Le réseau social a officialisé, lundi, la mise à jour de sa politique sur les discours de haine, en interdisant les contenus niant l'Holocauste.
Facebook a franchi une nouvelle étape dans le processus de traitement des contenus haineux en annonçant, lundi 12 octobre, la suppression et l'interdiction de tous les contenus niant l'existence de l'Holocauste, en mettant à jour sa politique sur les discours de haine. Ces nouvelles règles s'appliqueront aux États-Unis et dans le reste du monde. Le fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, explique avoir privilégié la paix à la liberté d'expression.
La croissance des contenus haineux pousse Facebook à agir
L'entreprise Facebook et les institutions compétentes ont noté une recrudescence des contenus haineux en ligne et des signalements à l'encontre de nombreux groupes dans le monde. La firme californienne indique avoir banni plus de 250 organisations suprémacistes et avoir mis à jour ses politiques pour écarter les milices et les QAnon, un mouvement conspirationniste qui soutient Donald Trump.
Pour convaincre de ses efforts, Facebook rappelle avoir supprimé 22,5 millions messages haineux sur sa plateforme, rien qu'au second trimestre 2020.
Les contenus niant l'existence de l'Holocauste étaient jusqu'à maintenant tolérés, au nom de la liberté d'expression, sauf dans les pays où cela est condamné par la loi, comme en France et en Allemagne. Aux États-Unis, où près de 25 % des 18-39 ans considèrent que l'Holocauste est un mythe, que c'est exagéré ou que les faits ne sont pas certains. L'interdiction de ces contenus constitue donc une petite révolution dans les politiques de modération des réseaux sociaux.
Zuckerberg change de position et veut « le bon équilibre »
En France, la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme) a salué la décision de Facebook. « Enfin une bonne nouvelle au milieu de cet océan de haine », a écrit l'association.
De l'autre côté de l'Atlantique, Mark Zuckerberg a indiqué avoir changé de position. « J'ai lutté entre la défense de la liberté d'expression et les préjudices causés par la minimisation ou le déni de l'horreur de l'Holocauste », a-t-il écrit sur son compte Facebook lundi. « Ma propre conception a évolué en voyant les données qui attestent d'une hausse des violences antisémites. […] Tracer les bonnes lignes entre ce qui est et ce qui n'est pas acceptable n'est pas facile, mais dans le contexte mondial actuel, je pense que c'est le bon équilibre », affirme le « Zuck ».
Facebook ouvre également d'autres pistes pour l'avenir, en relayant notamment la suggestion de Yad Vashem, l'Institut international pour la mémoire de la Shoah, qui considère que l'éducation sur l'Holocauste permettrait de lutter en amont contre l'antisémitisme. « À partir de la fin de cette année, nous redirigerons vers des informations crédibles hors de Facebook tout utilisateur qui recherche des termes associés à l'Holocauste ou à son déni depuis nos réseaux sociaux », a promis Facebook.
Source : Facebook