WhatsApp iOS

WhatsApp a mis à jour sa politique de confidentialité de façon aussi brutale qu’attendue. À compter du 8 février prochain, les utilisateurs de la messagerie qui refusent que leurs données soient partagées avec Facebook ne pourront plus accéder à leur compte.

Mise à jour du 08/01/2021 à 10h50 :

Nous publions ce jour, en bas d'article, les précisions apportées par Facebook ainsi que la communication Twitter d'une des porte-parole de WhatsApp.

Auteur de la mise à jour : Ludovic Loth

De nouvelles conditions qui font finalement suite à celles qui avaient été annoncées l’été dernier, mais qui laissaient encore la possibilité aux utilisateurs de l’application de décliner le partage d’informations. Le refus n’est désormais plus une option.

L’objectif : unifier toujours plus l’écosystème Facebook

Certains utilisateurs commencent à recevoir une notification WhatsApp les priant d’accepter les nouvelles conditions d’utilisation du service. Des conditions pour la plupart liées à l’usage qui est fait de leurs données personnelles et qu’ils n’ont d’autre choix que d’accepter sous peine de ne plus pouvoir utiliser la messagerie à compter du 8 février prochain.

(maj du 08/01/2021) La notification reçue par des utilisateurs de WhatsApp en EU. © Facebook
(maj du 08/01/2021) La notification reçue par des utilisateurs de WhatsApp en EU. © Facebook

En acceptant ce changement, les utilisateurs consentent à partager non plus uniquement avec WhatsApp, mais aussi avec Facebook, les données les concernant.

Un ensemble de données qui, selon Facebook, servira à « améliorer leurs services », à « vous faire de meilleures suggestions personnalisées », et bien entendu à « montrer de la publicité plus pertinente sur l’ensemble des produits Facebook Company ». En d’autres termes : nos informations émanant de WhatsApp pourront être jetées dans le même chaudron que celles en provenance de nos comptes Facebook et Instagram afin de profiler davantage nos habitudes d’utilisation et nos goûts.

WhatsApp : messagerie chiffrée, oui mais…

Si WhatsApp figure encore paradoxalement parmi les applications de messagerie les plus sûres en vertu de son chiffrement de bout en bout systématique, il devient de plus en plus évident qu’il ne restera plus grand-chose de privé sur WhatsApp après le 8 février prochain. Certes, vos messages et leur contenu restent protégés par le chiffrement, mais Facebook montre bien ici que ce sont les métadonnées qui l’intéressent. Pas ce que vous pouvez bien raconter à vos contacts.

Cette mise à jour des conditions d’utilisation de WhatsApp tombe à point nommé, en cela qu’elle est mise en vigueur peu de temps après qu’Apple a mis en place un nouveau barème de confidentialité des applications sur son App Store. Il est ainsi particulièrement effarant de constater l’appétit de WhatsApp en matière de données par rapport à un Telegram ou, mieux, un Signal qui ne collecte strictement rien sur ses utilisateurs.

La politique de confidentialité de Signal. Capture d'écran App Store
La politique de confidentialité de Telegram. Capture d'écran App Store.
La politique de confidentialité de WhatsApp. Capture d'écran App Store.

Une nouvelle politique visant à mieux renseigner les utilisateurs, qui aura valu à Apple des tirs à boulet rouge de la part de Facebook. On s’en souvient, l’entreprise de Mark Zuckerberg avait publié une tribune en pleine page de grands journaux américains pour contester cette décision, dont elle juge qu’elle met en péril les petits commerces.

MàJ du 08/01/2021 :

En réponse à notre article, Facebook a tenu à préciser, par la voix de son agence européenne, que l'option de désactivation du partage des données a été supprimée de l'application en 2016.

La problématique explicitée ci-dessus est donc principalement centrée sur les utilisateurs hors-Europe.

Ci-dessous, également, la communication d'une porte-parole de WhatsApp :

Concrètement, WhatsApp se défend de tout changement sur les conditions d'utilisation en Europe sauf dans le cas où vous aviez refusé le partage des données (avant 2016). La façon dont le partage est effectué, dans le respect de la législation européenne, n'évolue pas.

Auteur de la mise à jour : Ludovic Loth