L'ARCEP a sorti l'édition 2021 de son baromètre de la transition vers IPv6, dans lequel elle souligne des progrès qui restent malgré tout insuffisants.
Comme l'année dernière, les hébergeurs restent les mauvais élèves de ce baromètre, avec un taux jugé « alarmant » pour l'hébergement mail.
Des progrès importants, mais toujours trop lents
Comme chaque année, l'ARCEP a sorti son baromètre de la transition vers IPv6, destiné à faire le point sur la progression de l'utilisation du protocole en France. Bonne nouvelle, l'autorité souligne des progrès significatifs par rapport à 2020. La France, qui était en 10e place dans le classement mondial de l'utilisation d'IPv6 l'année dernière, passe désormais à la 6e place, avec un taux d'utilisation à près de 50 %. À l'échelle européenne, le pays se classe en 4e position, derrière la Belgique, l'Allemagne et la Grèce.
Cependant, malgré ces bons résultats, l'ARCEP met en garde les opérateurs. Selon elle, la transition est toujours insuffisante en matière d'objectif et de rythme de déploiement. Elle souligne les différences importantes entre les opérateurs sur le réseau fixe, mais les encourage à maintenir leurs efforts sur le réseau mobile, qui a connu des progrès significatifs.
Les hébergeurs, qui continuent d'accuser un retard important sur la transition, sont quant à eux toujours considérés comme les mauvais élèves de ce baromètre. Si les résultats sont mieux qu'en 2020, où seuls 17,9 % des sites en .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf étaient accessibles en IPv6 contre 20 % aujourd'hui, cette augmentation reste trop lente. Pire encore, seuls 7 % des serveurs mail sont accessibles en IPv6.
Le risque d'un Internet scindé
L'ARCEP tient à rappeler la nécessité de passer au plus vite à IPv6, la pénurie d'adresses IPv4 ayant conduit à la mise en place de solutions comme le partage d'adresse. Cette façon de faire présente des risques pour les utilisateurs, qui peuvent se voir refuser l'accès à des sites à cause d'une adresse IP bannie à la suite du comportement d'un autre utilisateur. Elle complique aussi l'identification sur la base d'une adresse IP lors d'enquêtes judiciaires.
En outre, certains hébergeurs ont commencé à proposer des offres IPv6-only, avec IPv4 en option payante. Si ces offres commencent à se généraliser sans que l'adoption d'IPv6 continue d'augmenter significativement, l'autorité prévient de la possibilité d'un Internet scindé en deux.
La task-force consacrée à IPv6, fondée fin 2019, a identifié les entreprises comme un axe de travail important. Deux guides ont été rédigés pour les aider, l'un pour expliquer la nécessité de la transition et l'autre pour aider les équipes informatiques à la mettre en place.
Source : ARCEP