Le CERN confirme presque l'existence du boson de Higgs... en Comic Sans

Alexandre Laurent
Publié le 04 juillet 2012 à 16h31
Le CERN a indiqué avoir isolé une particule qui pourrait bien se révéler être le boson de Higgs. La découverte, si elle est confirmée, revêt une importance majeure dans la mesure ou cette fameuse particule de Dieu sous-tend tout un pan de la physique moderne. Elle faisait l'objet mardi d'une présentation solennelle... soutenue par des diapositives rédigées en Comic Sans.

Le CERN a présenté mardi les résultats de ce constitue peut-être l'une des plus grandes découvertes scientifiques de ce début de siècle. Il se dit en effet sûr, à 99,9999 %, d'avoir su isoler une particule dont les propriétés sont conformes à celles du boson de Higgs au sein du LHC, son collisionneur de protons.

Conceptualisé dès 1964 par trois physiciens (Englert, Brout et Higgs), ce fameux boson de Higgs est la réponse à l'un des grands mystères de la physique des particules. En simplifiant à l'extrême, il serait celui qui, via ses interactions avec les autres particules qui composent la matière, confère sa masse à cette dernière (pour mieux comprendre, on pourra lire la très claire vulgarisation réalisée par Michel Alberganti sur Slate.fr) . Alors que le postulat de son existence sert de nombreux travaux, celle-ci n'avait toutefois jamais été ni confirmée, ni infirmée.

Les travaux du CERN revêtent donc une importance toute particulière, même si l'organisation a insisté sur la nécessité d'étudier plus avant ses résultats.

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Crédit photo : CERN

En dépit de son caractère exceptionnel, cette découverte n'aurait peut-être pas sa place sur un média informatique comme le nôtre si son annonce n'avait pas donné lieu à une vague de sarcasmes inattendue sur Internet. D'aucuns se sont en effet étonné mardi que le document étayant la présentation du CERN, suivie dans le monde entier, ait été rédigée en Comic Sans, cette police d'écriture si régulièrement moquée sur Internet.

Intégrée à Windows depuis les années 90, le Comic Sans (MS) est à l'origine une police de caractère pensée pour les programmes et contenus destinés aux enfants. Mais si ses lettres arrondies collent effectivement bien à un logiciel jeunesse, l'usage s'est rapidement étendu, jusqu'à ce que le Comic Sans se retrouve sur des sites Web d'entreprise, des panneaux de signalisation ou des communications sérieuses. Le phénomène a provoqué l'agacement de nombreux graphistes, qui s'insurgent régulièrement contre l'absence d'adéquation entre la typographie employée et la nature du message.

Même si l'on préférerait s'en tenir au principe selon lequel le fond éclipse ici largement la forme - n'en déplaise aux coupeurs de cheveux en quatre, on tirera de toute façon notre chapeau au CERN, qui n'a pas oublié que la très décriée Comic Sans est censée faciliter la compréhension de ceux qui la lisent, ce qui n'est sans doute pas du luxe lorsqu'on aborde le fonctionnement du modèle standard de la physique et ses fameux bosons.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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