Dans de nombreuses affaires liées aux résultats affichés dans son moteur de recherche, Google cherche généralement à faire valoir qu'il n'est pas responsable du contenu des résultats qui sont donnés. Une stratégie qui ne paie pas toujours : en Australie, l'entreprise a été condamnée le 12 novembre dernier en tant qu'éditrice de contenu, et donc, jugée responsable des résultats de recherche de son moteur.
Au coeur de l'affaire se trouvait des pages apparaissant dans les résultats de requêtes liées à un producteur de musique du nom de Michael Trkulja. Sur les sites en question, l'homme d'affaire était décrit comme étant un malfrat lié au crime organisé : des allégations diffamatoires selon Trkulja qui, depuis octobre 2009, réclamait à Google la suppression des rumeurs ainsi que d'images associées à ces dernières. Une demande rejetée par la firme de Mountain View, qui demandait alors à l'homme d'affaire d'entrer directement en contact avec les propriétaires des sites, plus à même de procéder à un effacement.
Mais Michael Trkulja a décidé de saisir la justice australienne, qui a finalement tranché en sa faveur. Selon cette dernière, Google se devait de réagir à partir du moment où une demande de suppression avait été effectuée. Par ailleurs, l'argument de l'entreprise, qui s'appuie sur le fait que les résultats de recherches qui apparaissent dans son moteur sont gérés automatiquement sont, pour la justice australienne, infondés pour une raison simple : c'est la main humaine qui programme les réactions du moteur et son algorithme. De fait, l'entreprise est belle et bien responsable des résultats publiés.
La Cour Suprême de Victoria a condamné Google à faire le ménage dans ses résultats et à verser 200 000 dollars à Michael Trkulja. Pour ce dernier, cette victoire n'est pas la première, puisqu'il a déjà fait condamner Yahoo pour diffamation il y a quelques mois, empochant au passage 225 000 dollars.