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Le réseau social proteste contre une nouvelle loi qui l'oblige à redistribuer aux groupes de presse australiens une partie des revenus publicitaires générés par leurs articles.

Les utilisateurs australiens de Facebook n'ont plus accès depuis aujourd'hui aux contenus publiés par les organes de presse locaux, mais aussi provenant de titres internationaux. Parallèlement, les quotidiens australiens ne peuvent plus publier de liens sur leurs propres pages Facebook.

Une nouvelle réglementation vise à faire payer les GAFAM la reprise d'articles de presse

Le groupe de Mark Zuckerberg conteste la nouvelle réglementation adoptée par le Sénat australien qui vise à aider le secteur de la presse, en grande difficulté depuis le début de la crise sanitaire.

Ce « code de conduite contraignant » a pour but de faire payer les géants du numérique, Google et Facebook en tête. Les deux sociétés récupèrent aujourd'hui la quasi-intégralité des revenus publicitaires générés par la reprise des articles, sans en reverser le moindre centime aux groupes de presse.

« La proposition de loi comprend fondamentalement mal la relation entre notre plateforme et les éditeurs qui l'utilisent pour partager des contenus d'actualité », explique William Easton, Directeur de Facebook en Australie et en Nouvelle-Zélande. « Cela nous a mis face à un choix difficile : tenter de se conformer à une loi qui ignore les réalités de cette relation, ou cesser d'autoriser les contenus d'actualité sur nos services en Australie. C'est avec le cœur lourd que nous choisissons cette dernière solution ».

Facebook ne veut pas passer d'accords contraints avec les groupes de presse

Cette mesure drastique a fait d'importants dommages collatéraux. Les pages Facebook des ministères ou d'agences gouvernementales sont également impactées. Les services de secours ou météorologiques ne peuvent par exemple plus informer la population des évènements en cours comme des feux de forêt, ou de l'évolution de la pandémie de Covid-19 dans le pays.

Google s'est également offusquée de cette nouvelle loi avant de négocier des accords avec le groupe News Corp. de Rupert Murdoch. Ils permettent à ce dernier d'être rétribué, mais également d'apparaître dans Google News Showcase, une nouvelle plateforme mettant en valeur les articles premium produits par chaque journal et proposant des liens pour souscrire à un abonnement. Le moteur de recherche a d'ailleurs récemment passé des accords du même type avec de nombreux titres français.

Facebook rejette ce type de d'accord en indiquant que si le lien entre un moteur de recherche et les sites de presse est étroit, grâce à l'indexation, les groupes de presse choisissent d'eux-mêmes de relayer leurs articles sur la plateforme, ce qui leur permet de vendre plus d'abonnements et d'augmenter leurs revenus publicitaires.

Dans le même temps, Facebook explique que les liens d'information représentent « moins de 4 % des contenus que les gens voient sur leur fil ». « Nous expliquons depuis des mois au gouvernement australien que l’échange de valeur entre Facebook et les éditeurs penche largement en leur faveur », ajoute William Easton qui indique que Facebook stoppe tous ses investissements envers la presse dans le pays jusqu'à nouvel ordre.

Source : The Verge