Le plan ambitieux de la fermeture du réseau cuivre en France d'ici 2030 pourrait être compromis. L'ARCEP a exprimé ses inquiétudes face au ralentissement du déploiement de la fibre optique, qui menace le calendrier de cette transition.
Lors de la conférence « Territoires connectés » du 26 septembre, Laure de La Raudière, la présidente du régulateur des télécoms l'ARCEP, a dressé un bilan plutôt mitigé de l'avancée du très haut débit en France. Si des progrès significatifs ont été réalisés, la menace plane sur le calendrier initial de la fin du cuivre. Les opérateurs Orange et XpFibre se retrouvent dans le collimateur de l'autorité.
Un ralentissement du déploiement de la fibre qui inquiète l'ARCEP
Le constat est sans appel : « Par rapport à l'année dernière, c'est en effet une baisse de 25% que nous constatons », a déclaré la présidente de l'ARCEP sur le rythme des logements raccordés à la fibre optique. Cette décélaration compromet aujourd'hui l'objectif de couverture totale du territoire en très haut débit.
Face à ces retards, l'ARCEP a justement pris des mesures concrètes. Et Laure de La Raudière de les détailler : « Nous avons mis en demeure Orange et XpFibre (Ndlr : un opérateur d'infrastructure en France, responsable du déploiement et de la gestion de réseaux de fibre optique pour les collectivités locales et les opérateurs télécoms) au printemps 2024 sur près de 9 000 points de mutualisation et plus de 600 000 locaux en zone AMII », ces fameuses zones moins denses.
Le régulateur est déterminé à faire respecter les engagements pris par les opérateurs. Ajoutons que l'achèvement du réseau de fibre optique reste un enjeu crucial. Selon sa présidente, « Il reste encore 1 local sur 10 à rendre raccordable ». Cette situation est problématique dans certaines grandes métropoles, paradoxalement moins bien couvertes que la moyenne nationale.
Des ajustements nécessaires, avec en ligne de mire l'arrêt du cuivre en 2030
La fermeture du réseau cuivre, qui sonnera la fin de l'ADSL, était initialement prévue pour 2030. « Des reports de calendrier seront en l'état à prévoir pour la fermeture commerciale prévue le 31 janvier 2026 », a annoncé Laure de La Raudière. Elle pointe implicitement du doigt les retards accumulés par Orange, principal opérateur du réseau cuivre, en rappelant aussi que la transition vers la fibre optique se fait en plusieurs phases.
Cette situation appelle à une mobilisation générale, y compris des opérateurs majeurs. La patronne de l'ARCEP insiste : « Le statu quo n'est plus tenable. Est-ce là la promesse d'accès de référence qui a été faite aux français ? Non. » La dirigeante souhaite désormais des résultats concrets en termes de qualité des interventions et de satisfaction des usagers.
Enfin, l'accompagnement institutionnel est pointé du doigt. « Il est l'heure maintenant d'avoir un portage politique de la fermeture du réseau cuivre, une communication d'État, du gouvernement », plaide Laure de La Raudière. Elle souligne l'importance d'informer et de rassurer les Français sur cette transition technologique majeure, tout en rappelant, une nouvelle fois, la responsabilité des opérateurs comme Orange et XpFibre dans la réussite de ce chantier national.
Source : Discours de Laure de La Raudière