histoire de Twitter

Fin 2019, Twitter annonçait son ambition de développer un réseau social décentralisé. Le projet avance doucement et un premier état des lieux des technologies disponibles vient d'être publié.

Un réseau social décentralisé, cela pourrait vous rappeler quelque chose. C'est en effet sur ce modèle que reposent Diaspora* ou Mastodon, alternatives respectives à Facebook et Twitter, respectueuses des données personnelles de leurs utilisateurs.

Dans le cas du projet de Twitter, en revanche, l'intérêt serait plutôt de disposer d'un moyen de contourner la modération centralisée des contenus .

Bluestack fait le point sur les standards

The Verge a en effet repéré un tweet du P.-D.G. de Twitter, Jack Dorsey, annonçant que l'équipe de Bluestack est en train d'embaucher, pour commencer la création d'un tout nouveau standard, ou contribuer à enrichir un standard existant : « quelle que soit la direction choisie, nous opérerons ce travail en toute transparence ».

Parmi les standards existants, passés au crible dans le rapport (PDF) de Bluesky, nous retrouvons ActivityPub, lequel permet de fédérer les instances de Mastodon, l'alternative open source à Twitter, ou PixlFed, l'équivalent libre d'Instagram.

Il est également fait mention de XMPP, précédemment adopté par Google Talk et embarqué au sein de ZOOM ou de WhatsApp. De leurs côtés, Riot ou Nheko reposent sur Matrix, quand le père du Word Wide Web, Sir Tim Berners-Lee, planche, lui, sur une plateforme de Web décentralisé baptisée Solid Privacy.

Twitter s'entoure de spécialistes

Si, pour l'heure, on ne sait pas sur quel standard reposera BlueSky, au moment de dévoiler le projet, Jack Dorsey n'excluait pas de baser sa plateforme sur ActivityPub. Il est d'ailleurs intéressant de noter que Christopher Lemmer Webber, co-éditeur d'ActivityPub est impliqué dans le projet BlueSky.

À ses côtés on retrouve Eugen Rochko, développeur de Mastodon, ainsi que Paul Frazee, co-créateur de Beaker Browser, un navigateur peer-to-peer. Molly Mackinlay, d'InterPlanetary File System, est aussi de la partie. Elle a récemment travaillé avec Brave pour une autre forme de Web en peer-to-peer via IPFS.

Reste que le rapport indique qu'un modèle décentralisé repose principalement sur l'engagement bénévole de la communauté à mettre à disposition un serveur pouvant recevoir une instance du service à fédérer. Un fonctionnement à priori difficilement compatible avec un modèle économique et publicitaire comme celui de Twitter.

Il ne s'agit ici que d'un premier petit pas, mais la réflexion de BlueSky est véritablement engagée, ce qui est plutôt bon signe pour le développement d'un réseau décentralisé.

Source : The Verge