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Le groupe Meta (Facebook), qui a prévu de recevoir une nouvelle amende en Irlande, a d'ores et déjà mis plus d'un milliard d'euros de côté, au cas où.

Certains ont le sens des affaires, d'autres celui de l'anticipation. Après avoir déjà été condamné à plusieurs reprises et étant toujours sous le coup de diverses enquêtes un peu partout dans le monde, le groupe Facebook (nouvellement nommé Meta) ne se laisse désormais plus surprendre par d'éventuelles condamnations. La firme de Mark Zuckerberg, dont les bénéfices européens ont explosé l'an dernier, a déjà provisionné un budget spécialement consacré aux futures amendes qu'elle s'apprête à recevoir en matière de protection des données personnelles, émanant notamment d'Irlande.

La galaxie Facebook fait l'objet de multiples enquêtes de la CNIL irlandaise

On apprend donc que Facebook a mis un petit pécule de côté en Irlande. Le géant américain souhaite en effet anticiper la ou les prochaines amendes qu'il pourrait recevoir des mains de la Commission irlandaise de protection des données (Data Protection Commission, ou DPC), qui a décidé ces derniers mois de serrer la vis autour des grandes entreprises numériques.

S'attendant à recevoir une nouvelle amende, Facebook a mis de côté un budget supérieur à un milliard d'euros pour pallier toute condamnation sur le terrain de la confidentialité des données. Le groupe américain ne devrait en effet pas y échapper, puisque le bureau dirigé par Helen Dixon totalise pas moins d'une dizaine d'enquêtes ouvertes contre Meta et sa galaxie de filiales surpuissantes.

Déjà en septembre dernier, tout récemment donc, WhatsApp a été condamné à une amende de 225 millions d'euros par la CNIL irlandaise. Cette dernière reprochait à la messagerie instantanée chiffrée d'avoir violé la confidentialité des données protégée par le RGPD en ne remplissant pas ses obligations de transparence en matière d'informations aux utilisateurs.

Le chiffre d'affaires européen de Facebook a explosé en 2020

Face au RGPD et au durcissement de la réglementation en Irlande, Meta a préféré prendre les devants. Et il faut dire que le mastodonte peut aisément se le permettre. Facebook Ireland (qui vaut pour l'Europe entière) a par exemple vu son chiffre d'affaires nettement progresser en 2020, pour frôler les 41 milliards d'euros, le tout grâce à l'explosion des revenus publicitaires en partie liée à la pandémie. Le bénéfice avant impôts de l'entreprise, lui, est passé de 482 millions d'euros en 2019 à 890 millions d'euros l'année suivante.

Ce que reprochent les puissances européennes et l'Irlande désormais au groupe Meta, c'est d'avoir délocalisé pendant des années une grande partie de ses revenus à des fins d'optimisation fiscale. Ainsi, l'entreprise n'a payé que 267 millions d'euros d'impôt sur les sociétés en 2020. Et vous avez vu plus haut les revenus du bureau irlandais de l'entreprise pour la même année.

De son côté, Facebook promet de résoudre certaines questions fiscales liées à ses activités, sans doute pour se conformer un peu plus à la réglementation locale.

Source : Independent