Entre Apple et Facebook, le torchon brûle. Le réseau social vient de s’offrir une pleine page de publicité dans plusieurs grands journaux américains pour dénoncer la nouvelle politique anti collecte de données d’iOS.
Une nouvelle politique, estime Facebook, qui réduirait considérablement la collecte de données et donc le potentiel de ciblage publicitaire de l’entreprise. Autant d’éléments qui pourraient nuire « aux petits commerces », défend le réseau.
Facebook, ce Robin des bois
« Nous nous élevons face à Apple pour les petits commerces du monde entier », titre le communiqué de Facebook, publié sur une pleine page dans le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal. Le nœud du problème ? Les importants changements en matière de confidentialité des données qu’Apple s’apprête à intégrer dans iOS en début d’année prochaine.
Dévoilé en septembre dernier, le programme « App Tracking Transparency » demandera le consentement express de l’utilisateur avant toute collecte de données de la part d’une application. De la même manière que votre application Facebook vous demande déjà l’autorisation d’utiliser votre caméra ou votre microphone, vous devrez bientôt donner votre aval pour que l’appli puisse collecter vos données personnelles. Le plus gênant pour Facebook ? Il ne peut refuser l’accès de l’utilisateur à ses services si la réponse à cette question est non.
Pour être exact, c’est l’identifiant publicitaire de l’iPhone qui, en cas de refus de l’utilisateur, ne pourra être partagé avec Facebook (et n’importe quelle autre application d’ailleurs). C’est cet identifiant unique qui permet aux régies publicitaires de connaître vos préférences de consommation en vous suivant à la trace sur toutes vos applications, et de vous servir ensuite de la publicité ciblée. Par conséquent, si le partage de cette clé s’arrête, la publicité « ciblée » ne l’est plus vraiment.
Les premières pierres sont déjà posées
Apple reste pour l’heure sourde aux requêtes de Facebook, dont elle estime d’ailleurs qu’elle n’a pas de leçons à lui donner, au vu du « mépris pour la confidentialité des données personnelles » dont l’entreprise a fait preuve par le passé. Mais Facebook n’en démord pas : ce changement de paradigme sera « dévastateur pour les petits commerces » qui, pendant la pandémie, ont été « plus de 40% à commencer à utiliser de la publicité ciblée [sur Facebook] ». Sans ce levier, ajoute le réseau social, « le petit commerce moyen accuserait d’une perte de 60% de ses ventes pour chaque dollar dépensé [en publicité] ».
Apple semble pour sa part tenir son cap, et vient justement de poser les premières pierres de son nouveau programme de confidentialité. Depuis quelques jours, l’App Store se dote d’un nouveau volet plus conséquent visant à informer l’utilisateur des données qui sont collectées par les applications de son catalogue. Une sorte de « label nutritionnel » de la data, qui indique clairement : quelles données sont collectées, quelles données sont spécifiquement liées à votre identité, et lesquelles ne le sont pas.
Aussi, beaucoup se sont justement amusés à aller voir à quoi ressemblait le « datascore » de Facebook. Il fait 650 mots. On vous laisse savourer.
Enfin, si la gronde de Facebook devrait s’intensifier alors que l’échéance fixée par Apple approche, la firme de Cupertino peut compter sur le soutien… de Mozilla. L’éditeur du navigateur Firefox invite en effet ses utilisateurs à signer une pétition (!) pour montrer leur soutien aux décisions d’Apple.
Via : Bloomberg