Bien que Google se défende de toute visée politique, la décision a d'ores et déjà fait quelques remous. Le moteur de recherche a en effet abandonné, le 1er mai dernier, l'appellation « Territoires palestiniens » sur sa version palestinienne, au profit du nom « Palestine ».
Un porte-parole de la firme américaine a confirmé ce changement à la BBC, et commenté : « nous changeons le nom Territoires palestiniens en Palestine sur nos produits. Nous consultons une série de sources et d'autorités lorsqu'il s'agit de nommer les pays. Dans ce cas précis, nous suivons l'ONU, l'Icann, et l'ISO (*) ainsi que d'autres organisations internationales ».
En novembre dernier, l'ONU a accordé à la Palestine le statut d' « Etat observateur », lui reconnaissant donc le statut d'Etat, même s'il ne lui est pas permis de siéger à l'Assemblée générale.
L'Autorité Palestienne s'est réjouie, vendredi, de la décision de Google. « C'est un pas dans la bonne direction, un pas opportun qui devrait en encourager d'autres à donner la bonne définition et correctement nommer la Palestine, au lieu de territoires palestiniens », a déclaré l'un des conseillers du président Mahmoud Abbas à la BBC.
Israël appelle de son côté le moteur de recherche à reconsidérer sa position. « Ce faisant, Google reconnait intrinsèquement l'existence d'un Etat palestinien », écrit le ministre adjoint des affaires étrangères israélien, Ze'ev Elkin, dans une lettre ouverte adressée à Larry Page et citée par le Jerusalem Post. « Une telle décision n'est pas seulement erronée, elle pourrait aussi influer négativement sur les efforts menés par mon gouvernement en vue d'établir des négociations directes entre Israël et l'Autorité palestinienne ».
(*) ONU : Organisation des Nations Unies, Icann : autorité internationale de régulation des noms de domaine, ISO : Organisation internationale de normalisation.