceux-ci en toutes situations
A l’intérieur : une finition prestige qui mise sur le tout-numérique
A bord, notre version en finition Executive (44 000 euros on le rappelle) nous accueille dans une ambiance résolution numérique. La planche de bord revêt deux grands écrans de 10,25 pouces qui ne passent vraiment pas inaperçus.
L’écran central est tactile, naturellement, et nous n’avons pas noté de lenteur ou un quelconque manque de précision. Certains pourraient toutefois le trouver assez bas. L’interface est fluide, ce qui limitera le temps passé à parcourir les menus tactiles.
Enfin… si on veut. Car le système d'infotainment est vraiment très riche en options, et chaque écran fourmille d'icônes. A force d'habitude, on s'en sortira rapidement, mais sur les premiers instants nous avons trouvé cette interface un peu chargée.
Les accès à Android Auto et Apple CarPlay sont, eux, rapidement identifiables. Ces interfaces de réplication des systèmes Android et iOS fonctionnent bien…. mais il y a un mais. Aucun de ces deux systèmes n'est compatible avec une connexion sans fil au smartphone. Dommage, car on trouve dans la console centrale un chargeur à induction qui permet de maintenir en forme son mobile.
En l’état, il faut passer par le câble idoine… mais pas sur toutes les versions du système. En effet, le constructeur indique que les clients qui opteront pour l’écran central 8 pouces disposeront de CarPlay et Android Auto sans fil. Il s’agit ici d’un « problème lié au fournisseur de l’écran 10,25 pouces », explique l’un des porte-parole de Hyundai, précisant par ailleurs qu’ils travaillent à corriger cela.
Remarquez aussi que rien ne manque du côté de la connectique, avec un prise USB Type A classique, mais aussi une prise USB Type C ainsi qu'une interface allume-cigares 12 volts.
On trouve aussi dans les menus de l'écran central un accès aux services connectés proposés par Hyundai, mais ceux-ci ne se montrent pas tous très efficaces. En l'occurrence, si l'option permettant de rechercher la station-service la plus proche, avec le prix du carburant associé semble fonctionner (quid de l'exactitude des prix?), le service de parking, lui, ne donne aucun résultat.
Vous laisserez-vous séduire par les différentes ambiances de relaxation que propose le constructeur dans son système multimédia ? C'est en tout cas ici la partie « bien-être » de ce véhicule, qui se veut aussi plus reposant. Silencieux lorsqu'il évolue en 100% électrique (version hybride et hybride rechargeable), mais aussi plus agréable à vivre avec de larges diffuseurs pour la ventilation.
Rien à redire sur la partie navigation, qui profite d'une vaste surface d'affichage très bien exploitée par le logiciel ici intégré. Les instructions vocales sont très précises et l'ajout des repères visuels que sont les panneaux autoroutiers (par exemple) constitue une aide intéressante - même si cela est désormais assez classique. En raison d'une circulation plutôt fluide, nous n'avons pas pu évaluer la qualité du service d'information trafic TomTom, mais la technologie HD Traffic fait souvent office de référence en la matière.
Un conducteur flatter par son cockpit
Derrière le volant, le deuxième écran est très agréable et il est évidemment possible d'en personnaliser l'affichage. Nous n'avons pas noté de reflets sur cette dalle dépourvue de la moindre casquette de protection sur le tableau de bord. Un point à garder en tête toutefois, car il pleuvait le jour de nos essais.
Quoi qu'il en soit, nous l'avons trouvé à la fois spacieux, bien agencé, mettant bien en avant les indications importantes. A l'exception peut-être des indications du GPS qui s'affichent dans un mode flèche assez succinct et pas toujours très précis — heureusement les instructions vocales rattrapent le coup.
Ci-dessous, quelques-uns des modes disponibles, entre les modes éco et sport. Etrangement, notre version hybride n'était pas dotée d'un mode « normal » alors que le modèle à hybridation propose bien les trois profils de conduite. Sachez toutefois que quel que soit le mode sélectionné, les sensations restent sensiblement les mêmes, avec un volant plutôt léger, offrant assez peu de retours d'information. Après tout, c'est un SUV familial.
Au volant du Hyundai Tucson hybrid 2021
Comme ses frères et sœurs de Tucson est proposé dans de multiples versions électrifiées, allant du moteur essence ou diesel et de la micro hybridation 48 volts, à l'hybride rechargeable en quatre roues motrices. Celui-ci ne sera toutefois disponible que l'année prochaine. Les commandes seront ouvertes en janvier et les premières livraisons s'effectueront en avril, dixit le constructeur.
Notre version d'essai exploite le moteur essence 1,6 litre de 180 chevaux couplé au moteur électrique d'une puissance équivalente à 60 chevaux et une petite batterie de 1,49 kWh — à noter que c'est cette même plateforme qui équipe le Santa Fe. Une assistance au démarrage donc, qui participe par ailleurs aux relances et fait de ce gros bébé un modèle relativement dynamique.
La puissance cumulée est annoncée à 230 chevaux, le couple à 350 Nm, la vitesse maximale aurait été mesurée à 193 km/h et le 0 à 100 km/h serait abattu en 8 secondes. Voilà pour les chiffres. Côté puissance donc, ce Tucson hybride se place légèrement au-dessus de l'essentiel de la concurrence, PSA et Renault proposant respectivement des plateformes deux roues motrices cumulant à 225 et 230 chevaux en version plug-in, et le Ford Kuga hybride disposant de 200 chevaux.
Sur la route, les 1 760 kg de l'engin se font de fait plutôt oublier sur les portions de route, en tout cas tant que le profil de route n'est pas trop sinueux. Il ne s'agirait pas d'oublier que nous sommes à bord d'un SUV, toutefois plutôt bien équilibré. La nouvelle plateforme N3 de Hyundai rend l'auto très agréable.
A vrai dire, ce Tucson est même un bon rouleur. Le roulis est maitrisé sur les routes sinueuses tant que vous ne lui en demandez pas trop, et nous l'avons trouvé confortable dans toutes les situations de notre essai : en ville sur une chaussée parfois dégradée, sur les petites routes sinueuses et sur autoroute lors d'un trajet Orléans-Paris.
Il faut dire que les sièges sont accueillants et les bourrelets assurent un maintien satisfaisant. A l'avant, les sièges sont réglables électriquement électriquement et profitent en plus du chauffage et de la ventilation.
A l'arrière, ils sont chauffants uniquement dans notre version Executive pour les sièges de gauche et de droite, ce qui n'est déjà pas si mal — d'autant que la climatisation tri-zone permet aux passagers du rang deux de choisir une température différente de l'avant.
La banquette 40/20/40 propose par ailleurs différents niveaux d'inclinaison. A noter que même si la place centrale est moins confortable, le plancher plat permet offre indiscutablement plus d'espace pour les jambes.
Mention spéciale pour le report des commandes du siège électrique côté passager, sur le dossier de celui-ci. Cela permet non seulement au conducteur d'intervenir si son co-pilote s'est assoupi pour lui offrir une position légèrement plus confortable (attention, la sécurité prime), mais d'offrir un peu plus de place aux jambes pour le passager arrière. Ce dernier pourra d'ailleurs lui-même le faire le cas échéant. Une vraie voiture de chauffeur !
Rien à redire sur le chargement. Avec 616 et 1 715 litres de volume disponible sans et avec les banquettes rabattues, le Tucson fait partie des très bons élèves de la catégorie. Dommage toutefois que les passages de roues soient aussi imposants, car il y avait matière à faire encore mieux. En contrepartie, les passagers des places arrière seront très confortablement installés.
Pour en revenir à la conduite, ce Tucson est donc volontaire et même assez dynamique, sans jamais vous coller au siège pour autant. Toutefois, nos essais se sont déroulés soit par temps de pluie, soit sur routes encore mouillées. Et sur ce point précis, il nous faut bien avouer que l'engin manifeste plutôt rapidement ses limites. Le plus agaçant sur notre version hybride concerne les démarrages qui se font, sans même le vouloir, avec un patinage des pneus assez incompréhensible — d'autant que le Tucson est monté en Michelin Primacy. Gageons que sur le sec, le couple passera mieux.
Consommation : des mesures à affiner avec un essai de plus longue durée
Sur notre petite journée de test passée au volant de la version hybride de 230 chevaux, nous avons relevé deux consommations. La première correspond à un itinéraire de quelque 119 km plutôt mixtes comprenant de l'autoroute, de la ville et du réseau secondaire. La conso s'établit à 7,3 l/100 km avec une conduite que ne se voulait pas forcément très économe. Nous avions peu de temps et peu de kilomètres pour éprouver la bête. La seconde mesure indiquant 6,7 l/100 km correspond à de la ville, départementale et nationale, mais pas d'autoroute du tout.
Cette autre consommation de 8,5 l/100 km correspond cette fois-ci à l'essai de la version à hybridation légère (mild-hybrid), exploitant un moteur essence de 150 ch avec le support d'une électrification 48 volts (41 500 euros en version Executive) avec laquelle nous avons rejoint Paris depuis la périphérie d'Orléans. Plus de 160 km d'autoroute donc, auxquels s'ajoute une centaine de kilomètres en ville et routes secondaires.
Des consommations honorables en l'état pour un SUV de cette puissance, mais il sera sans doute possible de faire mieux en ville. A noter que Hyundai couple sa boîte automatique avec des palettes au volant qui permettent de dynamiser la conduite, quitte à actionner en mode sport via le bouton de la console centrale.
Le Tucson fait le plein d'aides à la conduite
Dans sa version Executive, notre Tucson n'a besoin de nulle autre option pour proposer des fonctionnalités inédites même à ce niveau de prix.
Nous avons pu assister à une démonstration de la fonction de sortie « semi-autonome » de sa place de stationnement. Ici, l'accès à bord était très confortable, mais pour les situations où un autre conducteur se serait parqué trop près, la télécommande permet de faire avancer ou reculer la voiture en ligne sur autant de mètres que nécessaire.
Il suffit de presser la touche associée sur la télécommande. Ensuite, la ceinture de capteurs se charge de veiller à ce que le véhicule ne heurte pas d'obstacle. De toute façon, l'utilisateur doit rester à moins de 5 mètres de la voiture. Précisons que cette fonction n'est disponible que sur les modèles hybride et hybride rechargeable — à boîte automatique, donc.
Si les caméras à 360 degrés sont les bienvenues pour réaliser les manœuvres, Hyundai exploite celles placées dans les rétroviseurs extérieurs pour fournir au conducteur un retour vidéo des angles morts, directement dans l'instrumentation. Sitôt le clignotant activé, le compte-tours (si on tourne à droite) et le compteur de vitesse (si on tourne à gauche) sont temporairement remplacés par un affichage numérique en fonction de la manœuvre. Nos trajets sur autoroute sous la pluie ont permis de constater que ce retour vidéo peut devenir très mauvais, voire inexploitable, dans ces conditions météo.
Le panel de technologies est en tout cas impressionnant : régulateur de vitesse active, aide au maintien de cap, correction de trajectoire, aide au freinage d'urgence…. tout y est ! D'autant que les aides proposées ici sont efficaces. Nous ne sommes naturellement pas dans de la conduite autonome, ni même dans la délégation de conduite, mais ces technos peuvent sauver la mise dans bien des situations. A noter que Hyundai offre autant de menus que nécessaire pour désactiver ces assistances.
Hyundai Tucson Hybrid : le bilan
Nous vous l'avions annoncé d'entrée de jeu, ce nouveau Tucson marque un véritable renouveau chez Hyundai. Que ce soit en matière de style, de plateforme et motorisations, d'aide à la conduite, de confort et de technologies embarquées, le constructeur coréen a réellement mis le paquet !
Avec un tarif qui démarre à 29 900 euros, dans des versions évidemment moins bien équipées, et une version Exclusive à 44 000 euros aussi riche que celle que nous avons essayée, nous pensons que le constructeur a réussi sa copie en livrant un produit soigné, avec de belles finitions à l'intérieur, un style qui ne passe pas inaperçu… bref, tout ce qu'il faut pour s'imposer sur un marché à l'offre très vaste.
Ce modèle a de sacrés arguments, et il serait dommage de ne pas s'y intéresser si d'aventure vous êtes en quête d'un SUV branché au caractère bien trempé.