© Chesnot / Getty Images
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La Commission européenne vient de publier sa sixième évaluation sur les réseaux sociaux et leurs actions prises contre les messages haineux. Le verdict est sans appel, Twitter, Facebook et consorts retirent moins de propos injurieux que les années précédentes.

C’est au final un tiers des messages à caractère haineux qui restent sur les réseaux sociaux malgré leur signalement. 

Un tiers des messages haineux n’est pas supprimé

La Commission européenne rapporte que près de deux tiers des messages haineux en ligne signalés dans l’Union Européenne sont supprimés. Cette sixième évaluation sur le sujet, porte sur la période du 1er mars au 14 avril 2021 et concerne l’ensemble des réseaux sociaux ayant signé le code de conduite de l’Union européenne, lancé en 2016, destiné à combattre les discours de haine illégaux en ligne. Elle inclut alors des sites comme Facebook, YouTube, Instagram, TikTok et même Jeuxvideo.com.

En moyenne, les plateformes concernées ont retiré plus de 60 % des contenus signalés par 35 organisations de lutte contre les discriminations de 22 États membres. Un chiffre en baisse, puisque ce taux avoisinait les 71 % en moyenne les deux années précédentes pour une même période de six semaines. Parmi les bons élèves, Twitter et Instagram ont augmenté leur proportion de messages supprimés. Évalué pour la première fois, TikTok a retiré 80 % des contenus signalés. En revanche Facebook et YouTube ont été moins réactifs que lors des évaluations précédentes. 

©  Twitter
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4 500 signalements en six semaines

Une grande majorité des messages haineux signalés sont à caractère homophobe ou xénophobe rapporte la Commission européenne, qui rappelle que les entreprises se sont engagées à examiner la majorité des demandes de surpression en moins de 24 heures. Un engagement respecté à 81 %. Un taux qui reste relativement élevé, mais qui a baissé de 9 % par rapport à l’année dernière. L’institution clarifie que le maintien des messages contestés est parfois dû à une divergence d'appréciation du caractère licite entre les organisations qui en font le signalement et celles chargées de faire appliquer les lois nationales.

Cette année, ce sont pas moins de 4 500 signalements qui ont été envoyés aux réseaux sociaux signataires. En tête de liste, Facebook, suivi de Twitter, YouTube, Instagram, Jeuxvideo.com et TikTok. Aucun message de la sorte n’a cependant été transmis à Dailymotion, Snapchat et Microsoft lors de la période d’évaluation. Le code repose sur une démarche purement volontaire, mais Bruxelles semble vouloir aller plus loin et prépare une vaste réglementation des géants du numérique. Dans un tweet publié ce mercredi, Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré : « Nous devons fixer des règles et faire en sorte que les plateformes rendent davantage de comptes, ne pas seulement compter sur des programmes volontaires ». 

Source : Le Figaro