Google a annoncé vendredi dernier une nouvelle modification de l'algorithme de son moteur de recherche, visant ainsi à privilégier la mise en avant du contenu légal par rapport aux sites liés à la pratique du piratage. Ces derniers seront purement et simplement déclassés.
« A partir de la semaine prochaine, nous commencerons à prendre en compte un nouveau signal dans nos affichages: le nombre de demandes de retrait pour violation de droit d'auteur » explique Amit Singhal, le vice-président de l'ingénierie chez Google, sur le blog de la firme. « Un site avec un nombre élevé de demandes de suppression peut ainsi apparaître plus bas dans nos résultats » ajoute-t-il.
Amit Signhal souligne que le nombre de demandes de ce genre, formulées par les ayants-droit, a littéralement explosé ces derniers mois, avec 4,3 millions d'URL concernées dans les 30 derniers jours - un chiffre supérieur à celui de toute l'année 2009.
Le déclassement ne signifie pas la suppression de l'indexation du site. Comme le souligne l'ingénieur, « Les ayants-droit sont les seuls à savoir si quelque chose est autorisé, et seuls les tribunaux peuvent décider si des droits d'auteur ont été violés ou non ; Google ne peut pas déterminer si une page Web particulière viole ou pas le droit d'auteur. »
Youtube épargné ?
A priori, cette décision ne concerne que le moteur de recherche de Google : Youtube, son service de vidéo en streaming qui héberge pourtant du contenu pas toujours légitime, semble protégé dans son fonctionnement interne. Interrogée par le site Search Engine Land, la firme de Mountain View a en effet expliqué : « Nous traitons YouTube comme n'importe quel site dans les classements de recherche. Cela dit, nous prévoyons pas de rétrograder des résultats pour des sites populaires de contenu généré par les utilisateurs. » Autrement dit, si les vidéos signalées par les ayants-droit seront bien déclassées dans les résultats de Google Research, ça ne sera pas le cas dans les résultats internes de Youtube. Une situation qui pourrait également concerner Blogger, un autre service appartenant à Google.
Une démarche « opaque » selon l'EFF
L'Electronic Frontier Foundation (EFF) a rapidement réagi à l'annonce de Google, qualifiant d'« opaque » les conditions de déclassement annoncées par la firme. La fondation s'interroge sur les critères de déclassement - à partir de combien de demandes de suppression la démarche a-t-elle lieu ? - ainsi que sur la procédure suivie par Google, mettant en avant qu'aucune méthode n'est concrètement proposée aux sites accusés pour se défendre face à une telle situation. La fondation craint donc des erreurs et des abus : nouvelle polémique en vue pour Google ?