Plutôt intéressé par le diesel, Hyundai s’oriente efficacement vers l’électrification, totale ou partielle, de ses modèles. Le Hyundai Santa Fe ne fait pas exception à cette stratégie et se décline en version full-hybrid, aujourd’hui à l’essai.
Lancé sur le marché il y a un peu plus de 20 ans, le Hyundai Santa Fe est l’un des premiers SUV historiques. Son style original d’alors et ses aptitudes au franchissement lui ont permis de se faire un nom dans le segment. Le marché des SUV ayant depuis subi une sérieuse mutation, le Santa Fe est très rapidement devenu un statuaire SUV à sept places.
Et si la concurrence est rare dans ce segment des grands SUV destinés aux familles, Hyundai ne compte laisser aucune chance aux adversaires. Il suffit pour s’en assurer d’observer le cycle de vie de ce Santa Fe de quatrième génération : présenté au salon de Genève en 2018, il reçoit ce premier restylage seulement deux ans après !
Et ce dans le but de conserver un certain attrait auprès de la clientèle, et justifier l’apparition d’une nouvelle gamme de motorisation. Car s’il n’était disponible qu’avec un bloc 2,0 l diesel de 185 ch, le nouveau Santa Fe ratisse large : hybride de 230 ch, hybride rechargeable de 265 ch et diesel mild-hybrid 48v de 202 ch sont désormais disponibles au catalogue.
Une motorisation de Tucson
Si la motorisation hybride rechargeable est la plus cohérente sur le papier pour ce type de véhicule à l’image du Kia Sorento, le Santa Fe se décline aussi en version full-hybrid en cœur de gamme. Comme son frère le Hyundai Tucson, il embarque le tandem déjà connu composé du 4 cylindres 1,6 l essence de 180 ch associé à un moteur électrique de 60 ch, qui prend place dans la boîte à vitesse automatique à six rapports.
Le Hyundai Santa Fe présente une fiche technique totale de 230 ch pour 350 Nm de couple, uniquement délivrée aux roues avant. C’est l’un des revers de la médaille de ce restylage, qui touche aussi la plateforme, profondément remaniée pour pouvoir loger les batteries des différentes versions. Et même si dans le cas du full-hybrid sujet de cet essai, l’unité ne présente qu’une capacité de 1,49 kWh.
Un bel agrément de conduite
Inutile, bien entendu, d’évoquer une quelconque autonomie électrique sur ce genre de motorisation. C’est d’autant plus vrai dans le cas du Hyundai Santa Fe Hybrid qui ne propose pas de mode de verrouillage EV, comme ça peut être le cas sur un Honda CR-V, par exemple. Ici, il faut laisser la mécanique gérer seule les transitions entre les fonctionnement électrique et thermique (totalement imperceptibles, s’il est encore nécessaire de le rappeler).
Démarrant toujours sans un bruit, le moteur électrique et la batterie tiennent le coup relativement longtemps au regard de ses près de 1,9 tonne avec un occupant à bord. Il ne sera pas possible d’effectuer la totalité d’un trajet quotidien à la seule force du moteur électrique, que ce soit en ville ou en dehors. Mais ses interventions régulières permettent de faire chuter la moyenne, et surtout de profiter d’une quiétude à bord, bien aidée par l’insonorisation du Santa Fe.
Essai du Tucson Hybrid : c'est une réussite
Il n'aime pas être chahuté
En dehors des centres urbains, le calme est toujours au rendez-vous avec le Santa Fe. Et bien qu’il dispose de 230 ch sous le capot, il ne se veut pas sportif. C’est le cas devant le chrono, avec un 0-100 km/h en 8,9 s et un 80-120 km/h chronométré en de 6,9 s. Dans ce dernier cas, c’est notamment la boîte, plutôt paresseuse au rétrogradage, qui dégrade le résultat avec près d’une seconde entre le moment où l’on écrase l’accélérateur et celui où le bon pignon est sélectionné.
Mais aussi avec un comportement peu engageant : surtout né pour répondre aux besoins des Américains, le Santa Fe privilégie toujours le confort au dynamisme. Ses mouvements de caisses sont d’autant plus souples que les larges flancs des pneus 235/55 R19 amplifient le phénomène. Mais la rigueur est de mise, puisque les passagers ne subiront jamais les tangages à son bord. En revanche, à basse vitesse, certaines percussions se feront sentir sur chaussées dégradées ou sur les mauvais raccords.
Des consos maîtrisées… en dehors de l'autoroute
Ces quelques griefs sont rapidement oubliés sur autoroute, terrain de prédilection de ce mastodonte de 4,79 m de long pour 1,90 m de large, peu adapté à nos villes. Sur ce terrain, le moteur électrique n’épaulera le Santa Fe uniquement lorsque le besoin en puissance se fera sentir. Le reste du temps, c’est le moteur thermique qui prendra le relais. Et si Hyundai maîtrise de plus en plus le chapitre des consommations, la physique est inévitable : poids éléphantesque et carrure costaude font grimper la consommation à un peu plus des 9,0 l/100 km sur voies rapides.
Le tableau est un peu plus radieux sur réseau secondaire, où la moyenne peut facilement descendre juste sous la barre des 7,0 l/100 km. En ville, lors d’un exercice de consommations, le Hyundai Santa Fe a même pu afficher une valeur de 5,8 l/100 km sur le tableau de bord, soit des valeurs proches des SUV des marques concurrentes… du segment inférieur, donc plus légers. Ou même, et c’est là la prouesse, des relevés quasi-identiques au Tucson Hybrid équipé du même tandem mécanique.
Une modularité exemplaire
Mais point de cannibalisme familial entre ces deux SUV. Car si le Tucson affiche une gueule d’enfer et un habitacle particulièrement plaisant, le Santa Fe, plus consensuel dans ses présentations extérieures et intérieures, prend l’avantage avec sa raison d’être : pouvoir embarquer les familles les plus nombreuses avec ses sept places. Ou plutôt sa configuration 5+2 places, les deux derniers sièges étant à réserver aux plus petits. L’assise large est confortable, mais c’est davantage la position des jambes, surélevée à cause du plancher trop haut, qui se montrera la plus inconfortable sur les longs parcours. On pourra se consoler avec la présence de porte-gobelets, d’un port USB et d’une climatisation dédiée.
Toutefois, le Santa Fe peut aussi s’adresser à ceux qui veulent bénéficier d’une troisième rangée pour des rares besoins quotidiens, tout en profitant la plupart du temps d’une soute à bagages XXL. De 130 L en configuration sept places, le SUV peut offrir 782 L avec la troisième rangée à plat. Le plancher à plat jusqu’au dos des passagers avant, le Santa Fe annonce un volume de 1 649 L. Juste derrière le seuil de chargement se trouve une prise 12v pour brancher une glacière, par exemple, ainsi qu’une commande pour libérer automatiquement le dossier de la seconde rangée de sièges, aussi coulissante sur 12 cm.
Une mise à jour technologique bienvenue
Mais les évolutions ne concernent pas seulement la partie mécanique ou la cosmétique extérieur. L’habitacle évolue aussi et rattrape son « retard ». Car en faisant sa mise à jour seulement deux ans après sa sortie, le SUV est toujours dans la course, si bien qu’il donnerait – presque – un coup de vieux à l’habitacle de la précédente mouture.
L’architecture globale n’évolue pas, mais la console centrale surélevée est autrement plus imposante et se montre plus gratifiante de par ses volumes. Sur sa pente sous les aérateurs, de nombreux boutons subsistent toutefois. Mais l’ergonomie a sensiblement été améliorée, tout comme le toucher avec des matériaux de meilleure qualité, mais aussi des molettes gravées du plus bel effet.
Le combiné d’instrumentation est désormais entièrement numérique et bien mieux ordonné qu’auparavant. Configurable selon trois thématiques d’affichage (Eco, Normal, Sport), et même personnalisable selon les données préférées, la dalle numérique annonce une taille de 12,3 pouces. Mention spéciale encore une fois pour la caméra d’angle mort, qui se projette à chaque impulsion du clignotant.
Comme sur le Hyundai Kona Electric restylé, l’écran central se débarrasse totalement de ses boutons latéraux pour offrir un affichage plus large de 10,25 pouces. Entièrement tactile, il offre l’accès à l’ensemble du système d’infodivertissement, aux paramétrages des nombreuses aides à la conduite ou aux différentes caméras autour de la voiture, plus que jamais utiles pour manœuvrer ce SUV dans les parkings souterrains trop étriqués pour lui.
Prix du Hyundai Santa Fe Hybrid
Le Hyundai Santa Fe Hybrid ouvre le catalogue du modèle au prix de 41 900 € en finition Intuitive correctement équipée. La version Creative fait un bond à 49 300 €, mais elle gagne l’instrumentation numérique, le chargeur à induction, le hayon main libre ou l’écran central de 10,25 pouces en série. La déclinaison haut de gamme Executive s’affiche au prix de 53 800 €, mais fait le plein d’équipements tels que les sièges avant ventilés, les sièges arrière chauffant, le toit panoramique, la caméra 360° ou l’affichage tête-haute.
- Hyundai Santa Fe Hybrid Intuitive : 41 900 €
- Hyundai Santa Fe Hybrid Creative : 49 300 €
- Hyundai Santa Fe Hybrid Executive : 53 800 €
- Malus écologique (selon version) : de 280 € à 818 €
Fiche technique du Hyundai Santa Fe Hybrid
Faut-il craquer pour le Hyunda Santa Fe Hybrid ?
Si le segment des SUV à sept places est relativement occupé, celui des gros porteurs hybrides l’est beaucoup moins. Bien sûr, il y a fort à parier que la plupart des acheteurs opteront pour la version hybride rechargeable, forcément plus attrayante sur le papier avec une batterie lui permettant de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres au quotidien. Ça sera aussi le choix des entreprises, qui pourront profiter des avantages fiscaux attachés à ce type de motorisation. Preuve en est avec l’absence de version Business avec la motorisation full-hybrid.
Mais pour un particulier, le surcoût tarifaire de l’ordre de 5 900 € pourrait être difficile à rentabiliser. Voire même une parfaite illusion dans le cas où la recharge ne sera pas assidue, ou si les solutions de recharge à domicile sont inexistantes. Hyundai vise donc juste avec cette proposition mécanique intermédiaire de plus en plus délaissée par les constructeurs, mais qui ne manque pas d’arguments si la formule est bien exécutée, comme dans le cas de ce SUV. Agréable à conduire, homogène, spacieux et relativement frugale du moment qu’il ne prend pas trop l’autoroute, le Santa Fe Hybrid sera le choix de la raison et de la simplicité. Il n’y a guère que l’absence de transmission intégrale qui pourrait freiner une certaine frange de la clientèle visée.