Cela devrait permettre à terme à l'opérateur historique d'économiser 500 millions d'euros par an sur l'entretien des lignes ADSL.
Le réseau cuivre a vécu. Orange vient de remettre à l'ARCEP son plan visant à en couper l'accès, une opération qui devrait occuper l'opérateur pour la décennie en cours.
Une nouvelle étape cruciale pour pousser à l'adoption de la fibre optique
Aujourd'hui 32 millions de foyers français sont éligibles à la fibre optique et 13 millions d'entre eux possèdent déjà un abonnement compatible chez l'un des opérateurs fixe. Cet arrêt du réseau cuivré a pour objectif de donner un nouveau coup d'accélérateur à cette technologie.
L'arrêt du réseau cuivré se fera de manière progressive pour laisser le temps aux très nombreux utilisateurs actuels de la technologie ADSL de se retourner et de passer à une offre fibre. Dans l'intervalle, les offres ADSL ne seront plus commercialisées avant la coupure technique définitive.
Ce délai de huit ans devrait permettre aux dernières zones encore peu ou pas couvertes par la fibre d'être raccordées au réseau très haut débit. Pour rappel le gouvernement s'est donné pour objectif de fibrer l'ensemble du territoire d'ici 2025.
Un retrait à marche forcée qui soulève de nombreuses questions
Si l'arrêt du cuivre peut s'expliquer par la volonté d'abandonner cette technologie aujourd'hui limitée, en termes de qualité de connexion et de débits, il devrait permettre également à l'opérateur historique, qui détient et gère le réseau, de faire de très confortables économies.
Orange estime en effet à 500 millions d'euros par an l'entretien de plus d'un million de kilomètres de câbles sur l'ensemble du territoire. « Payer pour deux réseaux est une hérésie économique », indique Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms à nos confrères du Monde.
L'opérateur va également faire des économies d'énergie, le réseau fibre coûtant environ trois fois cher que le bon vieux réseau ADSL, plus des profits sur la vente du cuivre récupéré lors du démontage des lignes et des équipements.
L'opération pose néanmoins plusieurs problèmes. Les opérateurs, Orange en tête, devront convaincre les propriétaires réticents à l'arrivée d'un boîtier fibre dans leurs résidences.
Le sujet du service universel, qui permet aux abonnés les plus reculés de bénéficier d'une ligne téléphonique se pose également. Orange l'assurera jusqu'à la fin de l'année 2023, mais ensuite rien n'est écrit pour permettre à des personnes, souvent âgées ou en situation de précarité, de continuer à bénéficier d'un moyen de communication à tarif réduit après cette échéance.
Reste également la question de la facture du démontage du réseau cuivre. L'ARCEP a avancé l'idée d'une hausse du tarif du dégroupage, qui permet aux opérateurs concurrents d'Orange d'utiliser le réseau pour leurs abonnements, mais ceux-ci refusent catégoriquement de mettre la main au pot pour payer les travaux.
Source : Le Monde