© Facebook
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Le conseil de surveillance de Facebook a annoncé qu’il allait examiner de plus près la politique de modération des contenus publiés par les célébrités et les comptes « VIP ».

L’instance indépendante de la direction du groupe reproche à Facebook et à Instagram de manquer de transparence dans leurs décisions pour supprimer ou non des publications. 

La modération de Facebook trop opaque

L’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg essuie une avalanche de critiques depuis que des révélations sur ses pratiques commerciales ont été faites. La lanceuse d’alerte Frances Haugen, ancienne employée du groupe, a récemment fait fuiter des documents internes à la presse tout en accusant Facebook de permettre à des millions d’utilisateurs et utilisatrices « VIP » de contourner les règles de ses plateformes en toute impunité. 

Quelques jours après ces révélations, le conseil de surveillance de Facebook, indépendant du groupe, a annoncé jeudi 21 octobre qu’il allait examiner plus attentivement la politique de modération des contenus pour les célébrités sur les réseaux sociaux du géant américain. Concrètement, l’instance reproche à l’entreprise de manquer de transparence dans ses décisions de modération. « Facebook n’est pas clair avec les personnes qui se servent de ses plateformes. Nous avons observé de manière systématique des cas d’utilisateurs contraints de deviner pourquoi Facebook avait retiré leur contenu », a-t-elle expliqué dans son rapport.

Quand les personnalités ont des passe-droits

Dans la ligne de mire de l’instance indépendante, le programme « XCheck », révélé en septembre dernier par le Wall Street Journal et la lanceuse d’alerte. Concrètement, ce système permet aux personnalités de ne pas obéir aux mêmes règles que les utilisateurs lambda. Ces comptes de célébrités seraient alors parfois autorisés à publier du contenu allant à l’encontre du règlement des réseaux sociaux du groupe Facebook. Le conseil de surveillance regrette également le manque de communication de l’entreprise à ce sujet.

L’instance prend en exemple la suspension de Donald Trump jusqu’en 2023. Lorsque Facebook a demandé au conseil de trancher sur sa décision, la firme de Zuckerberg n’a pas fait part du programme « XCheck », une « omission inacceptable » selon lui. « Dans certains cas, Facebook n’a pas communiqué d’informations pertinentes au conseil tandis que, dans d’autres, les informations étaient incomplètes », assène également l’instance composée d’une vingtaine de membres internationaux externes à l'entreprise, dont des avocats, des défenseurs de droits humains ou des journalistes.

Dans son rapport, le conseil de surveillance rappelle avoir pris en charge au cours des derniers mois 20 dossiers traitant de sujets sérieux, comme les discours haineux ou la désinformation sur la COVID-19, en allant à l’encontre des décisions de Facebook à huit reprises. Il a également partagé 52 recommandations au groupe, qui n’a pas accepté de toutes les appliquer. 

Source : Engadget