Twitter a officiellement déployé hier auprès de tous les utilisateurs de sa plateforme une nouvelle fonctionnalité permettant de mieux contrôler ses followers : il est désormais possible de retirer manuellement de sa liste une personne qui vous suit.
Une sorte de « blocage doux » qui offre de nouvelles possibilités pour combattre le harcèlement et autres comportements toxiques envers les utilisateurs et utilisatrices.
Plus de contrôle
L’idée est pourtant logique : pouvoir contrôler qui nous suit et donc qui peut nous écrire ou voir nos tweets directement pour s’assurer la meilleure expérience possible sur Twitter aurait dû être possible il y a bien longtemps. Mais l’entreprise américaine n’a déployé qu’hier cette fonctionnalité, après deux semaines de tests.
Vous pouvez donc désormais vous rendre sur votre profil, cliquer sur la liste de vos abonnés, cliquer sur les trois petits points à côté d’un utilisateur et sélectionner « supprimer cet abonné ». Celui-ci sera donc retiré de votre liste et ne sera pas notifié qu’il l’a été, contrairement à un blocage en règle. Il ne pourra plus voir vos tweets sur son fil d’actualité ou vous écrire en message privé si vous avez activé la fonctionnalité « followers seulement ».
Cependant, l’utilisateur retiré pourra très bien recommencer à vous suivre s’il le désire. Un outil qui a ses limites donc, mais qui vient s’ajouter à un certain nombre d’initiatives de la part de Twitter pour rendre moins toxique son environnement numérique si on le souhaite.
Est-ce suffisant ?
Au début du mois de septembre, Twitter a lancé une phase de test, auprès des utilisateurs ayant l’application en anglais seulement, pour un safety mode qui permet à la plateforme de détecter les messages abusifs et blessants et de bloquer l’utilisateur incriminé automatiquement pour une durée déterminée. On ne sait ni combien de temps prendra la phase de test ni les résultats que cela peut donner, mais la plateforme dit prévoir de se déployer plus largement dans les mois qui arrivent.
Mais est-ce vraiment suffisant ? Les vagues de harcèlement et contenus haineux sur Twitter sont plus nombreuses que jamais et ne sont que rarement modérées par l’entreprise. On sait aujourd'hui de la Commission européenne qu'un tiers des contenus haineux restent en ligne. On peut également s’interroger sur les limites de telles fonctionnalités qui s’additionnent encore et encore (blocage, mute, choisir qui peut répondre à nos tweets, désactiver les réponses à nos tweets, etc.) et se gèrent généralement à la main et au cas par cas, rendant difficile son utilisation lors d’une vague de harcèlement qui peut amener plusieurs centaines, voire milliers de personnes à vous suivre pour déverser un discours haineux.
Heureusement, des utilisateurs aux belles idées ont développé des alternatives efficaces pour rendre plus saine votre bulle Twitter. On citera par exemple MegaBlock qui permet de linker un tweet en particulier et d’entraîner automatiquement un blocage total de la personne à l’origine de la publication, ainsi que de toutes celles qui l’ont liké.
Source : The Verge